Les aéroports deviennent un relais de croissance incontournable du luxe - DJ Plus
03 Avril 2019 - 10:34AM
Dow Jones News
Carol Ryan,
The Wall Street Journal
LONDRES (Agefi-Dow Jones)--Rares sont les voyageurs qui aiment
s'éterniser dans les aéroports. Pour les patrons des marques de
luxe, en revanche, ce sont désormais des lieux d'implantation
stratégiques.
Les plus grands noms du luxe ont ouvert 33 nouvelles boutiques
aéroportuaires entre 2016 et 2018, selon les données du courtier
immobilier Savills, alors que les rythmes d'ouvertures de magasins
ont ralenti partout ailleurs. De nouvelles vitrines sont attendues
cette année : Christian Dior, Gucci, Hermès, Louis Vuitton et Prada
comptent parmi 13 marques internationales qui entendent investir
l'espace retail du nouvel aéroport d'Istanbul.
Les griffes s'efforcent, non plus d'attirer, mais d'accompagner des
dépenses de luxe de plus en plus mobiles. Les ventes en zones
aéroportuaires ont augmenté de 7% en 2018, selon les chiffres de
Bain & Company. En comparaison, les ventes des grands magasins
ont diminué de 4%, tandis que les dépenses en boutiques de
centre-ville sont restées stables. Seules les ventes en ligne
surpassent celles réalisées dans les aéroports.
Cette dynamique s'appuie sur la forte expansion du tourisme
mondial. En 2018, les arrivées internationales ont augmenté de 6%
par rapport à l'année précédente, pour s'établir à 1,4 milliard,
selon les données des Nations Unies.
Les voyageurs aériens sont généralement plus aisés que la moyenne,
bien que les vols low-cost tendent à changer quelque peu la donne,
de sorte que les espaces de vente dans les terminaux constituent un
moyen efficace de capter les dépenses. Les aéroports eux-mêmes
dépendent de plus en plus des revenus commerciaux dans la mesure où
la concurrence qu'ils se livrent pour attirer les dessertes pèse
sur les redevances d'atterrissage. Ils sont en conséquence d'autant
plus disposés à réaménager les terminaux de manière à répondre aux
critères exigés par les marques de luxe internationales.
La concurrence pour obtenir des espaces de vente au sein des
aéroports les plus fréquentés au monde, comme London Heathrow ou
Paris Charles de Gaulle, est rude et, partant, les boutiques sont
chères. Les aéroports demandent en général 20 à 30% du chiffre
d'affaires des occupants.
Les griffes de luxe sont toutefois prêtes à payer pour se
rapprocher de leurs clients et des consommateurs chinois en
particulier, qui dépensent un dollar sur trois consacrés aux
produits de luxe à travers le monde, et profitent généralement de
leurs voyages à l'étranger pour faire des emplettes. Sydney et
Singapour ont notamment la cote auprès des marques de luxe en
raison du volume élevé de touristes chinois qui transitent par les
aéroports des deux villes.
L'attrait supplémentaire des aéroports repose sur leur ratio de
ventes au mètre carré. Ce ratio peut être trois fois plus élevé que
celui obtenu par les marques en centre-ville, selon le cabinet de
conseil Pragma, grâce à une large amplitude d'ouverture et à une
forte affluence. Les aéroports comptent parmi les rares zones de
distribution dans lesquelles cette affluence est appelée à
augmenter. D'après l'Organisation mondiale du tourisme, le nombre
d'arrivées internationales devrait croître de 29% d'ici à 2030.
Les boutiques aéroportuaires offrent aux marques un moyen de percer
sur des marchés prometteurs qui, pour certains, n'ont pas encore
développé de quartiers de luxe en centre-ville, comme certaines
villes en Inde.
Pour les voyageurs, Hermès et autres Gucci devraient devenir des
lieux de fréquentation de plus en plus courants une fois passés les
points de contrôle de sécurité.
-Carol Ryan, The Wall Street Journal (Version française Emilie
Palvadeau) ed : ECH
Agefi-Dow Jones The financial newswire
(END) Dow Jones Newswires
April 03, 2019 04:14 ET (08:14 GMT)
Copyright (c) 2019 L'AGEFI SA
Lvmh Moet Hennessy Louis... (EU:MC)
Graphique Historique de l'Action
De Mar 2024 à Avr 2024
Lvmh Moet Hennessy Louis... (EU:MC)
Graphique Historique de l'Action
De Avr 2023 à Avr 2024