Nucléaire: arrêt du réacteur 1 de Flamanville prolongé de deux mois
23 Mars 2017 - 3:19PM
Dow Jones News
L'arrêt du réacteur 1 de la centrale nucléaire de Flamanville
(Manche), dû à un incident le 9 février, est prolongé de deux mois,
jusqu'au 31 mai, a-t-on appris jeudi auprès du gestionnaire de
réseau à haute tension RTE.
EDF avait annoncé le 17 février que le réacteur était arrêté
jusqu'au 31 mars.
Ce report est dû à des "dégradations complémentaires" qui n'avaient
"pas (été) identifiées immédiatement", après l'incident, a précisé
jeudi le directeur de la centrale nucléaire, Stéphane Brasseur,
lors d'une commission locale d'information (CLI) aux Pieux, près de
Flamanville.
Le réacteur avait été arrêté le 9 février à la suite d'une
"détonation" et d'un "départ de feu" dans la salle des machines,
une zone non nucléaire.
L'incident a entraîné "des dégradations qui nécessitent des
interventions qui sont quand même relativement conséquentes", a
admis M. Brasseur.
Mais il n'y a eu "aucun blessé ni personnel incommodé par quelque
fumée que ce soit", a ajouté M. Brasseur. Une vingtaine de
personnes se trouvait dans la salle des machines au moment de
l'événement, a-t-il précisé. 30 véhicules de secours et 70 pompiers
avaient été mobilisés, uniquement par précaution selon EDF.
Pour l'industriel, il ne s'est pas agi "d'une explosion" comme
indiqué alors par la préfecture, car il n'y avait "pas d'explosif".
Il y a eu une "détonation", comparable à celle d'un avion qui passe
le mur du son, a résumé M. Brasseur.
"Il y a eu combustion de deux joints en néoprène avec des
flammèches d'une dizaine de centimètres. Les fumées étaient noires
car les joints étaient en néoprène", a ajouté le directeur de la
centrale.
L'événement n'a eu "aucun impact sur la sûreté", selon EDF.
En revanche "il y a eu un déferlement médiatique décalé par rapport
à la situation. On a eu des appels téléphoniques de la terre
entière", a dit M. Brasseur.
"Vous n'avez pas vu la panique que ça a déclenché sur Cherbourg", a
souligné pendant la réunion Patrick Luce, de FO, redoutant que les
consignes de sûreté ne soient pas audibles en cas d'accident
nucléaire.
Le réacteur 2 de la centrale, arrêté depuis lundi pour un autre
problème technique, devrait lui redémarrer dans la journée, selon
EDF.
Un troisième réacteur, de type EPR est en construction à
Flamanville. L'autorité de sûreté nucléaire (ASN) se prononcera
"probablement dans le courant de l'été" sur sa cuve, sur laquelle
des anomalies ont été détectées, a indiqué l'ASN à l'AFP jeudi.
(END) Dow Jones Newswires
March 23, 2017 09:59 ET (13:59 GMT)