La dépendance des groupes de luxe à la Chine est un problème de long terme - DJ Plus
07 Janvier 2019 - 11:02AM
Dow Jones News
Carol Ryan,
Agefi-Dow Jones
LONDRES (Agefi-Dow Jones)--La dépendance des groupes de luxe à la
Chine est redevenue un problème en 2018. Les investisseurs devront
s'y résigner. La clientèle chinoise représente environ un tiers de
ventes et l'essentiel de la croissance de marques comme Louis
Vuitton, Chanel et Burberry.
Leurs propriétaires ont bénéficié de retours sur investissement
exceptionnels au cours de la dernière décennie. Mais ils ont
entrevu le revers de la médaille en 2018. Les valeurs du secteur
ont été sanctionnées au moindre prétexte alors que les craintes
d'un ralentissement de la consommation se sont renforcées. En
octobre, des messages postés sur les réseaux sociaux montrant les
contrôles de la douane chinoise sur les marchandises rapportées par
les touristes ont fait perdre, en un jour, plus de 18 milliards
d'euros de capitalisation boursière aux trois principales valeurs
européennes du luxe, LVMH, Hermès et Kering. Les valeurs du luxe se
sont encore repliées la semaine dernière après la publication d'un
indice PMI Caixin-Markit du secteur manufacturier décevant et d'une
alerte par Apple, essentiellement liée à la Chine, qui ont semé le
trouble sur les marchés.
Pour l'heure, les résultats de ces géants n'ont pas confirmé les
craintes. Mais depuis les derniers chiffres trimestriels, publiés
en octobre, d'autres pans de la consommation ont souffert, comme
l'automobile.
Avant les événements de la semaine dernière, LVMH avait prévenu que
la propension des Chinois à consommer plus d'articles de luxe que
les Américains ou les Européens pourrait rendre sa croissance plus
volatile. Les ventes du quatrième trimestre, qui seront publiées ce
mois-ci, seront particulièrement scrutées.
D'autres éléments peuvent rendre la demande chinoise volatile.
D'après le groupe suisse Richemont, propriétaire de Cartier, la
clientèle chinoise est plus sensible que d'autres aux taux de
change alors qu'elle réalise l'essentiel de ses achats de produits
de luxe à l'étranger, en essayant de profiter des différences de
prix avec la Chine continentale. Pour capter cette demande, les
groupes de luxe doivent être présents partout, notamment dans les
aéroports où les ventes croissent au rythme de 7% par an. Mais les
places sont chères dans les grands hubs comme Roissy-Charles de
Gaulle ou Hong Kong. Gucci, la marque phare de Kering, a ouvert à
elle seule quatre boutiques dans l'aéroport londonien de
Heathrow.
A force de courtiser les acheteurs chinois, les marques de luxe
pourraient aussi se couper de leur clientèle historique. A Paris,
les Galeries Lafayette ont dû ouvrir une annexe pour accueillir les
bus de touristes chinois après que des clients locaux se sont
plaints de la foule dans les allées du magasin principal.
Cependant, les dépenses des clients européens stagnent.
La dernière décélération des ventes de luxe remonte à 2015, à la
suite d'une chute du yuan. Elles avaient mis moins d'un an à
repartir. Quoiqu'il se passe dans les prochains mois, la dépendance
du secteur à la Chine continuera de se renforcer. La clientèle
chinoise devrait représenter près de la moitié des ventes en 2025
contre environ un tiers aujourd'hui, selon le cabinet Bain &
Co.
Les marques tentent d'y remédier en ouvrant de nouvelles boutiques
dans les aéroports et des magasins réservés aux touristes, mais ce
n'est là qu'une réponse partielle au problème.
-Carol Ryan, The Wall Street Journal (Version française François
Schott) ed: ECH
Agefi-Dow Jones The financial newswire
(END) Dow Jones Newswires
January 07, 2019 04:42 ET (09:42 GMT)
Copyright (c) 2019 Dow Jones & Company, Inc.
Lvmh Moet Hennessy Louis... (EU:MC)
Graphique Historique de l'Action
De Avr 2024 à Mai 2024
Lvmh Moet Hennessy Louis... (EU:MC)
Graphique Historique de l'Action
De Mai 2023 à Mai 2024