par Julien Ponthus et Maya Nikolaeva PARIS (Reuters) - Société
générale espère recruter en France 100.000 particuliers par an d'ici
2020, soit l'horizon de son plan de digitalisation, une période qui sera
pourtant marquée par la fermeture de 20% de ses agences, l'introduction
de frais de tenue de compte et la fin du conseiller dédié pour chaque
client. Pour la banque, qui veut "réinventer la relation de proximité",
la facilitation en agence et sur internet des opérations du quotidien
ainsi que l'accès à des services plus spécialisés doivent permettre de
séduire ...
par Julien Ponthus et Maya Nikolaeva PARIS (Reuters) - Société
générale espère recruter en France 100.000 particuliers par an d'ici
2020, soit l'horizon de son plan de digitalisation, une période qui sera
pourtant marquée par la fermeture de 20% de ses agences, l'introduction
de frais de tenue de compte et la fin du conseiller dédié pour chaque
client. Pour la banque, qui veut "réinventer la relation de proximité",
la facilitation en agence et sur internet des opérations du quotidien
ainsi que l'accès à des services plus spécialisés doivent permettre de
séduire les particuliers malgré l'offensive commerciale des banques 100%
en ligne qui ont plus que jamais le vent en poupe. "On a commencé depuis deux ans à fermer des agences et cela ne
nous a pas empêchés, bien au contraire, d'avoir une base de clients qui
s'élargit", a noté vendredi lors d'une conférence de presse le directeur
général délégué chargé de la banque de détail. "Nous n'abandonnons aucun territoire", a promis Laurent
Goutard, expliquant que c'est surtout dans les centre urbains,
territoire de prédilection de la banque, que le maillage sera
rationalisé. En 2020, Société générale compte s'appuyer sur un réseau d'environ 1.800 agences, contre 2.221 à fin 2014. La banque au logo rouge et noir, qui compte huit millions de
clients particuliers, en veut pour exemple sa nouvelle agence pilote à
Dijon, qui a remplacé plusieurs structures plus petites et préfigure
l'offre généralisée dans quelques années. Un large espace en libre service donne accès à une gamme
toujours plus étendue d'opérations. L'accès à des conseillers
spécialisés sur des thématiques comme l'immobilier, l'épargne ou la
retraite est renforcé. L'annonce d'une généralisation des frais de tenue de compte par
tous les grands réseaux français n'est pas non plus vue par SocGen
comme une mesure rédhibitoire qui jettera les consommateurs dans les
bras des banques en ligne, dont les frais sont moins élevés. Société générale estime que compte tenu des situations
individuelles, entre 20% et 30% de ses clients paieront deux euros par
mois en 2016, mais note que l'introduction déjà effective de frais
supplémentaires dans son réseau Crédit du Nord n'a pas empêché ce
dernier de gagner de nouveaux clients. BANQUE DÉDIÉE VS CONSEILLER DÉDIÉ La fin de la politique d'un conseiller dédié pour chaque client
n'est pas non plus vue comme un élément pouvant inciter les clients à
délaisser la banque traditionnelle, même si cette mesure est identifiée
comme un risque majeur par les organisations syndicales. SG estime pouvoir remplacer, via le renforcement "omnicanal"
(agence, internet et téléphone) de sa relation client, le concept de
conseiller dédié par celui de "banque dédiée". "Dans le monde digital d'aujourd'hui, cela nous paraît une
promesse plus forte que celle du conseiller dédié", a estimé Laurent
Goutard, qui précise que la banque privée conservera un interlocuteur
dédié. Reste que les objectifs assignés à la filiale 100% en ligne de
Société générale sont autrement plus ambitieux et témoignent de la
dynamique du secteur : Boursorama doit dépasser le seuil de deux
millions de clients en 2020, contre 700.000 en septembre dernier. Société générale pourrait aussi prendre une décision
stratégique majeure en devenant le partenaire que l'opérateur télécom
Orange souhaite trouver pour lancer une nouvelle banque digitale. Le directeur général délégué de SocGen, Bernardo Sanchez
Incera, qui avait récemment laissé entendre dans une interview aux Echos
qu'une telle option était envisageable, a une nouvelle fois laissé la
porte ouverte, sans faire directement de commentaire. "Le territoire dans lequel nous exerçons notre métier a des
frontières qui sont perméables et qui bougent, nous irons dans le
territoire de l'autre et il y en a d'autres qui viendront dans notre
territoire", a-t-il dit vendredi. (Edité par Dominique Rodriguez)
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