BFM BUSINESS
Entreprise
Automobile, Transport
Alstom-Bombardier, l'histoire secrète d'un mariage avorté
16/06/2017 à 06h09
ERIC PIERMONT / AFP Il
y a trois mois, le groupe canadien a proposé un rapprochement à son
rival français. Mais les discussions ont achoppé, notamment sur des
questions de gouvernance. Dans un secteur où les consolidations
s...
BFM BUSINESS
Entreprise
Automobile, Transport
Alstom-Bombardier, l'histoire secrète d'un mariage avorté
16/06/2017 à 06h09
ERIC PIERMONT / AFP Il
y a trois mois, le groupe canadien a proposé un rapprochement à son
rival français. Mais les discussions ont achoppé, notamment sur des
questions de gouvernance. Dans un secteur où les consolidations
s'imposent, ce projet se représentera inévitablement.La question du bien-fondé d'un mariage entre
Alstom et Bombardier refait surface. Trois ans après la dernière
tentative de rapprochement entre les deux groupes, le serpent de mer du
secteur ferroviaire est de retour. Dans un secteur dominé par le chinois
CRRC, qui pèse à lui seul plus que Siemens, Alstom et Bombardier
réunis, la consolidation de ces trois entreprises est inévitable. Et
déjà en marche. Selon plusieurs sources, le groupe canadien a proposé à
son rival français un rapprochement il y a trois mois.Au mois de mars, la direction de Bombardier a engagé des
discussions avec celle d’Alstom en vue de fusionner sa branche transport
-il est aussi présent dans l’aéronautique- avec le groupe français.
Selon une source proche d’Alstom, les discussions sont restées à un
stade très préliminaire et ont rapidement achoppé sur des désaccords sur
le prix et la gouvernance. Contacté, Alstom n’a pas souhaité commenté
les informations de BFM Business.D’abord, l’union a buté sur un déséquilibre financier.
Bombardier, passé près de la faillite en 2015 et renfloué par l’Etat
canadien, croule encore sous 9 milliards de dollars (américains) de
dettes. De son côté, Alstom n’est quasiment pas endetté et dispose même
de 2,6 milliards d’euros de réserve de cash dans des coentreprises avec
General Electric qu’il récupérera à partir de 2018. Difficile d’imaginer
dans ces conditions un rapprochement équilibré. Sélectionné pour vous Agression de NKM: une plainte déposée par sa directrice de campagneAlstom veut la direction opérationnelle"Tout le monde est prêt à fusionner car personne n’a
l’argent pour racheter, explique une source proche d’Alstom. Après, il
faut décider qui commande". C’est l’autre sujet sensible de discussion.
Chaque entreprise souhaite garder la main sur la gouvernance en cas
d’alliance. Le PDG d’Alstom, Henri Poupart-Lafarge, souhaite conserver
la direction du nouveau groupe. "Les canadiens n’y sont pas
opposés" assure un de ses proches. En revanche, la famille Beaudoin,
actionnaire de Bombardier dont elle détient la majorité des droits de
vote, souhaiterait rester premier actionnaire. Une position qui n’a pas
plu à tout le monde chez Alstom. "Ils veulent la main alors qu’on est
plus riche qu’eux!", s’étonne ce proche du groupe français.Mais une sorte de consensus semble avoir émergé entre une
direction laissée aux Français, un premier actionnaire canadien et
Bouygues en deuxième position. Les deux familles présentent l’avantage
de bien se connaitre depuis longtemps. Sachant qu’avec 28% du capital
d’Alstom aujourd’hui, le groupe de BTP n’a jamais caché qu’il
souhaitait, à terme, céder ses parts. contacté, Bouygues n'a pas non
plus souhaité commenter.Quoi qu’il en soit, un tel schéma ne peut pas se réaliser
sans l’aval de l’Etat. Depuis début 2016, il détient 20% des parts
d’Alstom que lui a prêtées Bouygues. Il doit décider début octobre s’il
rachète définitivement ces actions. Cette fois, "les discussions ne sont
pas allées assez loin pour que l’Etat soit mis dans la boucle" ajoute
un proche d’Alstom. Sélectionné pour vous Que sont devenus les époux Villemin, les parents du petit Grégory?Bombardier obligé de bougerCes discussions illustrent l’ébullition du monde ferroviaire
pour une consolidation en Europe. "Depuis quelques mois, il y a une
frénésie de discussions dans le secteur", assure un spécialiste.
Siemens, Alstom et Bombardier cherchent des alliances face au chinois
CRRC (China Railway Rolling Stock Corporation). En avril dernier, Bloomberg
s'était fait l'écho de discussions entre Bombardier et Siemens. Des
rumeurs jugées peu sérieuses par Alstom tant ce schéma serait sanglant
socialement en Allemagne. La branche transport de Bombardier est basée
outre-Rhin où elle emploie plus de 9.000 salariés. Un rapprochement entre Alstom et Bombardier serait l’option
la plus sensée même si elle nécessiterait des restructurations en France
où le groupe canadien emploie 2.200 salariés. Elle est aussi un serpent
de mer. En 2014, lors de la vente de la branche énergie d’Alstom à
General Electric, le groupe avait déjà étudié un rapprochement avec
Bombardier. Il avait échoué alors que le groupe canadien était menacé de
faillite.Un an plus tard, le ministre de l’Economie Emmanuel Macron
avait souligné son souhait d’une alliance entre les deux groupes, lors
d’une audition au Sénat. Nul doute qu’il y est encore favorable. De son
côté, Bombardier est poussé par son actionnaire, la Caisse des Dépôts du
Québec, à choisir entre sa branche aéronautique et ferroviaire, n’ayant
pas les moyens de financer les deux. Un alignement des planètes qui
fait dire à tout le secteur que la consolidation interviendra dans les
deux prochaines années.Matthieu PechbertyA voir aussi4 "aliments poison" à éviter absolument après 45 ansMéthode ROPUn parfait débutant peut parler une langue en 3 semaines. La preuve par 5 !BabbelQue sont devenus les candidats de Loft Story 16 ans après ?TopissimoAffaire Grégory: un meurtre à plusieurs visagesEmmanuel Macron: "Nous devons réussir la bataille du marché unique du digital"James Comey, l’homme qui défie Donald Trump par Taboola Contenus Sélectionnés
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