Stations GNV : quels projets pour ENGIE Solutions en 2025 ?
15/01/2025
Michaël TORREGROSSA
Stations GNV Interview
Illustration : station ENGIE Solutions en cours de construction à Sens, dans le département de l’Yonne
Directrice Commerciale Adjointe de GNVERT, offre mobilité gaz d'ENGIE Solutions, Laure-Anne Mounet dresse un bilan des déploiements réalisés en 2024 et lève le voile sur les principaux axes de développement de la société pour 2025. Entre nouvelles ouvertures, transition vers le bioGNC (version renouvelable du Gaz Naturel Comprimé) et défis réglementaire...
Stations GNV : quels projets pour ENGIE Solutions en 2025 ?
15/01/2025
Michaël TORREGROSSA
Stations GNV Interview
Illustration : station ENGIE Solutions en cours de construction à Sens, dans le département de l’Yonne
Directrice Commerciale Adjointe de GNVERT, offre mobilité gaz d'ENGIE Solutions, Laure-Anne Mounet dresse un bilan des déploiements réalisés en 2024 et lève le voile sur les principaux axes de développement de la société pour 2025. Entre nouvelles ouvertures, transition vers le bioGNC (version renouvelable du Gaz Naturel Comprimé) et défis réglementaires, l'entreprise poursuit sa mission d’accompagnement des transporteurs.
2024 a été marquée par une série de nouvelles ouvertures. À commencer par une seconde station à La Courneuve (93) en bordure de l’A86, 100 % bioGNC, puis la station de Champigneulles qui est venue compléter notre maillage autour de Nancy puisque nous avions déjà des stations à Rosières-aux-Salines et Laronxe.
Nous avons également inauguré fin 2023 notre première station de la zone bordelaise à Beychac-et-Caillau. ENGIE Solutions était historiquement implanté sur Bordeaux, mais il s'agissait d'une petite station que nous avons fermée. Le développement repart donc sur Bordeaux avec cette nouvelle station et une station en construction à Bassens. Nous venons enfin d’ouvrir notre troisième station sur autoroute, sur l'aire de Saulce, le long de l'autoroute A7 direction Lyon qui est très fréquentée par les poids lourds pour du transfrontalier. 100 % GNL (Gaz Naturel Liquéfié), cette station cible des transporteurs nationaux et européens.
Laure-Anne Mounet, Directrice Commerciale Adjointe de GNVERT, offre mobilité gaz d'ENGIE Solutions
Plusieurs projets lancés au cours des dernières années vont être mis en service en 2025. Au premier trimestre, outre Bassens, comme déjà indiqué, nous ouvrirons une station sur Sens, dans le département de l'Yonne. Cette station est très attendue, car il n'y a encore aucune solution aux alentours. Les acteurs locaux sont motivés et ont déjà converti une certaine partie de leur flotte au GNV.
Avant l'été, il y aura enfin l'ouverture de la station de Dardilly, au nord de Lyon. Cette station viendra compléter notre maillage lyonnais, GNVERT étant déjà bien implantée sur Lyon, mais plutôt côté sud. Cette station sera située côté nord et très facilement accessible puisqu'elle sera placée directement sur l'autoroute M6 qui entre sur Lyon. Elle aura également la particularité d'être multi-énergies avec du bioGNC mais également de la recharge électrique pour les poids lourds et les véhicules légers.
Le second semestre 2025 sera tout aussi riche avec trois nouvelles stations qui ont été développées sous l’impulsion de grands chargeurs comme Carrefour et La Poste, qui nous incitent à renforcer notre réseau pour répondre à leurs besoins logistiques. L'une sera située à Carquefou à côté de Nantes et viendra renforcer une petite station déjà présente à Saint-Herblain. Nous ouvrirons également une station à Arc-sur-Argens, sur la plus grosse zone d'activités du département du Var, à proximité immédiate de l'autoroute. Nous ouvrirons enfin une station à Douvrin, au nord de Lens dans le Pas-de-Calais, afin de renforcer notre réseau dans les Hauts-de-France, une région sur laquelle GNVERT n'est pas encore suffisamment présente.
Carte des projets de stations GNV Engie Solutions - Source : carte stations GNV Gaz Mobilite
ENGIE Solutions continue donc de croire dans la mobilité gaz, et ce, malgré un règlement CO2 qui, en l'état, n'est pas favorable au GNV et au bioGNV. C'est une prise de risque ?
C'est une petite prise de risque, mais qui reste maîtrisée. Une station, c'est entre 10 et 15 ans d'amortissement en fonction des cas. On va être en 2025 et le règlement CO2 limite les poids lourds thermiques à compter de 2035. Même s'il était appliqué en l'état, cela ne voudrait pas dire qu'il n'y aurait plus de poids lourds thermiques sur les routes du jour au lendemain. Jusqu'en 2040-2050, les moteurs thermiques seraient encore présents.
