PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le relèvement des
prévisions annuelles de Vallourec (VK.FR) dans le haut de la fourchette
précédement avancée par le groupe n'a que brièvement satisfait le
marché. Malgré des embellies ponctuelles au premier trimestre, le
parcours reste ardu pour le spécialiste des tubes dédiés à l'énergie et
l'industrie qui pourrait enregistrer une quatrième année consécutive de
pertes. Alors que l'action a plus que triplé par
rapport au point bas de près de treize ans atteint en février 2016 à
l'annonce de son plan de transformation et d'une augmentation...
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le relèvement des
prévisions annuelles de Vallourec (VK.FR) dans le haut de la fourchette
précédement avancée par le groupe n'a que brièvement satisfait le
marché. Malgré des embellies ponctuelles au premier trimestre, le
parcours reste ardu pour le spécialiste des tubes dédiés à l'énergie et
l'industrie qui pourrait enregistrer une quatrième année consécutive de
pertes. Alors que l'action a plus que triplé par
rapport au point bas de près de treize ans atteint en février 2016 à
l'annonce de son plan de transformation et d'une augmentation de capital
d'un milliard d'euros, Vallourec semble un pari onéreux. D'autant plus
que le redressement éventuel du marché pétrolier ne se répercutera pas
si aisément dans ses comptes. L'optimisme s'émousse malgré un relèvement
A l'issue du premier trimestre, la direction de Vallourec a indiqué au
regard de tendances de marché aux Etats-Unis "plus favorables
qu'anticipé" viser désormais la partie haute de la fourchette
d'amélioration de son résultat brut d'exploitation en 2017, précédemment
évaluée entre 50 et 100 millions d'euros. Cela conduirait à une perte
d'exploitation réduite à 119 millions d'euros en hypothèse haute, après
219 millions en 2016. Le cours de Bourse a d'abord été galvanisé avec un
bond de 3,7% du titre à l'ouverture jeudi, mais l'optimisme s'est
progressivement dissipé. L'action Vallourec perd près de 1,4% en milieu
d'après-midi. Une progression en trompe-l'oeil des revenus
Le creux des livraisons semble bel et bien passé alors que sur les
trois premiers mois de l'année, Vallourec a enregistré une hausse de
16,7% de ses revenus. Mais à y regarder de près, la qualité n'est pas au
rendez-vous car si l'effet volume a été très marqué (+36,3%), l'effet
du "mix prix" a été très négatif du fait d'une détérioration des prix
sur le marché pétrole & gaz et d'une augmentation des volumes en
Amérique du Nord, où les prix sont inférieurs à la moyenne. En outre,
des livraisons de tubes destinés à l'équipement de puits de pétrole et
de gaz (OCTG) sur le gisement géant Libra, au large du Brésil, ont
ponctuellement gonflé les facturations. La hausse des volumes n'est guère perceptible sur les finances
Parallèlement, l'expansion de l'activité s'accompagne d'une
augmentation du besoin en fonds de roulement, de 104 millions d'euros
sur le trimestre écoulé. Les investisseurs doivent donc ne pas trop en
attendre en termes d'amélioration du bilan du groupe qui demeure
significatif. Certes, Vallourec a négocié avec ses créanciers un
relèvement des clauses de sa dette bancaire, lui permettant d'aller
jusqu'à 100% des fonds propres sur 2018-2020, au lieu de 75%. A 42%
d'endettement fin mars, le groupe en est loin. Cela lui confère une
marge de manoeuvre accrue, suggérant qu'il n'aura pas besoin de lever de
nouveaux fonds à moyen terme. D'un autre côté, cela peut impliquer
qu'il envisage à terme de nouveaux investissements pour accompagner le
redressement espéré du marché pétrolier. Interrogée par l'Agefi-Dow
Jones, une porte-parole a toutefois indiqué que les investissements
"sont [attendus] stables sur les prochains trimestres" par rapport à
2016. "Le nouveau covenant accordé accroît notre flexibilité et renforce
la solidité de notre dette bancaire", a-t-elle expliqué. Alors que la
reprise du marché pétrole et gaz demeure incertaine, de l'aveu même du
groupe, et que ses autres activités continuent à évoluer dans un
environnement atone, la direction devrait se garder de recharger
significativement le bilan. Des investisseurs privés de rémunération depuis 2014
Le deuxième trimestre risque de n'être pas aussi dynamique
commercialement que le premier, et les perspectives ne permettent pas
d'envisager à ce stade que Vallourec en ait fini avec les pertes. Il
n'est pas étonnant que les investisseurs, privés de rémunération depuis
2014, fassent la fine bouche. Le profil extrêmement cyclique de
Vallourec rend le titre volatil, ce qui peut satisfaire les opérateurs
en quête de réactivité. Mais sur le long terme, la comparaison avec
Tenaris n'est guère flatteuse. Son concurrent coté à Milan parvient,
lui, à dégager des bénéfices et il verse un dividende régulier à ses
actionnaires. Difficile de prédire quand Vallourec sera à nouveau en mesure d'en faire autant. -Guillaume Bayre, Agefi-Dow Jones ; 01 41 27 47 93; gbayre@agefi.fr ed: ECH (END) Dow Jones Newswires April 27, 2017 10:03 ET (14:03 GMT)
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