Barclays n'est plus négatif sur Saint Gobain mais le devient sur LafargeHolcimAnthony Bondain, publié le 07/09/2017 à 10h54
Crédit photo © Société Saint Gobain(Boursier.com) — Barclays a chamboulé ses recommandations
sur les entreprises du secteur des matériaux de construction, après
avoir adopté une vision quelque peu divergente de la perception générale
sur l'évolution de ce compartiment. Pour les analystes Nabil Ahmed et
Pierre Rousseau, deux grands thèmes sont en train de se dégager.
D'abord, un marché américain qui reste intéressant, en partic...
Barclays n'est plus négatif sur Saint Gobain mais le devient sur LafargeHolcimAnthony Bondain, publié le 07/09/2017 à 10h54
Crédit photo © Société Saint Gobain(Boursier.com) — Barclays a chamboulé ses recommandations
sur les entreprises du secteur des matériaux de construction, après
avoir adopté une vision quelque peu divergente de la perception générale
sur l'évolution de ce compartiment. Pour les analystes Nabil Ahmed et
Pierre Rousseau, deux grands thèmes sont en train de se dégager.
D'abord, un marché américain qui reste intéressant, en particulier
depuis que l'euphorie post-élection de Donald Trump s'est tassée.
Ensuite, des marchés émergents toujours difficiles à cause de
l'empilement des capacités.PUBLICITÉinRead invented by TeadsAux
États-Unis, le premier semestre a été décevant en matière de
performances, mais ce phénomène a plusieurs explications, notamment une
base de comparaison élevée, des conditions climatiques compliquées et un
gel partiel des investissements fédéraux. Ces éléments, couplés à la
faiblesse du dollar et à un statu quo politique, ont conduit à une
remise à plat des attentes après l'euphorie de l'élection de Trump.
Désormais, la base de comparaison est plus facile, les carnets de
commandes se sont garnis au cours des derniers mois et les prix ont tenu
bon. L'ouragan Harvey pourrait avoir un effet négatif sur le troisième
trimestre mais, en tout état de cause, des reconstructions seront
nécessaires au cours des prochains mois voire des prochains trimestres.
L'autre grand thème, c'est la fragmentation sur les marchés émergents et
la multiplication des capacités, qui a des effets néfastes sur les prix
sur plusieurs marchés, dont certains stratégiques pour les grands
acteurs européens.Dans un tel contexte, Barclays relève sa recommandation sur HeidelbergCement
à "surpondérer", compte tenu d'une valorisation désormais attractive
après la chute du titre, et une trajectoire de résultat qui va
s'améliorer. En parallèle, LafargeHolcim
est abaissé de pondération en ligne à "souspondérer", après un beau
parcours du titre en bourse, tandis que la prime de valorisation aura du
mal à tenir sur le dossier, dans un environnement prix à risque. Parmi
les autres modifications, l'opinion sur Saint Gobain passe de
"souspondérer" à pondération en ligne, car le dossier offre un beau
profil de redressement, mais l'analyste juge qu'il est correctement
valorisé. Dans le secteur, c'est l'irlandais CRH
("surpondérer") qui est le chouchou du bureau d'études, après qu'il eut
affiché la plus mauvaise performance de l'univers de couverture en
bourse depuis le début de l'année.En entrant plus dans
le détail, l'abaissement de la recommandation sur LafargeHolcim vient du
fait que le titre a affiché la meilleure performance du secteur depuis
le début de l'année, une hausse justifiée par l'amélioration progressive
des résultats. Cependant, l'action se négocie désormais avec une prime
sur le secteur, qui ne pourra être pérennisée que si les performances
financières sont supérieures à celle des autres acteurs, ce qui pourrait
se révéler difficile, compte tenu d'un environnement prix qui stagne au
Mexique et au Nigéria, voir se retrouve sous pression, comme en
Algérie, dans le Sud-Est asiatique et dans l'est du Canada. L'objectif
de cours est ramené de 53 à 52 francs suisses. Le cimentier
franco-suisse, après sa remontée, n'affiche plus que 40% de recommandations positives,
pour un objectif de cours qui est cependant significativement supérieur
aux niveaux actuels, tout près de 61 euros (49 euros à Paris en séance
aujourd'hui).Sur Saint Gobain, que l'analyste valorise
46 euros par action, le profil de croissance est intéressant,
concède-t-il, notamment à cause de l'exposition du groupe aux marchés
européens en plein redressement. La poursuite de la bonne dynamique aux
États-Unis est également un élément positif, puisque le groupe
tricentenaire y génère 20% de ses résultats. Mais là encore, pour des
questions de valorisation, Barclays peine à adopter une recommandation
plus agressive. Globalement, les professionnels apprécient davantage
Saint-Gobain que la banque britannique actuellement, avec 67% de recommandations positives, et un objectif de cours moyen de 51,748 euros.
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