François Schott,



Agefi-Dow Jones





PARIS (Agefi-Dow Jones)--L'année commence fort pour LVMH. Le numéro un mondial du luxe a publié un chiffre d'affaires de plus de 21 milliards d'euros au premier trimestre, supérieur aux attentes des analystes. A la Bourse de Paris, le titre s'apprécie de 4,9% jeudi et permet à l'indice CAC 40 de toucher un nouveau record. Le reste du secteur du luxe progresse dans son sillage, Hermès gagnant 2,9% et Kering prenant 2,4%.



Les ventes de LVMH "chassent les craintes du marché liées à une éventuelle reprise en demi-teinte en Chine et au ralentissement économique mondial", souligne UBS.



LVMH place la barre haut pour les prochains résultats dans le secteur du luxe, ajoute RBC. Hermès dévoilera son chiffre d'affaires vendredi, tandis que Kering annoncera le sien le 25 avril.



Au cours des trois premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires de LVMH auprès des clients chinois a bondi de 30% par rapport à la même période de 2022, profitant de la levée des restrictions sanitaires et de circulation. La reprise des voyages a dopé les ventes dans les destinations touristiques de Hong Kong et Macau au premier trimestre et devrait soutenir d'autres marchés comme la Corée et le Japon au cours des prochains mois, a indiqué le directeur financier du groupe, Jean-Jacques Guiony, lors d'une conférence téléphonique. Il s'est par ailleurs dit "extrêmement optimiste" quant aux perspectives d'activité en Chine continentale cette année.



Les tendances en Europe et au Japon sont également très positives. Les ventes du groupe y ont progressé de 24% et 34%, respectivement, au premier trimestre sur un an, bénéficiant d'une forte demande locale mais aussi du retour de la clientèle internationale.



Ralentissement aux Etats-Unis



Seul le marché américain montre des signes de faiblesse. "Nous observons un ralentissement dans les secteurs de la joaillerie et de la mode et maroquinerie" aux Etats-Unis, a reconnu Jean-Jacques Guiony. Cette baisse est liée à un environnement de consommation moins porteur outre-Atlantique mais aussi au rebond des achats des touristes américains en Europe, a-t-il précisé.



Les données de paiement par cartes de crédit aux Etats-Unis font apparaître une baisse de 11% des achats d'articles de mode et maroquinerie en février par rapport au même mois de 2022, après un repli de 7% en janvier. Le recul concerne surtout les consommateurs plus jeunes et moins fortunés, qui ont constitué un moteur important du marché au cours des dernières années, souligne Citi.



LVMH a également fait état de niveaux de stocks de cognac très élevés aux Etats-Unis au premier trimestre, signe d'une demande en baisse.



Ces signaux négatifs ne peuvent pas être ignorés, les Etats-Unis restant le marché le plus vaste pour les dépenses de luxe, toutes catégories confondues, en avance de phase sur d'autres marchés.



Prime aux plus forts



Pour l'heure, les investisseurs retiennent surtout l'ampleur du rebond chinois de LVMH au premier trimestre. Ce rebond devrait s'amplifier à compter du deuxième trimestre, ce qui pourrait permettre d'amortir un éventuel ralentissement de la demande aux Etats-Unis et en Europe, notent les analystes de Stifel.



D'après une étude des cabinets Bain et Altagamma publiée en janvier, les dépenses personnelles de luxe au niveau mondial devraient progresser dans une fourchette comprise entre 3% et 8% en 2023 à taux de change constants, après avoir augmenté de 15% en 2022.



Si LVMH peut viser plus haut au regard de ses chiffres du premier trimestre, tous les groupes ne seront pas logés à la même enseigne. Dans des périodes d'incertitudes économiques, les consommateurs ont tendance à se rabattre sur les marques les plus connues, ce qui pourrait bénéficier aux "stars" que sont Louis Vuitton, Hermès ou Christian Dior. Celles disposant d'un réseau moins fourni de magasins ou à la recherche d'un nouveau style telles que Gucci pourraient rester à la traîne.



Les investisseurs pourraient également se montrer plus sélectifs après avoir plébiscité les valeurs du secteur au premier trimestre. Selon UBS, le secteur du luxe se traite maintenant avec une prime de 123% par rapport à l'indice MSCI Europe, bien au-dessus de la prime moyenne de 95% observée au cours des cinq dernières années.





-François Schott, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 92; fschott@agefi.fr ed: VLV



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April 13, 2023 10:17 ET (14:17 GMT)




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