Avec le rachat de Belmond, LVMH explore de nouvelles facettes du luxe - DJ Plus
17 Décembre 2018 - 9:38AM
Dow Jones News
Carol Ryan,
The Wall Street Journal
LONDRES (Agefi-Dow Jones)--Pour LVMH, propriétaire de Louis Vuitton
et Christian Dior, l'avenir du luxe passe aussi bien par les hôtels
que par les sacs à main.
Le conglomérat de Bernard Arnault, l'homme le plus riche de France,
va débourser 3,2 milliards de dollars dette incluse pour s'offrir
Belmond, un groupe hôtelier coté à New York. Belmond, qui vend des
billets à 3.000 dollars la nuit à bord de l'Orient Express,
exploite entre autres l'Hôtel Cipriani à Venise et le Club '21' à
New York.
Les "expériences" de luxe et de voyage sont une priorité pour LVMH,
et manifestement plus importante que la mode haut de gamme. Le
groupe a mis la main il y a deux ans sur la marque allemande de
bagages Rimowa et a laissé filer l'occasion de s'emparer de la
maison de mode italienne Versace, vendue en septembre à l'américain
Michael Kors.
Les investissements consacrés aux hôtels haut de gamme augmenteront
cette année de 5%, selon les données de Bain, soit un taux à peine
inférieur à celui prévu pour les bijoux et sacs à main. Dans le
secteur du luxe, la catégorie qui dégage toutefois la plus forte
croissance est celle des croisières de luxe, en progression de 7%.
Portés par des garde-robes pleines à craquer et un boom mondial du
tourisme, de nombreux clients fortunés s'intéressent désormais
autant aux tables gastronomiques et aux séjours hôteliers qu'aux
achats de mode.
Fort d'une importante capacité financière, LVMH était prêt à
repousser les assauts des fonds souverains et de
capital-investisseurs sur Belmond. L'opération atteint un somptueux
multiple de 22 fois l'Ebitda prévu pour le groupe hôtelier en 2018
-- soit environ deux fois le multiple auquel s'échangent
actuellement les titres de la plupart des groupes de luxe européens
cotés. Seul le rachat de Versace par Michael Kors peut soutenir la
comparaison.
LVMH a l'habitude de débourser des sommes monumentales pour assurer
sa croissance de long terme. Le rendement de son acquisition en
2011 du bijoutier Bulgari n'a pas atteint le coût du capital du
groupe six ans plus tard, selon les analystes de HSBC. Cela peut
notamment s'expliquer par le fait que les opérations réalisées dans
le secteur du luxe permettent rarement de réaliser des économies
significatives. S'ils n'ont pas vraiment souffert pour autant, les
actionnaires de LVMH doivent sans doute se faire à l'idée que les
portefeuilles d'actifs trophées ne peuvent se construire
autrement.
Les actionnaires de Belmond, qui ont connu un parcours plus
mouvementé, sont les grands gagnants de cette trransaction. Le
titre ne s'est jamais vraiment remis de la crise financière de 2008
et s'est heurté en outre à une structure inhabituelle, avec deux
classes d'actions, qui conférait au conseil d'administration près
des deux tiers des droits de vote, sans qu'il détienne aucun
intérêt économique. L'offre en numéraire de 25 dollars par action
proposée par LVMH représente une prime de 120% par rapport au cours
de Bourse de Belmond avant l'annonce en août d'une vente
potentielle, période lors de laquelle les valorisations dans le
secteur du luxe atteignait des niveaux records.
La vente de Belmond pourrait ouvrir la voie à d'autres
fusions-acquisitions insolites. Lorsque le précurseur LVMH donne le
ton, ses concurrents se mettent généralement au diapason.
-Carol Ryan, The Wall Street Journal (Version française Emilie
Palvadeau) ed : VLV
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December 17, 2018 03:18 ET (08:18 GMT)
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