François Berthon,



Agefi-Dow Jones





Paris (Agefi-Dow Jones)--La recrudescence des mesures de confinement, strict ou partiel, en Europe risque de ne pas faire les affaires des foncières de commerces, et notamment de Klépierre, le numéro deux européen des centres commerciaux.



En Bourse, le fort rebond du secteur de la fin de l'année dernière a fait place à un attentisme prudent. Début novembre, le titre Klépierre avait regagné près de 100% en à peine plus de deux semaines après avoir atteint fin octobre des plus bas depuis la crise financière de 2008-2009. Depuis le début de l'année, l'action oscille entre 18 et 19 euros, encore loin des 33 euros auxquels elle évoluait il y a tout juste un an, avant que ne survienne la crise sanitaire.



De même, la décote sur l'actif net réévalué (ANR), l'indicateur mesurant la valeur liquidative des foncières, dépasse toujours 50%, un niveau historique reflétant les craintes de baisse des valeurs locatives. Or, chaque confinement fragilise davantage les commerçants et pèse sur le taux de recouvrement des loyers.



Bien placé pour affronter la crise



Deux mois après l'annonce des premiers vaccins contre le Covid-19, le rythme des campagnes de vaccination est loin de rivaliser avec l'accélération de la pandémie dans le monde, liée notamment aux nouveaux variants du virus. En France, premier pays d'implantation du groupe, un troisième reconfinement n'est pas exclu en cas de forte hausse de nombre de contaminations, a prévenu le gouvernement, qui pourrait annoncer ce jeudi une extension du couvre-feu à 18h00 à de nouveaux départements, voire à l'ensemble du territoire. De son côté, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que la vaccination ne permettra pas d'atteindre l'immunité collective en 2021.



A ce stade, la réouverture complète et pérenne des commerces reste donc un vœu pieu et les actionnaires de Klépierre devront probablement attendre plusieurs trimestres avant de retrouver une visibilité normale sur les loyers.



La situation de Klépierre dans ce contexte se présente mieux cependant que celle de son concurrent direct, Unibail-Rodamco-Westfield (URW), dont le niveau élevé d'endettement et l'exposition aux Etats-Unis et au Royaume-Uni ont provoqué le renversement de l'équipe de direction.



"Klépierre nous semble être la foncière de commerce la mieux armée du moment pour traverser la crise sanitaire actuelle" souligne Oddo BHF. Le courtier fait valoir la "très bonne résilience" offerte par l'entreprise avec "un bon compromis en termes de positionnement géographique, uniquement en Europe continentale, et une exposition sur les pays nordiques moins touchés à ce stade par la crise sanitaire".



Au cours des neuf premiers mois de 2020, les revenus locatifs bruts générés par les centres commerciaux du groupe ont reculé de 7,1%, à 852,9 millions d'euros. Sur la période, 81,7% des loyers ont été collectés, avec un ratio qui a atteint 90,3% au troisième trimestre. Mais l'impact du deuxième confinement sur l'activité des centres commerciaux de Klépierre ne pourra être mesuré que dans les comptes annuels, dont la publication est prévue le 17 février.



L'endettement reste sous contrôle



D'ores et déjà, Moody's anticipe qu'en 2021, les revenus locatifs nets - après déduction des charges - devraient être inférieurs de 10% à 15% à ceux de 2019. L'agence de notation n'exclut pas d'actualiser son hypothèse si de nouvelles mesures de restriction venaient à réduire durablement la fréquentation et les ventes des enseignes locataires.



En attendant, la situation bilancielle de Klépierre n'inspire pas les mêmes inquiétudes que celle d'URW. "Sa rigueur financière et sa stratégie consistant à avoir une dette nette qui soit stable ou en baisse lui permettent de bénéficier d'une notation 'A-' [auprès de Standard & Poor's]", rappelle Oddo BHF.



Le ratio d'endettement ou "loan to value" (LTV) s'établissait à 40% fin juin, et le ratio d'endettement sur excédent brut d'exploitation (Ebitda) était de 8,4 fois, contre 11 fois pour Unibail. Cependant, la probable progression de ces ratios au second semestre pourrait nécessiter certaines mesures d'ajustement de la part de Klépierre.



La plus évidente prendrait la forme d'une réduction du ratio de distribution des dividendes, mais la déception pour les investisseurs serait toute relative. Un coupon de 1,1 euro au titre de l'exercice 2020, inférieur de moitié à celui distribué en 2019, ferait encore ressortir un rendement de 6% au cours actuel.





-François Berthon, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 93; fberthon@agefi.fr ed: VLV



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(END) Dow Jones Newswires



January 14, 2021 08:01 ET (13:01 GMT)




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