Carol Ryan,



The Wall Street Journal





LONDRES (Agefi-Dow Jones)--Les grands noms du luxe ont, étrangement, fait figure de valeurs refuges au cours des derniers mois. L'annonce par le numéro un mondial du secteur LVMH de résultats en forte baisse au premier semestre pourrait modifier cette perception. L'industrie du luxe, dépendante du tourisme et du moral des consommateurs, ne se relèvera pas facilement de la crise.



Le groupe contrôlé par Bernard Arnault a annoncé lundi après la clôture des marchés une contraction de 68% de son résultat opérationnel courant au premier semestre sur un an, soit près de dix points de plus que ce qu'anticipaient les analystes. La marge opérationnelle a, elle, chuté à 9% contre 21,1% au premier semestre 2019.



Les marques de luxe ont des coûts fixes élevés, ce qui grève leur rentabilité en cas de baisse du chiffre d'affaires. C'est notamment le cas de la division Mode et Maroquinerie de LVMH, la plus lucrative, dont le résultat opérationnel a été pratiquement divisé par deux alors que les ventes n'ont reculé que de 24% au premier semestre.



Le choc pourrait être en partie déjà absorbé. La baisse des résultats de LVMH au premier semestre a été accentuée par des pertes de valeur liées aux invendus, bien que le groupe ait laissé sa collection printemps-été plus longtemps que prévu en magasins. Ces dépréciations devraient être moins importantes au second semestre, sauf nouvelle vague de confinement.



Les touristes internationaux risquent de faire défaut



Cependant, la dépendance du groupe aux dépenses des touristes internationaux rend peu probable un rebond rapide des résultats. DFS, la chaîne de magasins détaxés de LVMH, est directement impactée par la chute du trafic aérien, ainsi que les ventes de montres et joaillerie, qui ont chuté de 52% au deuxième trimestre sur un an. De même les réservations dans les hôtels de luxe Belmond, rachetés par LVMH pour 3,2 milliards de dollars en 2018, risquent de faire défaut.



L'action LVMH a signé l'une des meilleures performances du secteur du luxe européen depuis le début de l'année. La valorisation du titre se situe à 68% au-dessus de sa moyenne sur dix ans, notamment parce que les investisseurs considèrent comme un atout le portefeuille diversifié du groupe, qui compte 70 marques. C'est sûrement vrai à long terme, mais dans la crise actuelle, l'étendue des activités de LVMH élargit aussi le champ des problèmes.





-Carol Ryan, The Wall Street Journal



(Version française François Schott) ECH



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July 28, 2020 06:06 ET (10:06 GMT)




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