par John Irish et Sybille de La Hamaide PARIS (Reuters) - Les
représentants d'une centaine d'entreprises et deux ministres français
sont attendus dimanche à Téhéran où ils espèrent poser les bases de
nouvelles relations commerciales après la conclusion d'un accord
international sur le nucléaire iranien. Aux côtés de Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, et
Matthias Fekl, secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, le Medef
accompagne pas moins de 130 entreprises dont le pétrolier Total,
l'avionneur Airbus ou le constructeur automobile Peugeot. La plupart des ...
par John Irish et Sybille de La Hamaide PARIS (Reuters) - Les
représentants d'une centaine d'entreprises et deux ministres français
sont attendus dimanche à Téhéran où ils espèrent poser les bases de
nouvelles relations commerciales après la conclusion d'un accord
international sur le nucléaire iranien. Aux côtés de Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, et
Matthias Fekl, secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, le Medef
accompagne pas moins de 130 entreprises dont le pétrolier Total,
l'avionneur Airbus ou le constructeur automobile Peugeot. La plupart des sociétés du CAC 40 seront représentées, mais
aussi de nombreuses PME de l'agriculture, de la finance, du luxe, du
secteur pharmaceutique, de la construction ou encore des transports. Un nouveau centre d'affaires sera inauguré, mardi, par les deux
ministres qui doivent, de leur côté, s'entretenir avec plusieurs
membres du gouvernement iranien, des rendez-vous majeurs dans un pays où
80% de l'économie est contrôlée par la puissance publique. L'Iran représente un marché potentiel immense de 80 millions de personnes dont de nombreux jeunes, urbains et éduqués. Mais face à l'offensive de nombreux pays européens, comme
l'Allemagne ou l'Autriche, des Etats-Unis, de la Chine ou de la Corée du
Sud, la France veut rattraper son retard. "Il faut maintenant passer à une reconquête", disait il y a
huit jours Yves-Thibault de Silguy, vice-président de Medef
international, chargé de conduire la délégation. Lors des négociations qui ont abouti à l'accord sur le
programme nucléaire iranien, la France avait tenu une ligne parmi les
plus dures vis-à-vis de Téhéran. Mais le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui
s'est rendu à Téhéran durant l'été pour apaiser la relation entre les
deux pays, a dit ne pas croire que cela puisse nuire aux entreprises
françaises dès lors que les sanctions contre la République islamique
seraient levées. "CONTRAINTES" A Paris, on pense pouvoir signer de premiers contrats dans les
domaines qui n'étaient pas spécifiquement concernés par les sanctions
américaines ou européennes, comme l'agriculture, secteur dans lequel la
France est peu présente en Iran. "On va prendre un contact et on va essayer bien sûr de nouer
sur des sujets, en particulier agricoles et agroalimentaires, des
potentialités ou des possibilités d'avoir des relations commerciales
avec l'Iran", a dit le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, à
Reuters. "Ça vaut dans les domaines de l'agriculture, en particulier sur la viande et sur le poulet, ça c'est possible." La visite pourrait faire naître des marques d'intérêt
préalables à la conclusion d'accords durant la visite en France du
président iranien Hassan Rohani, en novembre, même si aucun contrat
d'envergure ne saurait être signé tant que les sanctions seront en
vigueur. Leur levée devrait débuter au premier trimestre 2016 si l'Iran
se conforme aux obligations prévues par l'accord, destiné à l'empêcher
de se doter de l'arme atomique. Jadis très présentes en Iran, les entreprises françaises en ont
été éloignées par les sanctions, notamment celles décidées par les
Etats-Unis en 2011. Les importations iraniennes représentaient 62 millions d'euros
en 2013 contre 1,77 milliard en 2011 et les exportations françaises
avaient chuté de 1,66 milliard en 2011 à 494 millions deux ans plus
tard, selon le Quai d'Orsay. L'année dernière, BNP Paribas a écopé d'une amende de près de
neuf milliards de dollars pour avoir violé des embargos américains. Et les Français resteront prudents tant que les Etats-Unis
n'auront pas donné d'assurances claires sur la liberté de commercer,
dit-on de sources diplomatiques et entrepreunariales. "L'objectif c'est de découvrir, apprendre, comprendre pour
pouvoir ensuite monter des projets dans le court et le moyen terme", a
dit à Reuters le secrétaire général du groupe coopératif agricole
Axéréal, Stéphane Michel. "Il y a encore des contraintes, notamment des problématiques de
change. Le pays aujourd'hui n'est pas raccordé au système financier
mondial. Les sanctions américaines n'ont pas été levées. Ce pays n’est
pas encore totalement connecté au monde." (Avec Gus Trompiz, édité par Grégory Blachier)
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