SK SEB SA

François Schott,

Agefi-Dow Jones

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Seb décélère. Même s'il vient d'enregistrer une sixième année consécutive de croissance organique supérieure à 5%, le groupe a publié mercredi des ventes inférieures aux attentes pour 2019. La hausse du chiffre d'affaires s'est établie à 5,8% à taux de change et périmètre constants, alors que le groupe visait un objectif de 6% à 7%. Au quatrième trimestre, la croissance est tombée à 2,3%, corrigée d'éléments exceptionnels.

"L'activité s'est finalement avérée moins soutenue qu'anticipé en fin d'année en Europe occidentale, en particulier en Allemagne et en France", a précisé l'industriel, citant l'impact des grèves en France et la réorganisation de ses activités outre-Rhin.

Le propriétaire des marques Moulinex, Tefal, Krups, ou WMF pâtit d'une consommation atone en Europe de l'Ouest mais aussi en Amérique du Nord, où la guerre commerciale a entamé l'appétit des clients.

La Chine continue à tourner

Heureusement, la Chine reste un moteur toujours aussi dynamique pour le groupe. Le Nouvel An chinois dont la date est plus précoce cette année a permis à Seb d'enregistrer une forte hausse de ses ventes au quatrième trimestre, de 15,4% en organique. La Chine compte pour près d'un quart du chiffre d'affaires du groupe, et l'Europe occidentale pour environ un tiers.

En elle-même, une croissance organique de près de 6% constitue une belle performance dans le secteur des biens de consommation. Seb continue à surperformer le marché du petit équipement domestique, qui croît de 3 à 4% par an. Le groupe a en outre relevé mercredi son objectif de résultat opérationnel d'activité en 2019, désormais attendu en hausse de 6% à 6,5%, au lieu d'environ 6% précédemment.

Le relèvement de l'objectif de résultat opérationnel pour 2019 est "rassurant et s'explique par un meilleur mix-produits et des dépenses marketing un peu moins soutenues qu'initialement anticipé", commente Christophe Chaput, chez Oddo BHF. L'analyste a toutefois revu en baisse ses prévisions de bénéfice par action pour l'année en cours ainsi que son objectif de cours, à 150 euros contre 160 euros précédemment. "Compte tenu du ralentissement de la croissance organique en 2020, notre opinion Neutre est reconduite dans l'attente de plus de visibilité sur l'exercice en cours", précise-t-il.

Le titre Seb cédait 1,8% jeudi en milieu d'après-midi, à 125 euros.

"Les moteurs de croissance à moyen terme sont toujours présents : développement d'une classe moyenne en Chine et dans les pays émergents, élargissement des gammes et 'premiumisation' dans les marchés matures", estime de son côté Cédric Rossi, chez Bryan Garnier. L'analyste a maintenu sa recommandation d'achat mais a abaissé son objectif de cours sur Seb, de 175 euros à 167 euros. "Nous n'attendons pas de rebond du titre à court terme étant donné le ralentissement attendu par le groupe en Chine au premier trimestre, du fait d'un Nouvel An chinois plus précoce cette année", précise-t-il.

La croissance externe pour caféine

L'annonce de possibles acquisitions en 2020 dans le domaine des machines à café professionnelles, où le groupe a déjà bâti de solides positions avec les rachats des marques WMF et Wilbur Curtis, pourrait, elle, plaire aux investisseurs. Cette division a enregistré une croissance organique de 12,1% en 2019, et "ce sont des activités mieux margées", a précisé mercredi Nathalie Lomon, la directrice financière de Seb.

Sur le plan organique, un rebond de la croissance paraît peu probable en ce début d'année compte tenu de la persistance de vents contraires en Europe et des menaces liées à l'épidémie de coronavirus en Chine. Alors que le groupe détaillera ses perspectives financières pour l'année en cours le 27 février, les investisseurs pourraient rester à l'écart du titre en l'absence de visibilité à court terme.

-François Schott, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 92; fschott@agefi.fr ed: ECH

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January 23, 2020 10:21 ET (15:21 GMT)

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