Cependant, chez ENGIE et avec l'ensemble de la filière représentée par France Mobilité Biogaz, nous sommes convaincus que le verdissement de la mobilité lourde nécessitera un mix énergétique et que ce règlement CO2 reviendra à plus de neutralité technologique lors d’une prochaine révision (clause dite de revoyure).
Le prix du GNV est une source d’inquiétude pour les transporteurs. Quelles sont les prévisions d'ENGIE sur le sujet ?
Le gaz est un marché mondial qui dépend de nombreux facteurs. Aujourd'hui, nous voyons bien que le contexte géopolitique est un peu tendu. Le niveau des stockages impacte également beaucoup le prix. Il est aujourd'hui un peu en deçà de ce qu'il était l'année dernière. Ces deux aspects expliquent la légère hausse des prix observée ces dernières semaines. Comme chaque année, les stockages inquiètent jusqu'à février-mars, puis la saisonnalité fait que les prix redescendent. Nous devrions être sur la même tendance sur 2025.
Ce qui est intéressant, c'est de voir que les perspectives des prix du gaz deviennent très compétitives à partir de 2026. Il y a de nombreux projets d'infrastructures de production, d'importation qui vont être mis en service. L'offre va donc croître mécaniquement et les prix vont – en tout cas, c'est ce que nous indique le marché - retourner à un niveau très intéressant. En prix négocié, on estime que le prix du gaz devrait se stabiliser autour de 1 € HT/kg sachant que l'on attend encore les détails liés à l'application de la TIRUERT.
Nous évoquions l'an dernier l’objectif fixé par GNVERT de basculer vers un réseau 100 % bioGNC. Où en êtes-vous aujourd'hui ?
Nous sommes autour de deux tiers de bioGNC dans nos ventes à fin 2024. Nous continuons à y croire et à nous renforcer. En premier lieu en continuant à raccorder certaines de nos stations GNL-C au réseau gaz, ce qui nous permet de compléter nos offres avec du bioGNC. Ce sera le cas en 2025 pour les stations de Saint-Priest, au sud de Lyon, et de Bouloc, au nord de Toulouse.
En matière d'approvisionnement, nous avons sécurisé nos achats de certificats de garantie d'origine jusqu'en 2028, pour être certains de proposer à nos clients une solution d’avitaillement en gaz bio aux meilleures conditions de marché. Nous avons la chance de pouvoir nous appuyer sur le groupe ENGIE qui est actif sur toute la filière. Aujourd'hui, 32 sites de production de biométhane sont exploités par Bioz, une filiale du groupe.
Ce qui évolue également sur 2025, c'est le fait que l'on s'oriente sur des certificats dits « durables ». Jusqu’à présent en France, les certificats de garantie d'origine biométhane étaient un peu indifférenciés. C'est-à-dire que l'impact carbone réel du biométhane, qui peut différer d'un méthaniseur à un autre (en fonction des matières premières/intrants, des process, etc.), n’est pas valorisé.
Pour cela, les méthaniseurs se certifient. Cette certification leur permet de tracer leur réel impact carbone, et donc de mieux mesurer l’avantage de l'utilisation de ce biométhane par rapport à un autre carburant, par exemple. La décision de GNVERT a donc été de s'orienter vers du biométhane certifié durable. Ce biométhane va être tracé de sa production à son utilisation avec un facteur d'émission carbone clair. C'est un point sur lequel nous sommes désormais beaucoup plus attentifs.
En matière d'accessibilité, GNVERT continue d'avancer sur l'interopérabilité. Déjà compatible avec UTA et DKV, le réseau intègre désormais la carte Romac Fuels ?
Effectivement. Cette intégration de la carte Romac Fuels vise principalement une clientèle internationale qui vient plutôt du nord de l'Europe et qui va avoir besoin de plusieurs solutions d'avitaillement sur le territoire.
En parallèle, nous continuons à travailler sur d'autres partenariats.
On associe beaucoup ENGIE aux stations publiques. Le groupe est aussi impliqué sur le déploiement de stations privées ?
La station privative n'est effectivement pas quelque chose de nouveau pour nous. Historiquement, nous avons beaucoup de stations privatives, davantage axées sur le transport de personnes et la propreté urbaine.
Entre stations publiques et privées, nous sommes presque sur moitié-moitié. Sur le privatif, les stations sont un peu plus petites, mais demeurent un axe de développement important et sur lequel nous restons en proposition avec nos clients. C'est intéressant pour un transporteur d'avoir une station sur site. Cela lui garantit un ravitaillement au plus proche sans avoir à prévoir de lever le pied.
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