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La hausse du dollar fait souffler un vent mauvais sur les valeurs bancaires -Plus Inter

Mercredi 11 Juillet 2018

Paul J. Davies,

The Wall Street Journal

LONDRES (Agefi-Dow Jones)--Les valeurs bancaires internationales suivent une pente descendante depuis le début de l'année, et ce n'est pas l'appréciation du dollar qui permettra de redresser la situation, bien au contraire.

Lorsque le billet vert se renforce, l'appétit pour le risque des banques non américaines diminue et leur cours de Bourse se dégrade. Ce phénomène, qui touche quasiment toutes les banques hors des Etats-Unis, a été mis en évidence ces deux dernières années par des économistes de la Banque des règlements internationaux (BRI), la banque centrale des banques centrales.

Les investisseurs ont maintenant intérêt à se montrer particulièrement attentifs, non seulement parce que cette tendance peut expliquer pourquoi les valeurs bancaires ont enregistré une si mauvaise performance depuis le début de l'année, mais aussi parce qu'elle laisse attendre une poursuite de cette détérioration.

D'autres facteurs peuvent expliquer la faiblesse des valeurs bancaires, comme la détérioration des perspectives mondiales et, en Europe, le sentiment que la hausse des taux d'intérêt se produira plus tard qu'espéré initialement. Des problèmes spécifiques retiennent également l'attention du marché, notamment la restructuration de Deutsche Bank, l'exposition des banques espagnoles à des marchés émergents tels que Brésil, Mexique et Turquie, ou les incertitudes politiques qui planent sur le Royaume-Uni et l'Italie.

L'effet dollar n'est toutefois pas négligeable et, en Europe, en Asie et ailleurs, il semble bien parti pour aggraver encore la situation. Outre-Atlantique, le renforcement de la croissance et le resserrement du marché du travail devraient ouvrir la voie à de nouveaux rélèvements des taux d'intérêt et, partant, à une nouvelle appréciation du billet vert.

Si les banques sont concernées par ce phénomène, c'est en raison de la valeur des actifs apportés en garantie par la plupart des emprunteurs -- biens immobiliers ou matériel.

Bon nombre de banques utilisent le dollar pour des crédits garantis par des biens non américains. Lorsque le dollar se renforce, ces actifs perdent de la valeur par rapport au prêt, qui devient en conséquence plus risqué. C'est le cas même si le prêt est octroyé à une entreprise qui réalise des bénéfices en dollars, bien que le problème soit exacerbé lorsque l'entreprise réalise des affaires en devises.

Les prêts en dollar à des sociétés non financières ont atteint à la fin 2017 un montant record de 6.600 milliards de dollars, selon les données de la BRI.

Les banques non américaines se heurtent maintenant à deux vents contraires, qui pénalisent leurs revenus et leurs marges. Un dollar plus fort risque de réduire l'octroi de nouveaux prêts et donc d'affecter les revenus. Dans le même temps, la baisse du rendement de l'emprunt du Trésor américain à dix ans entraîne un aplatissement de la courbe des taux, ce qui rend les prêts moins rentables pour les banques.

Cet enchaînement pourrait à son tour peser sur l'économie. Une diminution des nouveaux crédits dans de nombreux pays risquerait de freiner encore la croissance de la masse monétaire mondiale, qui est déjà à son plus bas niveau depuis 2009, selon Absolute Strategy Research.

Les investisseurs ont quelques raisons de se méfier des banques.

-Paul J. Davies, The Wall Street Journal

(Version française Emilie Palvadeau) ed: VLV

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July 11, 2018 03:43 ET (07:43 GMT)

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