Le secteur de la beauté risque de perdre de son éclat en Bourse - Plus Inter
11 Février 2019 - 12:07PM
Dow Jones News
Carol Ryan,
The Wall Street Journal
LONDRES (Agefi-Dow Jones)--Les groupes de cosmétiques ont brillé
dans un secteur des biens de consommation aux résultats plutôt
ternes. Ils devront cependant s'employer pour soutenir leurs
valorisations boursières.
Le français L'Oréal a fait état d'une croissance à taux de change
et périmètre constants de 7,7% au quatrième trimestre. Son
concurrent américain Estée Lauder a également annoncé de très bons
chiffres. Le marché de la beauté semble ainsi croître au moins deux
fois plus vite que les autres produits de consommation: à titre de
comparaison, le géant anglo-néerlandais Unilever n'a vu ses ventes
progresser que de 2,9% au quatrième trimestre.
Cette différence de dynamique se reflète dans le vernis boursier
accordé au secteur. L'Oréal, Estée Lauder et le japonais Shiseido
s'échangent en moyenne à 29 fois les bénéfices attendus pour
l'année en cours, soit une prime de 25% sur la moyenne des dix
premiers groupes européens de luxe, et de 40% sur le numéro un
mondial de l'agroalimentaire, Nestlé.
Il y a de bonnes raisons à cet engouement. La demande en produits
de beauté est forte au sein de la "génération selfie" et est
également soutenue par la croissance des dépenses dans les pays
émergents. Les ventes de L'Oréal ont par exemple crû de 33% en
Chine au dernier trimestre, et de 20% en Inde.
Cependant les investisseurs semblent faire abstraction de certains
risques pourtant bien réels. Les marges opérationnelles de L'Oréal
et d'Estée Lauder sont à peine plus élevées que celles de Nestlé et
d'Unilever, qui sont soumis à une forte pression pour réduire leurs
coûts. Cela tient notamment au fait que les groupes de cosmétiques
dépensent beaucoup d'argent à promouvoir leurs marques. En 2018,
L'Oréal a ainsi consacré ainsi 30% de son chiffre d'affaires aux
dépenses marketing, contre 3% à la recherche-développement.
L'exposition du secteur de la beauté au ralentissement chinois est
également importante, mais n'a pas été sanctionnée par les
investisseurs de la même manière que pour les secteurs du luxe et
de l'automobile. Pour la première fois en 2018, le marché de
l'Asie-Pacifique a dépassé celui de l'Amérique du Nord chez
L'Oréal.
Là encore, il existe des raisons à cette indulgence. Les dépenses
de cosmétiques se sont montrées par le passé plus résilientes que
celles portant sur des produits plus onéreux. Lors de la récession
mondiale de 2009, les achats de rouge à lèvre ont augmenté de 1%,
et ont ensuite rebondi plus rapidement que d'autres biens de
consommation comme les produits électroniques, selon les données
d'Euromonitor.
L'Oréal et Estée Lauder présentent de beaux atours. Mais avec de
telles valorisations, il leur sera plus difficile de continuer à
charmer les investisseurs.
-Carol Ryan, The Wall Street Journal
(Version française François Schott) ed: ECH
Agefi-Dow Jones The financial newswire
(END) Dow Jones Newswires
February 11, 2019 05:47 ET (10:47 GMT)
Copyright (c) 2019 Dow Jones & Company, Inc.
LOreal (EU:OR)
Graphique Historique de l'Action
De Avr 2024 à Mai 2024
LOreal (EU:OR)
Graphique Historique de l'Action
De Mai 2023 à Mai 2024