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Les géants des biens de consommation se heurtent à la chute des émergents -Plus Europe

Vendredi 19 Octobre 2018
 

Stephen Wilmot,

The Wall Street Journal

 

LONDRES (Agefi-Dow Jones)--Une présence importante sur les marchés émergents est souvent perçue comme le joyau de la couronne des géants européens des produits de grande consommation comme Nestlé ou Unilever. Le revers de la médaille devient cependant apparent à mesure que la Réserve fédérale (Fed) relève ses taux d'intérêt: une croissance rapide peut être compensée par les effets de change.

Unilever, qui produit notamment les glaces Ben & Jerry's et le savon Dove, a publié jeudi "une croissance sous-jacente des ventes", un indicateur très surveillé par les investisseurs qui exclut les effets de change et de périmètre, de 3,8%. Ses rivaux américains seraient ravis d'un tel taux: la croissance "organique" de Procter & Gamble, une mesure comparable, s'est établie à 1% seulement lors de l'exercice clos en juin 2018.

Cependant, le chiffre d'affaires d'Unilever en euros a diminué, en raison d'un effet de change négatif de 5,2 points de pourcentage. Les fluctuations du real brésilien, de la livre turque et du peso argentin ont été particulièrement marquées. Unilever réalise près de 60% de son chiffre d'affaires dans les pays émergents, comparé à 35% pour Procter & Gamble.

La vigueur de l'euro n'est qu'un problème de données publiées. Pour ces entreprises, le véritable problème est la vigueur du dollar. Les matières premières dont le prix est libellé en dollar, comme le pétrole ou le papier, représentent une part importante du coût des biens de consommation comme le shampooing, et de leurs emballages. Ce problème pourrait s'aggraver si la Fed continue de resserrer progressivement sa politique monétaire.

Les hausses de prix nécessaires pour compenser la chute du peso argentin sont devenues si extrêmes qu'Unilever et Danone ont exclu l'Argentine de leurs données sur la croissance sous-jacente au troisième trimestre. La différence est sensible. En incluant l'Argentine, la croissance du chiffre d'affaires d'Unilever à données comparables n'aurait pas atteint 3,8%, mais 4,5%. L'inclusion du Venezuela, où l'inflation atteint un taux à six chiffres au moins, aurait permis à la croissance de dépasser 20%. Mais ce n'est pas exactement le type de "croissance" que souhaitent les entreprises.

Pour sa part, Nestlé a annoncé jeudi une croissance organique de son chiffre d'affaires de 2,9% au troisième trimestre, mais ce taux inclut l'Argentine. Le groupe agroalimentaire suisse retirera le pays de ses données au quatrième trimestre.

Les consommateurs sont plus attentifs que jamais aux ingrédients contenus dans les plats préparés que vendent les géants du secteur. Les investisseurs feraient bien de se montrer tout aussi attentifs à la croissance publiée des entreprises qui les produisent.

-Stephen Wilmot, The Wall Street Journal

(Version française Valérie Venck) ed: LBO

Agefi-Dow Jones The financial newswire

(END) Dow Jones Newswires

October 19, 2018 06:22 ET (10:22 GMT)

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