investir.fr |Le 25/11/16 à 15:39
Le fabricant de tubes sans soudure pour l'industrie du pétrole et du gaz
est devenu le propriétaire de la société chinoise Tianda Oil Pipe.
L'objectif est d'y produire des tubes de bonne qualité à moindre coût
pour le marché chinois et pour l'export.
Le plan de transformation de Vallourec passe par le chinois Tianda | Crédits photo : DR Depuis les premières heures du matin, il neige à gros
flocons. Pour la première fois cette année, l'hiver a fait son
apparition. Et cette blancheur toute neuve est sy...
investir.fr |Le 25/11/16 à 15:39
Le fabricant de tubes sans soudure pour l'industrie du pétrole et du gaz
est devenu le propriétaire de la société chinoise Tianda Oil Pipe.
L'objectif est d'y produire des tubes de bonne qualité à moindre coût
pour le marché chinois et pour l'export.
Le plan de transformation de Vallourec passe par le chinois Tianda | Crédits photo : DR Depuis les premières heures du matin, il neige à gros
flocons. Pour la première fois cette année, l'hiver a fait son
apparition. Et cette blancheur toute neuve est synonyme de prospérité.
C'est du moins ce qu’il se dit ici, en Chine. PUBLICITÉinRead invented by TeadsNous sommes, en effet, à Chuzhou au nord de Shanghai, où a été signée, ce mercredi 23 novembre 2016, une opération stratégique très importante pour Vallourec : l'officialisation de l'acquisition de la firme chinoise Tianda Oil Pipe.
Pour Didier Hornet, Vice-Président Hémisphère Est du groupe français,
venu tout spécialement pour la cérémonie, en présence des dignitaires
locaux, cette première neige est donc de bon augure pour la suite. L’histoire de Vallourec en Chine ne date pas d’hier, puisque sa première implantation industrielle remonte à 1996. C’est en avril 2011 que Vallourec met le pied chez Tianda pour la première fois, avec une participation au capital de 19,5% payée 100 millions de dollars. Didier Hornet, Vice-président Hémisphère Est de Vallourec | Crédits photo : DRLe français est ensuite stoppé dans son élan par
des contraintes réglementaires et il devra attendre 2016 pour en
devenir le propriétaire. Ce délai fut néanmoins une aubaine puisqu'il
n'aura versé que 175 millions de dollars pour le reste des titres. Le
chiffre d’affaires réalisé en Chine, qui n’est que de 7% va être
multiplié par trois grâce à Tianda.Des tubes à plus grande valeur ajoutéeL'usine
de Tianda a ceci de remarquable qu'elle peut monter en puissance pour
produire des tubes à plus grande valeur ajoutée sans nécessiter des
investissements lourds. « Maintenant que nous sommes propriétaires, nous allons apporter davantage de technologie et toute notre expertise »
a expliqué Stéphane Freville, le directeur du site. Récemment nommé à
ce poste, il n'en est pas moins un expert en tubes, car il a exercé les
mêmes fonctions au Brésil. Il nous fait visiter le site comme si c'était
sa propre maison. Il explique avec force détails toutes
les étapes de la fabrication : un bloc d'acier compact de 10 mètres va
devenir un tube de 40 mètres, à l'épaisseur et au diamètre calculés au
millimètre près. Ce tube, qui devra être « qualifié », c'est à dire
validé par le client, sera, après le traitement thermique, à la fois
extrêmement solide, mais en même temps aura une bonne élasticité, afin
de pouvoir, par exemple, être enroulé sur l'énorme bobine d'un navire,
afin d'être déposé sur le fond de la mer ! Une fois toutes les étapes
franchies, le tube pourra ensuite bénéficier, si c’est le souhait du
client, une opération de « filtage » sur le site industriel de Vallourec
en Indonésie, afin de pouvoir intégrer la fameuse connexion VAM, qui
garantit une parfaite étanchéité, quelles que soient les conditions
extérieures (haute tension ou haute température). Crédits photo : DROn l'aura compris, grâce à Tianda,
Vallourec va allier une fabrication 30 % à 40 % moins chère, à qualité
identique à celle de ses autres sites industriels en Europe, aux Etats-Unis
et au Brésil. Ses clients pétroliers (les compagnies nationales, les
majors et les firmes parapétrolières) sont, en effet, très exigeantes et
suivent de très près tout le processus de fabrication et de contrôle
qualité. Tianda dont la production est appelée à monter en gamme,
servira aussi de base de lancement pour exporter les tubes vers l'Asie et le Moyen-Orient. L’usine exporte aujourd’hui environ un tiers de sa production. Demain, ce sera 50%.Une volonté de conquête « Dans notre volonté de transformation, nous avons inclus un volet de conquête »
a expliqué Philippe Crouzet, le PDG, qui a redéfini complètement
l'implantation industrielle mondiale du groupe. Elle se devait de passer
par la Chine. Voilà Vallourec « chinois en Chine », alors que ce sont
plutôt les entrepreneurs de l'Empire du Milieu qui sont connus pour
leurs achats en terres étrangères. L'acquisition du français apporte la
preuve que le « plan de transformation » de février 2016 n'est pas
seulement défensif. Vallourec a subi de
plein fouet l'effondrement de son marché, dit OCTG (les tubes pour
l'industrie pétrolière), causé par la chute des cours du brut. La
société a dû se résoudre à diviser par plus de deux ses capacités de
production en Europe à l'issue d'une lourde restructuration. Grâce à une
levée de fonds (environ un milliard d'euros) auprès de ses actionnaires
en avril dernier, le groupe a pu poursuivre sa route et aller de
l'avant. L'achat de Tianda est l'illustration de cette stratégie
offensive, qui renforce sa présence dans le pays, tout en offrant des
synergies avec ses autres sites en Asie. Pour Philippe
Crouzet, la reprise du secteur est inéluctable car les pétroliers vont
devoir relancer leurs investissements pour renouveler leurs réserves.
Grâce à une présence renforcée dans cette région à faibles coûts, le
groupe est prêt pour en profiter pleinement. A suivre un point complet sur Vallourec dans un de nos prochains numéros d’Investir. En savoir plus sur http://investir.lesechos.fr/actions/actualites/le-...
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