Le dollar américain a légèrement progressé lundi, tandis que l’euro a reculé, après que le président américain Donald Trump a menacé d’imposer des droits de douane de 30 % sur les importations en provenance de l’Union européenne. Toutefois, les mouvements sont restés relativement modérés.

À 05h30 ET (09h30 GMT), l’indice du dollar — qui mesure la performance du billet vert face à un panier de six autres devises majeures — a augmenté de 0,1 % pour atteindre 97,577, après avoir gagné près de 2 % la semaine dernière, soit sa plus forte hausse hebdomadaire depuis début décembre.

Le dollar soutenu par les tensions commerciales

Donald Trump a annoncé au cours du week-end l’introduction de droits de douane de 30 % sur les importations en provenance du Mexique et de l’Union européenne. Ces mesures entreront en vigueur le 1er août, laissant moins de trois semaines aux pays concernés pour conclure un accord commercial avec Washington, après un report de la date limite initiale du 9 juillet.

Le billet vert a bénéficié de cette annonce, même si les réactions sont restées mesurées, surtout en comparaison avec la forte volatilité observée après l’annonce des droits de douane du “Jour de la Libération” en avril.

« Les mouvements n’ont pas été plus marqués car les investisseurs perçoivent ces menaces comme une tactique de négociation de Washington pour pousser l’autre camp à conclure un accord, » ont écrit les analystes d’ING.
« Notre scénario de base suppose que de meilleurs accords seront conclus d’ici la date limite du 1er août, et que nous n’assisterons pas à une répétition du choc de marché du début avril provoqué par les droits de douane du Jour de la Libération. »

D’autres éléments pourraient également influencer le dollar cette semaine, comme la publication de l’indice des prix à la consommation (IPC) américain pour le mois de juin, attendue mardi, ainsi que la possibilité de nouvelles sanctions contre la Russie.

« Soyez attentifs à l’annonce de potentielles sanctions secondaires contre les pays qui achètent du pétrole russe, » a ajouté ING.
« Une hausse des prix de l’énergie est une bonne nouvelle pour les États-Unis, qui sont indépendants sur le plan énergétique (et donc pour le dollar), mais une mauvaise nouvelle pour les grands importateurs d’énergie en Europe et en Asie. »

L’euro recule à un plus bas de trois semaines

En Europe, l’EUR/USD a baissé de 0,1 % à 1,1683, la monnaie unique atteignant un plus bas de trois semaines lundi après la menace de Trump d’imposer des droits de douane sur les produits européens.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a qualifié ces droits de douane d’« injustes et perturbateurs », mais a indiqué que l’UE prolongerait jusqu’au début août la suspension de ses contre-mesures en réponse aux droits de douane américains, afin de continuer à chercher une solution négociée.

« Ceux qui attendent de meilleurs niveaux pour acheter de l’EUR/USD pourraient être récompensés pour leur patience, » a estimé ING.
« Les négociations commerciales entre les États-Unis et l’UE devraient devenir plus houleuses dans les semaines à venir, et les prévisions selon lesquelles l’UE obtiendrait un taux de droit de douane de 10 % sur la majorité des produits pourraient être remises en cause. »

La livre sterling glisse après de nouveaux signes de faiblesse économique au Royaume-Uni

La livre sterling a également perdu du terrain, le GBP/USD reculant de 0,2 % à 1,3476, atteignant un plus bas de deux semaines dans un mouvement prolongé de ventes après la publication de données montrant que l’économie britannique s’était contractée pour un deuxième mois consécutif en mai.

« Les investisseurs semblent porter un regard plus sombre sur la livre, probablement en raison du carcan budgétaire qui piège actuellement la Chancelière britannique Rachel Reeves, » a noté ING.

Le commerce en Asie reste calme malgré des signaux positifs en provenance de Chine

Ailleurs, le USD/JPY a progressé de 0,1 % à 147,21 et le USD/CNY est resté pratiquement inchangé à 7,1682, les investisseurs restant en retrait face à la multiplication des annonces américaines sur les droits de douane et à des chiffres du commerce chinois meilleurs que prévu.

En Chine, les données montrent que l’excédent commercial du pays a dépassé les attentes en juin, porté par des exportations plus solides qu’anticipé, notamment grâce à des réductions tarifaires mutuelles entre la Chine et les États-Unis.

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