ECHO PETROLE: Chute des cours: projets annulés en série et suppressions d'emplois
15 Janvier 2015 - 2:50PM
Dow Jones News
Les annulations de projets se multiplient dans l'industrie
pétrolière, confrontée à une chute vertigineuse des cours depuis
juin qui grève les comptes des compagnies et entraîne des
suppressions d'emplois, particulièrement en mer du Nord.
Le géant BP a annoncé jeudi une coupe de 300 emplois en mer du
Nord, essentiellement des postes basés dans la ville écossaise
d'Aberdeen, la "capitale" pétrolière britannique, un mois après
avoir enregistré des charges supplémentaires d'un milliard de
dollars.
"Compte tenu des difficultés bien connues dans cette région mature
et du durcissement des conditions de marché, nous prenons des
mesures spécifiques pour nous assurer que notre entreprise demeure
compétitive et robuste", a expliqué Trevor Garlick, président pour
la région mer du Nord de cette compagnie britannique.
Plusieurs majors du secteur, comme l'Anglo-Néerlandaise Shell et
les Américaines Chevron et ConocoPhillips, avaient déjà annoncé
dernièrement des suppressions d'emplois d'ampleur comparable, mais
l'annonce de jeudi prend un relief particulier à la lumière du
plongeon de 60% des cours du Brent depuis juin.
Cette référence européenne du brut ne valait plus jeudi qu'autour
de 49 dollars sur le marché londonien, contre 115 dollars il y a
sept mois. Le baril de "light sweet crude" (WTI), la référence
américaine de l'"or noir", évoluait dans les mêmes eaux.
Le secteur reste certes opulent mais se voit contraint de réduire
ses coûts dans ses opérations les moins rentables. C'est le cas en
mer du Nord, où les gisements marins exigent, pour être exploités,
des techniques de plus en plus pointues et onéreuses, mais aussi
ailleurs.
Mercredi, les compagnies Qatar Petroleum et Shell ont ainsi annoncé
l'abandon d'un important projet pétrochimique au Qatar, d'une
valeur de 6,4 milliards de dollars, tandis que la Norvégienne
Statoil renonçait à trois licences d'exploration au Groenland dans
l'océan Arctique.
- Sommet russo-vénézuélien -
Des sociétés britanniques de taille intermédiaire font aussi les
frais du retournement du marché. Le directeur général de Premier
Oil a prévenu qu'elle ne s'engagerait pas dans un nouveau projet au
large de la Norvège, Beam, tant que le baril serait sous les 50
dollars, a rapporté le Financial Times. Et jeudi, sa concurrente
Tullow Oil a déploré quelque 2,3 milliards de dollars de charges
supplémentaires et dépréciations.
"Tout ceci est assez clairement lié au plongeon des cours. Les
compagnies vont renoncer à des projets coûteux dans lesquels elles
n'ont pas encore trop investi", a expliqué à l'AFP Thomas Pugh,
expert du secteur au centre de recherche Capital Economics.
M. Pugh s'est refusé toutefois à parler de véritable crise pour les
compagnies pétrolières. "Ces sociétés pensent à long terme, au-delà
des fluctuations des cours qui pourraient très bien remonter
jusqu'à 70 dollars l'année prochaine, un niveau plus acceptable
pour elles".
Elles conservent donc leur production existante mais cherchent à
rogner sur les dépenses les moins porteuses de rentabilité future,
par exemple sur des projets pharaoniques dans l'Arctique ou dans
des bassins jugés "matures" comme celui de la mer du Nord.
Dans cette zone, le géant français Total a mis du baume au coeur
d'Aberdeen en annonçant jeudi un renforcement de ses capacités de
production. Mais toutes compagnies confondues, les projets
d'exploration y sont résolument en baisse, au grand dam des
autorités écossaises qui pressent le gouvernement britannique
d'adopter des mesures fiscales d'urgence pour soutenir la
filière.
Au-delà des compagnies, plusieurs pays producteurs de pétrole
souffrent de la dégringolade des cours, provoquée par une
surabondance de production et une demande en berne à cause du
ralentissement économique mondial.
Le président russe Vladimir Poutine devait ainsi recevoir jeudi à
Moscou son homologue vénézuélien Nicolas Maduro pour évoquer, entre
autres, cette situation douloureuse pour les budgets de ces deux
grands pays producteurs.
Harbour Energy (LSE:HBR)
Graphique Historique de l'Action
De Avr 2024 à Mai 2024
Harbour Energy (LSE:HBR)
Graphique Historique de l'Action
De Mai 2023 à Mai 2024