Schneider renforce son modèle industriel mais son potentiel boursier est limité -DJ Plus
26 Juin 2019 - 4:48PM
Dow Jones News
François Berthon,
Agefi-Dow Jones
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Avec un cours de Bourse à ses plus hauts
historiques non loin des 80 euros, Schneider Electric n'avait pas
beaucoup d'efforts à faire pour convaincre son auditoire à
l'occasion de la journée investisseurs que le groupe organisait ce
mercredi.
La bonne santé de l'équipementier électrique découle d'une
stratégie au long court mise en place il y a une quinzaine d'années
et qui a porté ses fruits. La construction du cœur du portefeuille
de produits pendant 10 ans jusqu'en 2012 a été suivie de 5 ans
d'intégration, de rationalisation et d'achèvement de son
architecture logicielle.
Organisé autour de deux activités cœurs, d'un côté la gestion de
l'énergie, qui regroupe les technologies de moyenne tension, basse
tension et l'énergie sécurisée, de l'autre les automatismes
industriels, le groupe est sur une trajectoire ascendante qu'il
compte bien conserver.
"Quand vous regardez le passé, nous nous en sommes toujours mieux
sortis que nos concurrents", a souligné lors de la présentation
Emmanuel Babeau, le directeur général délégué du groupe.
"La structure organisationnelle et la stratégie de Schneider
fonctionnent et donnent des résultats supérieurs à ceux de ses
pairs, après une longue période de construction du portefeuille et
de l'offre", résument les analystes de JPMorgan.
La société "dispose d'une organisation efficace avec une chaîne
d'approvisionnement, de production et de recherche et développement
intégrée à l'échelle mondiale, combinée à un solide modèle de
distribution locale et régionale", ajoute la banque américaine.
Les objectifs pour 2019 et à 3 ans sont confirmés
Sans surprise après un premier trimestre qui avait dépassé les
attentes, l'entreprise dirigée par Jean-Pascal Tricoire a confirmé
l'objectif pour 2019 d'une croissance organique de son résultat
opérationnel ajusté comprise entre 4% et 7%, combinée à une
croissance organique du chiffre d'affaires comprise entre 3% et
5%.
Sur les trois prochaines années, Schneider vise aussi toujours une
amélioration de sa marge opérationnelle d'environ 200 points de
base à taux de change constants, à environ 17%. De même, le groupe
réaffirme son objectif de croissance organique du chiffre
d'affaires compris entre 3% et 6% en moyenne au travers du cycle
économique. Une perspective jugée crédible par UBS, la banque
notant "le groupe disposant de poche à forte croissance sur ses
marchés finaux clés".
A plus long terme, l'entreprise "prépare les prochaines étapes pour
une nouvelle amélioration organique de la performance
financière".
Schneider Electric prévoit ainsi d'augmenter, au cours des quatre à
cinq prochaines années, ses investissements afin de renforcer la
croissance organique du chiffre d'affaires à long terme et
d'entraîner une amélioration de plus de 200 points de base après
2021.
Les services et les logiciels comme fers de lance
"La feuille de route est très claire, nous souhaitons [vendre] plus
de produits et de services, et bien sûr plus de produits connectés
et de services numériques, et nous voulons [vendre] plus de
logiciels", a indiqué Emmanuel Babeau.
A cet égard, l'acquisition finalisée en 2018 de l'éditeur
britannique Aveva, spécialisé dans les logiciels industriels et
d'ingénierie, a confirmé les attentes placées en elle. "Nous
évoluons très rapidement, la société est trois fois plus grande
qu'il y a à peine deux ans", a souligné Craig Hayman, le
président-directeur général d'Aveva.
Sur les douze derniers mois, les ventes d'Aveva ont grimpé de 12%,
dont 54% de revenus dits récurrents. "Un logiciel récurrent est un
logiciel disponible par un modèle d'abonnement ou de location : le
client le renouvelle chaque année ; l'avantage de ce modèle est
qu'il génère beaucoup de cash flow", a précisé Craig Hayman.
Schneider affiche un objectif pour les services et logiciels
d'atteindre 20% du chiffre d'affaires du groupe à moyen-terme,
contre 12% en 2018.
Cette montée en puissance confirmée de l'activité logiciels devrait
ainsi renforcer le bon équilibre de Schneider Electric en termes
d'exposition aux différentes parties du cycle économique, même si
le ralentissement économique en cours rend difficile dans
l'immédiat un relèvement des estimations du consensus.
A ce stade, l'objectif de cours moyen de 76,24 euros des analystes
interrogés par Factset ne présente d'ailleurs pas de potentiel.
Mais l'efficacité du modèle économique limite le risque de baisse.
D'autant que le groupe n'hésite pas à bichonner ses actionnaires
comme l'avait montré la hausse de 7% du dividende annoncée en début
d'année, combinée à un nouveau plan de rachat d'actions d'un
montant compris entre 1,5 et 2 milliards d'euros.
-François Berthon, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 93;
fberthon@agefi.fr ed: ECH
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