La pression sur le président d'Atos monte d'un cran avant l'AG du 28 juin - DJ Plus
01 Juin 2023 - 04:34PM
Dow Jones News
Vincent Alsuar,
Agefi-Dow Jones
PARIS (Agefi-Dow Jones)--C'est une assemblée générale sous haute
tension qui attend Atos le 28 juin prochain. Face aux multiples
déconvenues du groupe de services informatiques ces dernières
années, Sycomore Asset Management n'en démord pas : il veut du sang
neuf. Ainsi, le gestionnaire d'actifs a de nouveau réclamé jeudi le
départ de Bertrand Meunier, le président du conseil
d'administration d'Atos, ainsi que celui de deux autres membres du
conseil. Un combat qu'il mène depuis l'an dernier.
Pour parvenir à ses fins, Sycomore AM, qui revendique un peu plus
de 1% du capital d'Atos, a adressé une lettre à Bertrand Meunier
pour demander l'inscription de quatre résolutions à l'ordre du jour
de la prochaine assemblée générale. Surtout, il s'est déjà attelé à
rassembler d'autres frondeurs à sa cause. Lors d'une conférence
téléphonique avec des journalistes, Cyril Charlot, le directeur
général délégué de Sycomore AM, a assuré avoir reçu le soutien de
plusieurs actionnaires représentant 4% à 5% du capital d'Atos. Des
partenaires qu'il préfère ne pas nommer.
Pour convaincre les autres, Sycomore expose dans sa lettre une
longue liste de griefs et de déceptions. Le gestionnaire d'actifs
déplore la "crise de gouvernance majeure" traversée par Atos, dans
laquelle Bertrand Meunier, qui siège au conseil d'administration
d'Atos depuis plus de 15 ans, a "une part de responsabilité
importante". "Témoignant de cette crise, trois équipes de direction
générale se sont succédé en trois ans" depuis le départ de Thierry
Breton, l'ancien PDG d'Atos devenu depuis commissaire européen au
Marché intérieur, souligne le gestionnaire d'actifs.
Déboires financiers et erreurs stratégiques
Sycomore AM met également en exergue les déboires financiers d'Atos
qui a "accusé 4 milliards d'euros de pertes en deux ans", vu sa
"marge opérationnelle tomber autour de 3% en 2022, contre 13% pour
Capgemini" et "réalisé de nombreux avertissements sur
résultats".
La société de gestion reproche aussi les erreurs stratégiques
d'Atos, qu'il s'agisse de la tentative de rapprochement avec
l'américain DXC en 2021 ou de la nomination à la direction générale
de Rodolphe Belmer, "qui n'est pas familier du métier d'Atos et qui
est resté à peine neuf mois en poste" en 2022.
Au final, "cette situation a pour conséquence une perte de
confiance du marché dans la société, reflétée par son cours de
Bourse (-81% entre fin décembre 2019 et fin mai 2023), qui fait
quant à elle craindre une perte de confiance des clients de la
société", résume le gestionnaire d'actifs.
Si sa tentative de changement aboutit, Cyril Charlot assure avoir
déjà des noms en tête pour insuffler une énergie nouvelle au sein
du conseil d'administration d'Atos, notamment à sa tête. Avec
l'ambition que "la stratégie d'Atos soit à nouveau clairement
définie et que la rentabilité revienne dans la moyenne du
secteur".
Une probabilité de succès non négligeable ?
Le dirigeant cite d'ailleurs l'exemple de la transformation opérée
par Danone. "En deux ans, le groupe agroalimentaire a renouvelé
quasiment l'intégralité de son conseil, tout en remaniant
l'organisation de sa direction, ce qui a provoqué un choc de
confiance et permis à Danone de retrouver une meilleure dynamique",
détaille Cyril Charlot.
Contactée par l'agence Agefi-Dow Jones, une porte-parole d'Atos
indique que le groupe "accuse réception des demandes" de Sycomore
et a toujours mené avec la société de gestion un "dialogue constant
et constructif, comme avec l'ensemble de ses actionnaires". Atos a
d'ailleurs donné des premiers gages de redressement l'an dernier en
affichant une croissance organique de 0,1% de son chiffre
d'affaires, alors qu'il avait reculé de 4,3% en 2021.
Entre promesse de redressement et sanction des erreurs passées, ce
sera en définitive aux actionnaires d'Atos de trancher. "Même si la
détention du capital d'Atos est très fragmentée, la probabilité de
succès de Sycomore n'est pas négligeable", estime un analyste
parisien. "Ces demandes sont légitimes face aux mauvais choix
stratégiques de Bertrand Meunier et Thierry Breton, et beaucoup de
porteurs d'actions sont bien conscients de leur responsabilité dans
la faiblesse du titre en Bourse".
-Vincent Alsuar, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 39;
valsuar@agefi.fr ed: VLV
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