Par Vincent Alsuar
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le problème de la dette américaine ayant
finalement trouvé une issue favorable, les marchés recentreront
leur attention la semaine prochaine sur les perspectives de la
politique monétaire, les réunions de juin de la Banque centrale
européenne (BCE) et de la Réserve fédérale (Fed) américaine
approchant à grands pas. En parallèle, les investisseurs
surveilleront l'évolution des cours du pétrole alors que
l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses
alliés doivent se prononcer ce week-end sur leurs quotas de
production.
La semaine débutera avec l'audition trimestrielle de la présidente
de la BCE, Christine Lagarde, devant la Commission des Affaires
économiques et monétaires du Parlement européen. Les échanges entre
les députés européens et la banquière centrale porteront sur
"l'interaction entre la stabilité des prix et la stabilité
financière, et sur les effets d'une inflation élevée et du
resserrement monétaire sur l'économie réelle", selon le site
internet du Parlement européen.
Les investisseurs suivront de près cette audition qui pourrait leur
donner des indices sur la décision que rendra la banque centrale le
15 juin prochain. Lors d'un discours prononcé jeudi en Allemagne,
Christine Lagarde a déclaré que la politique monétaire avait encore
besoin d'être resserrée, l'inflation restant trop élevée en zone
euro, mais plus progressivement qu'au cours de l'année écoulée.
"La BCE devrait être rassurée par la baisse de l'inflation, mais
elle devrait tout de même remonter ses taux de 25 points de base en
juin et probablement une dernière fois en juillet", estime Xavier
Chapard, stratégiste de La Banque Postale Asset Management, car
"l'inflation est encore loin d'être sur une trajectoire nette de
ralentissement vers les 2%".
L'inflation dans la zone euro a atteint en mai son plus bas niveau
depuis février 2022. Les prix à la consommation ont augmenté le
mois dernier de 6,1% sur un an, après une hausse de 7% en avril.
L'indice de base, qui exclut certains éléments volatils comme
l'alimentation et l'énergie, a également reculé, s'établissant à
5,3% sur un an, contre 5,6% en avril.
Aux Etats-Unis, les membres de la Fed resteront, selon l'usage,
silencieux la semaine prochaine ("quiet period") en amont de la
réunion des 13 et 14 juin prochains. Le marché de l'emploi
américain a envoyé des signaux contrastés en mai. Si les créations
de postes sont ressorties nettement supérieures aux attentes, à
339.000, le taux de chômage a augmenté plus que prévu, à 3,7%.
Après la publication vendredi de ces chiffres, le scénario
privilégié par le marché est à nouveau celui d'une pause dans les
hausses de taux de la Fed en juin. Selon l'outil FedWatch de CME
Group, la probabilité que la banque centrale américaine opte pour
le statu quo est remontée à 72,5% vendredi, contre 35,8% voilà une
semaine. Celle d'un tour de vis de 25 points de base est
parallèlement passée de 64,2% à 27,5%.
En attendant les annonces de la Fed et de la BCE, le marché
surveillera l'issue des réunions de politique monétaire de la
Banque d'Australie (RBA) mardi et de la Banque du Canada (BOC)
mercredi.
Tensions entre Riyad et Moscou
L'évolution des cours de l'or noir sera également scrutée la
semaine prochaine, alors que l'Opep+, un groupe réunissant les 13
pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et
dix pays alliés menés par la Russie, se réunit à Vienne ce week-end
pour discuter des quotas de production.
Cette réunion intervient dans un contexte tendu entre l'Arabie
saoudite, premier pays producteur de l'Opep, et la Russie qui
continue d'injecter d'importants volumes de pétrole sur le marché
et compromet ainsi les efforts de Riyad pour soutenir les prix, a
rapporté le Wall Street Journal cette semaine, en citant des
personnes proches du dossier.
L'Arabie saoudite a récemment mis en garde les vendeurs à découvert
qui pariaient sur une chute des cours du pétrole, laissant augurer
une nouvelle baisse de production, mais Moscou s'est de son côté
dit satisfaite des niveaux de production actuels, souligne Vincent
Boy, analyste marchés chez IG France.
Une nouvelle série d'indicateurs macroéconomiques permettra par
ailleurs aux investisseurs de prendre le pouls de l'économie
mondiale. Aux Etats-Unis, ils seront attentifs aux indices PMI et
ISM des services pour le mois de mai, ainsi qu'aux inscriptions
hebdomadaires au chômage. Dans la zone euro, les opérateurs
suivront aussi les indices PMI des services de mai, ainsi que les
prix à la production d'avril et l'estimation définitive du produit
intérieur brut (PIB) du premier trimestre.
Au chapitre des entreprises, l'agenda sera de nouveau dominé par
les assemblées générales dans l'Hexagone, avec notamment celles
d'Air France-KLM, Saint-Gobain et Worldline. Pour leur part, Soitec
et Dassault Systèmes organiseront des journée investisseurs.
-Vincent Alsuar, Agefi-Dow Jones; 01 41 27 47 39; valsuar@agefi.fr
ed: VLV
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hebdomadaire sur l'actualité internationale des entreprises.
Vous pouvez par ailleurs retrouver les agendas macroéconomiques du
Wall Street Journal sur le site suivant :
https://www.wsj.com/market-data
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June 02, 2023 10:33 ET (14:33 GMT)
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