Le dollar américain a poursuivi sa baisse mardi, atteignant des niveaux jamais vus depuis début 2022, alors que les marchés anticipent de plus en plus des baisses prochaines des taux d’intérêt. Parallèlement, le projet de loi fiscale et budgétaire du président Donald Trump suscite des inquiétudes sur les perspectives fiscales nationales.
À 04h25 ET (08h25 GMT), l’indice du dollar, qui mesure le billet vert face à un panier de six devises majeures, a reculé de 0,2 % à 96,275, son plus bas niveau depuis février 2022.
La chute du dollar est alimentée par les attentes croissantes d’un assouplissement de la politique monétaire de la Réserve fédérale dans un avenir proche, combinées à l’optimisme autour d’éventuels accords commerciaux et aux débats politiques sur le projet de loi fiscal et budgétaire de Trump.
« Le dollar continue de baisser dans un mouvement probablement désormais mieux qualifié de tendance baissière ordonnée. Après une baisse structurelle du dollar en avril, ses pertes au cours du dernier mois environ sont devenues cycliques, l’assouplissement anticipé de la Fed étant désormais pris en compte », ont noté les analystes d’ING dans leurs commentaires.
Les anticipations de baisses de taux sont renforcées par la pression constante du président Trump sur la Fed. Récemment, il a envoyé au président de la Fed, Jerome Powell, une note manuscrite comparant les taux d’intérêt américains à ceux d’autres pays, suggérant que le taux américain devrait se situer entre 0,5 % pour le Japon et 1,75 % pour le Danemark.
La campagne continue de Trump contre Powell et la Fed a inquiété les investisseurs, soulevant des questions sur l’indépendance et la crédibilité de la banque centrale, facteurs pesant sur le dollar.
L’incertitude des investisseurs est également exacerbée par le débat houleux au Sénat américain autour du projet de loi fiscal et budgétaire de Trump, qui fait face à des divisions internes en raison de son impact prévu de 3,3 trillions de dollars sur la dette nationale.
ING a ajouté : « À court terme, le dollar a déjà beaucoup baissé et cette tendance baissière a probablement besoin d’être alimentée par des nouvelles macroéconomiques. Ces nouvelles arrivent aujourd’hui sous la forme des chiffres ISM manufacturiers de juin et des données JOLTS. »
En Europe, l’euro a légèrement reculé de 0,1 % à 1,1781 face au dollar, juste en dessous de son récent plus haut niveau en quatre ans de 1,1808. La monnaie unique a progressé de 13,8 % au premier semestre, enregistrant sa meilleure performance semestrielle jamais enregistrée, selon les données LSEG.
Les traders attendent désormais les chiffres préliminaires de l’inflation dans la zone euro, qui devraient indiquer un taux annuel d’environ 2 % en juin, conformément à l’objectif de la Banque centrale européenne.
Début du mois, la BCE a abaissé ses taux pour la huitième fois en un an, mais a indiqué qu’elle devrait probablement marquer une pause lors de sa prochaine réunion en raison des incertitudes liées aux tensions commerciales avec les États-Unis.
Les indices des directeurs d’achat du secteur manufacturier en France, en Allemagne et dans la zone euro seront publiés mardi, parallèlement aux interventions des responsables des banques centrales lors du forum de la BCE à Sintra, au Portugal.
La livre sterling a gagné 0,3 % à 1,3764 face au dollar, près d’un plus haut niveau en trois ans et demi atteint la semaine dernière.
Cependant, de nouvelles données ont montré que les prix des logements au Royaume-Uni ont chuté de 0,8 % en juin, une baisse plus marquée que prévu et la plus forte depuis plus de deux ans, selon le prêteur hypothécaire Nationwide.
« La livre pourrait également faire face à des risques politiques alors que le Premier ministre Keir Starmer fait face à une révolte des députés concernant les réformes du système de protection sociale. Le gouvernement a déjà été contraint de faire des concessions d’environ 4 milliards de livres pour faire passer le projet de loi – bien que son adoption ne soit pas garantie. Tout échec pourrait peser sur la livre et les gilts, dans la perspective de concessions supplémentaires alors que les marges budgétaires sont inexistantes », ont souligné les analystes d’ING.
En Asie, le yen japonais s’est renforcé, avec un USD/JPY en baisse de 0,7 % à 143,06. La monnaie japonaise a bénéficié des flux de valeur refuge après les critiques de Trump à l’encontre de Tokyo concernant son refus présumé d’importer du riz américain, ainsi que d’une menace de mettre fin aux négociations commerciales.
Les responsables japonais ont indiqué mardi qu’ils poursuivaient toujours leurs efforts pour un accord tarifaire avec les États-Unis, sans compromettre l’industrie agricole du pays.
Par ailleurs, l’USD/CNY a légèrement reculé à 7,1624, proche de son niveau le plus fort depuis novembre, soutenu par des données positives sur le secteur manufacturier. Les données Caixin publiées mardi ont montré que le secteur manufacturier chinois est repassé en zone d’expansion en juin, bénéficiant d’une trêve temporaire sur les tarifs commerciaux entre Washington et Pékin.
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