Carol Ryan,



The Wall Street Journal,



LONDRES (Agefi-Dow Jones)--Le fonds activiste Elliott Management devra faire preuve de délicatesse, qui n'est pourtant pas sa qualité première, s'il veut contribuer à améliorer les résultats de sa dernière cible en date Pernod Ricard.



Le gérant de fonds dirigé par Paul Singer a annoncé mercredi qu'il détenait 2,5% des intérêts économiques du numéro deux mondial des spiritueux. Connu pour avoir porté le fer avec les dirigeants d'autres sociétés européennes, notamment Akzo Nobel et Telecom Italia, Elliott devra adopter une autre approche avec le groupe français. Pernod Ricard pourrait d'ailleurs s'en tirer à bon compte s'il applique certaines recettes de son rival britannique Diageo.



Pernod Ricard, propriétaire du cognac Martell et de la vodka Absolut, n'est pas un cancre. Au premier trimestre de son exercice 2018/19, le groupe a dégagé une croissance organique de 10,4%, supérieure à celle de Diageo. Depuis le début de l'année, le titre offre un rendement de 13% à ses actionnaires, y compris les dividendes, à comparer à une baisse de 7% pour l'indice CAC 40.



Mais son niveau de rentabilité reste un sujet. Comme le souligne Elliott, la marge opérationnelle du français est 5 points en-dessous de celle de son concurrent britannique. Cet écart s'explique en partie par une exposition moins forte au marché américain. Il tient aussi au fait que Diageo a taillé dans ses coûts afin de repousser la menace d'un autre fonds activiste, 3G Capital, actionnaire de Kraft Heinz et Anheuser-Busch InBev.



Pernod pourrait prendre exemple sur son concurrent en s'attaquant aux différentes strates de coûts générées par son organisation décentralisée. La nomination de nouveaux administrateurs pourrait également faire taire les critiques d'Elliott sur le manque d'ouverture du conseil d'administration et la mainmise de la famille Ricard, qui détient encore 14% du capital et contrôle 20% des droits de vote.



Le groupe devrait néanmoins échapper aux changements radicaux habituellement réclamés par Elliott. Le fonds n'a pas évoqué de cessions d'actifs, contrairement à ce qu'il a fait dans l'un de ses récents investissements, l'hôtelier britannique Whitbread. La question d'un rachat, comme pour le néerlandais Akzo Nobel, n'est pas non plus posée.



Compte tenu de la taille de sa participation, Elliott devra s'accorder avec un actionnaire de poids derrière la famille Ricard: Groupe Bruxelles Lambert à la tête de 7% du capital et que le fonds n'a pas encore sondé. Conscient que la France reste un pays hermétique aux activistes, l'investisseur s'est attaché les services d'une figure du monde des affaires, Alain Minc, pour se faire accepter.



Parmi ses récentes cibles en Europe, Pernod Ricard est celle avec qui le fonds a le plus de chances d'entretenir de bons termes.



-Carol Ryan, The Wall Street Journal



(Version française: François Schott) ed: ECH



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(END) Dow Jones Newswires



December 12, 2018 11:28 ET (16:28 GMT)




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