Alice Doré,



Agefi-Dow Jones



PARIS (Agefi-Dow Jones)--Près de neuf mois après avoir bouclé un plan de sauvetage financier et une restructuration de dette inédite, CGG a de nouveau mis ses investisseurs à rude épreuve en présentant le 7 novembre un chantier colossal qui doit fondamentalement transformer la physionomie du groupe.



Les investisseurs ont plus que fraîchement accueilli le nouveau plan stratégique, le cours de l'ancienne Compagnie générale de géophysique ayant fondu de 35% depuis la présentation de début novembre, de 2,10 euros en clôture le 6 novembre à 1,35 euro ce mardi.



Une page va se tourner pour CGG, qui prévoit de mettre un terme d'ici 2021 à son activité d'acquisition de données sismiques. La partie terrestre, son activité historique, doit même être arrêtée dès l'année prochaine.



Comme l'a souligné le groupe, l'acquisition de données sismiques "fait face depuis quelques années à une surcapacité structurelle, à une absence de différentiation technologique, à des prix très bas et à une structure de coûts fixes élevés". Cyclique par nature, l'activité d'acquisition, a connu des creux inédits et plus durables ces dernières années.



"Stratégiquement, c'est ce qu'il fallait faire", explique un analyste. L'activité consommait beaucoup de trésorerie pour des résultats décevants et sans perspective de reprise. CGG avait déjà commencé en 2013 un recentrage de ses activités qui va ainsi s'accélérer.



Comme le soulignent les analystes de Morgan Stanley, cette décision s'inscrit dans une tendance sectorielle, le groupe américain de services parapétrolier Schlumberger s'étant séparé de son activité d'acquisition de données sismiques plus tôt cette année.



Les fluctuations difficilement prévisibles des cours du pétrole et l'évolution de l'activité de ses clients rendent le recentrage de CGG nécessaire. C'est pour tenir compte de cette instabilité que dans la diversification, CGG met notamment l'accent sur le pétrole non-conventionnel et l'exploitation des données et le numérique.



Un plan "pertinent" face à un "challenge"



Les cours du pétrole continuent de compliquer la tâche de la direction de CGG. Après une fin d'été euphorique qui avait entraîné le prix du Brent à plus de 85 dollars le baril début octobre, le cours de l'or noir s'est lourdement replié, s'installant depuis la mi-novembre sous 65 dollars. Ce niveau est particulièrement surveillé car c'est le prix moyen sur lequel les pétroliers, les clients de CGG, fondent leur budget pour l'année prochaine.



"Dans un environnement sismique toujours sous pression avec d'importantes évolutions au sein de l'environnement concurrentiel", le plan stratégique pourtant "pertinent" de CGG est un "challenge", prévient Jean-François Granjon, analyste chez Oddo BHF.



Coûts de restructuration et de développement importants



Mais parvenir à un modèle dit "asset light" plus rentable et moins cyclique va dans un premier temps grever encore les comptes de CGG. Comme le rappelle Nicolas Royot de Portzamparc, "de nouvelles dépréciations et des coûts de transformation sont à attendre: entre 400 et 450 millions de dollars d'impact sur le compte de résultats, dont 200 à 250 millions de dollars en cash".



Le développement de la division Multi-Clients, l'un des axes majeurs du plan, "nécessite des investissements importants qui nous semblent difficilement compatibles avec les objectifs de leverage et de cash flow ", prévient Nicolas Royot.



Le groupe a également revu à la baisse ses perspectives de chiffre d'affaires, prévoyant que ses revenus s'inscriront à 1,7 milliard de dollars en 2021, alors qu'il estimait en début d'année, au moment de son augmentation de capital, qu'ils atteindraient 2 milliards de dollars en 2019.



Dans ce contexte, comme l'ont souligné les analystes de Morgan Stanley, il y a peu de chance de voir une revalorisation de CGG, qui doit une nouvelle fois faire ses preuves.



L'année "2021, c'est loin" et il n'y a "pas grand-chose à attendre à court terme", ajoute un observateur.



Avec un changement de périmètre drastique, CGG devra rapidement démontrer qu'il est sur les bons rails. Un premier signe encourageant, et qui lui permettrait de ne pas aliéner les investisseurs, serait de parvenir à vendre ses actifs à un bon prix, sans les brader. Une tâche qui s'annonce difficile dans le contexte actuel.



-Alice Doré, Agefi-Dow Jones; +33 1 41 27 47 90; adore@agefi.fr ed: ECH



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(END) Dow Jones Newswires



November 27, 2018 06:02 ET (11:02 GMT)




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