Carol Ryan,



The Wall Street Journal



LONDRES (Agefi-Dow Jones)--Pour LVMH, propriétaire de Louis Vuitton et Christian Dior, l'avenir du luxe passe aussi bien par les hôtels que par les sacs à main.



Le conglomérat de Bernard Arnault, l'homme le plus riche de France, va débourser 3,2 milliards de dollars dette incluse pour s'offrir Belmond, un groupe hôtelier coté à New York. Belmond, qui vend des billets à 3.000 dollars la nuit à bord de l'Orient Express, exploite entre autres l'Hôtel Cipriani à Venise et le Club '21' à New York.



Les "expériences" de luxe et de voyage sont une priorité pour LVMH, et manifestement plus importante que la mode haut de gamme. Le groupe a mis la main il y a deux ans sur la marque allemande de bagages Rimowa et a laissé filer l'occasion de s'emparer de la maison de mode italienne Versace, vendue en septembre à l'américain Michael Kors.



Les investissements consacrés aux hôtels haut de gamme augmenteront cette année de 5%, selon les données de Bain, soit un taux à peine inférieur à celui prévu pour les bijoux et sacs à main. Dans le secteur du luxe, la catégorie qui dégage toutefois la plus forte croissance est celle des croisières de luxe, en progression de 7%. Portés par des garde-robes pleines à craquer et un boom mondial du tourisme, de nombreux clients fortunés s'intéressent désormais autant aux tables gastronomiques et aux séjours hôteliers qu'aux achats de mode.



Fort d'une importante capacité financière, LVMH était prêt à repousser les assauts des fonds souverains et de capital-investisseurs sur Belmond. L'opération atteint un somptueux multiple de 22 fois l'Ebitda prévu pour le groupe hôtelier en 2018 -- soit environ deux fois le multiple auquel s'échangent actuellement les titres de la plupart des groupes de luxe européens cotés. Seul le rachat de Versace par Michael Kors peut soutenir la comparaison.



LVMH a l'habitude de débourser des sommes monumentales pour assurer sa croissance de long terme. Le rendement de son acquisition en 2011 du bijoutier Bulgari n'a pas atteint le coût du capital du groupe six ans plus tard, selon les analystes de HSBC. Cela peut notamment s'expliquer par le fait que les opérations réalisées dans le secteur du luxe permettent rarement de réaliser des économies significatives. S'ils n'ont pas vraiment souffert pour autant, les actionnaires de LVMH doivent sans doute se faire à l'idée que les portefeuilles d'actifs trophées ne peuvent se construire autrement.



Les actionnaires de Belmond, qui ont connu un parcours plus mouvementé, sont les grands gagnants de cette trransaction. Le titre ne s'est jamais vraiment remis de la crise financière de 2008 et s'est heurté en outre à une structure inhabituelle, avec deux classes d'actions, qui conférait au conseil d'administration près des deux tiers des droits de vote, sans qu'il détienne aucun intérêt économique. L'offre en numéraire de 25 dollars par action proposée par LVMH représente une prime de 120% par rapport au cours de Bourse de Belmond avant l'annonce en août d'une vente potentielle, période lors de laquelle les valorisations dans le secteur du luxe atteignait des niveaux records.



La vente de Belmond pourrait ouvrir la voie à d'autres fusions-acquisitions insolites. Lorsque le précurseur LVMH donne le ton, ses concurrents se mettent généralement au diapason.



-Carol Ryan, The Wall Street Journal (Version française Emilie Palvadeau) ed : VLV



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December 17, 2018 03:18 ET (08:18 GMT)




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