Le pétrole de nouveau lesté par l'offre abondante des Etats-Unis
12 Mars 2018 - 9:26PM
Dow Jones News
Les prix du pétrole ont reculé lundi, tirés vers le bas par
quelques prises de bénéfices après leur récent rebond et les
craintes persistantes de voir la production américaine inonder le
marché mondial.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en
mai a terminé à 64,95 dollars sur l'Intercontinental Exchange
(ICE), en baisse de 54 cents par rapport à la clôture de
vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light
sweet crude" (WTI) pour le contrat d'avril a perdu 68 cents à 61,36
dollars.
Le marché reste influencé par les réserves de produits pétroliers
aux Etats-Unis "qui ont certes beaucoup baissé au cours des douze
derniers mois mais commencent ces dernières semaines à remonter", a
commenté Stewart Glickman de CFRA.
Ces stocks sont alimentés en grande partie par l'explosion de la
production aux Etats-Unis qui a encore atteint la semaine dernière
un niveau inédit.
"Les investisseurs se disent que les producteurs américains de brut
vont être capables d'extraire bien plus que ne le souhaiterait
l'Opep", a relevé M. Glickman.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole, pour redresser les
prix de l'or noir, a conclu un accord avec plusieurs partenaires
pour limiter l'offre de brut sur le marché mondial. En vigueur
depuis début 2017, il est censé durer jusqu'à la fin de
l'année.
Cet accord "a jusqu'à présent été étonnamment bien respecté", a
rappelé M. Glickman. "Mais il semblerait que des dissensions
apparaissent vraiment entre plusieurs membres de l'Opep, dont
l'Iran et l'Arabie saoudite, sur le prix idéal du baril."
Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB, observe de son côté que les
positions spéculatives à l'achat sur le pétrole sont encore très
élevées ce qui laisse présager "un mouvement de vente important si
les conditions du marché se détériorent".
Le rebond des cours vendredi "a été impressionnant", reconnaît-il,
mais ces derniers sont encore en dessous de leurs plus hauts du
mois de février, signe que les prix sont freinés par les craintes
d'une augmentation de la production américaine.
En fin de semaine dernière, les cours étaient repartis de l'avant
dans la foulée d'un solide rapport sur l'emploi américain. Ces
chiffres sont "une bonne nouvelle pour la demande de pétrole aux
Etats-Unis, le plus grand consommateur au monde", rappellent les
analystes chez Commerzbank.
Les cours avaient été également soutenus par l'annonce de la
société Baker Hughes selon laquelle le nombre de puits de pétrole
en activité aux Etats-Unis avait diminué la semaine dernière pour
la première fois en sept semaines.
(END) Dow Jones Newswires
March 12, 2018 16:06 ET (20:06 GMT)