(AOF) - Saint-Gobain (-3,93% à 35,77 euros) prend la dernière place des indices CAC 40 et SBF 120 dès les premières minutes de cotation à Paris ce lundi après avoir annoncé être en passe de prendre le contrôle de Sika sans l'accord de ce dernier. Le groupe français de matériaux de construction a en effet le projet de racheter pour 2,75 milliards de francs suisses, soit 2,3 milliards d'euros environ, la holding Shenker Winkler qui détient 16,1% du capital et 52,4% des droits de vote du groupe suisse de chimie de la construction, Sika.
En réponse à ce communiqué, Sika a déclaré...
(AOF) - Saint-Gobain (-3,93% à 35,77 euros) prend la dernière place des indices CAC 40 et SBF 120 dès les premières minutes de cotation à Paris ce lundi après avoir annoncé être en passe de prendre le contrôle de Sika sans l'accord de ce dernier. Le groupe français de matériaux de construction a en effet le projet de racheter pour 2,75 milliards de francs suisses, soit 2,3 milliards d'euros environ, la holding Shenker Winkler qui détient 16,1% du capital et 52,4% des droits de vote du groupe suisse de chimie de la construction, Sika.
En réponse à ce communiqué, Sika a déclaré par la même voie que le groupe était hostile à cette prise de contrôle qui s'est décidée sans qu'il soit consulté. Saint-Gobain, n'a en effet traité qu'avec la famille Burkard, propriétaire de la société de contrôle Shenker Winkler, selon Sika.
« Après acquisition, le Groupe Saint-Gobain pourra consolider Sika par intégration globale dans ses comptes avec un impact positif sur le résultat net dès la première année », a déclaré le groupe français qui indique ne pas avoir l'intention de procéder à une offre sur la totalité du capital de Sika.
Sika emploie environ 16 000 personnes dans 84 pays, a réalisé en 2013 un chiffre d'affaires de 5,142 milliards de francs suisses (environ 4,3 milliards d'euros) et a démontré une croissance remarquable (plus de 8% de croissance moyenne annuelle entre 2007 et 2013) ainsi qu'une capacité de développement hors pair dans les pays émergents au cours des dernières années (38% des ventes réalisées en pays émergents), précise Saint-Gobain.
Saint-Gobain attend un montant de synergies de 100 millions d'euros dès la deuxième année (2017), augmenté à 180 millions d'euros par an à compter de 2019. Cette opération sera créatrice de valeur à partir de la quatrième année, selon lui. La finalisation de cette opération est attendue « au plus tard au second semestre 2015 ».
Par ailleurs, Saint-Gobain a indiqué avoir mis en vente sa filiale d'emballage en verre (bouteilles, flacons, bocaux) Verallia après la cession, finalisée en avril 2014, des activités nord-américaines de celle-ci.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Leader mondial du vitrage organisé en quatre divisions : distribution (44 % des ventes), produits de construction (28 %), matériaux innovants et vitrages plats (22 %) et emballage.
- Depuis 2007, recentrage sur les métiers de l'habitat avec un positionnement sur le domaine porteur de l'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments (32 % des ventes, dont 27 % en France) ;
- Priorité donnée aux produits et solutions à forte valeur ajoutée qui devront passer à 53 % des ventes en 2018 contre 24 % en 2013 ;
- Enracinement local des implantations de la branche Distribution ;
- Retour de la capacité à accroître les prix de vente, notamment dans le vitrage, pour compenser la hausse des coûts de matières premières ;
- Réduction de l'endettement et amélioration de la situation financière par la cession de la filiale américaine Verallia.
Les points faibles de la valeur
- Caractère cyclique de l'activité, 4/5èmes des ventes étant réalisées dans le secteur de la construction, aggravé par les difficultés des verres plats pour automobiles ;
- Présence encore trop forte en Europe -71 % des ventes- loin devant les émergents - 19 % - et l'Amérique du nord ;
- Forte sensibilité à la cherté de l'euro face au dollar, à la livre, au real brésilien et au peso argentin ;
- Erosion des marges dans l'emballage en Europe et dans la distribution en France ;
- Abandon du plan stratégique 2011-2015 en raison des incertitudes macro-économiques.
Comment suivre la valeur
- Evolution en Europe des mises en chantier et des permis de construire d'une part, des ventes automobiles d'autre part ;
- Réalisation de la stratégie 2014-2018 : 66 % des actifs industriels hors de l'Europe occidentale, notamment en Amérique du Nord, Asie et Afrique, accélération de la rotation du portefeuille, forte croissance externe, avec 4 Mds? de cibles déjà identifiées ;
- Nouveau programme de réduction des coûts annoncé fin 2013, de 800 M? sur 2014-2015 ;
- Risque d'un appel de la Commission européenne dans le dossier d'entente entre industriels du vitrage ;
- Réalisation de l'objectif 2014 d'une « nette amélioration du résultat d'exploitation à structure et change comparables » ;
- Capital éclaté, avec Wendel (Paris: FR0000121204 - actualité) comme premier actionnaire (12 % et 20 % des droits de vote), mais non opéable en raison de la présence de la Caisse des Dépôts (2,5 %) et d'une grande implication des salariés (2,5 %).
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Construction - Matériaux
L'Unicem (Union Nationale des Industries des Carrières et des matériaux de construction) compte beaucoup sur le plan de relance gouvernemental pour la construction et sur le soutien aux investissements des collectivités locales. En effet, en juillet dernier les livraisons de granulats ont chuté de 13,7% (données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables) par rapport à juillet 2013 et la production de béton a reculé de 9%. L'activité évolue négativement à la fois dans les travaux publics (qui ont nettement ralenti depuis avril) et le bâtiment (avec des baisses de mises en chantier). La confirmation de l'engagement financier de l'Etat pour les investissements en infrastructures constitue déjà un premier signal positif.
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