UPDATE3: Trump se sépare de Bannon, conseiller provocateur et controversé
18 Août 2017 - 10:34PM
Dow Jones News
Après des semaines de spéculations et dans un climat d'extrême
tension à la Maison Blanche, Donald Trump s'est finalement séparé
vendredi de Steve Bannon, conseiller aussi provocateur que
controversé.
Contempteur virulent de "l'establishment" et des "élites", l'ancien
patron du très droitier site Breitbart News, n'aura tenu qu'un peu
plus de six mois dans la West Wing.
Ce départ permet à Donald Trump d'envoyer un message aux ténors de
son gouvernement et aux nombreux élus républicains exaspérés par
les orientations - et les provocations - de cet homme de 63 ans à
la démarche nonchalante qui promettait l'avènement d'un "nouvel
ordre politique".
Mais il suscite aussi une myriade d'interrogations sur le rôle que
ce dernier entend désormais jouer en dehors de la Maison
Blanche.
A Washington, nombre observateurs pointent déjà du doigt le pouvoir
de nuisance de celui qui fut un personnage central de la campagne
atypique - et couronnée de succès - de Donald Trump.
"Le secrétaire général de la Maison Blanche John Kelly et Steve
Bannon se sont mis d'accord sur le fait qu'aujourd'hui serait le
dernier jour de Steve", a annoncé Sarah Huckabee Sanders,
porte-parole de la Maison Blanche.
L'annonce - sèche - de ce départ, intervient à un moment
particulièrement difficile pour Donald Trump empêtré dans la
polémique sur ses propos après les violences de Charlottesville,
lorsqu'il a affirmé que les torts se trouvaient des deux côtés,
renvoyant dos à dos suprémacistes blancs et manifestants venus
dénoncer ces derniers.
- 'Pas un raciste' -
En début de semaine, le président septuagénaire, qui aime
distribuer les bons et les mauvais points comme dans une émission
de téléréalité, avait déjà laissé entendre que son conseiller était
en mauvaise posture.
S'il l'avait loué en apparences - "J'aime bien M. Bannon, c'est un
ami (...) C'est quelqu'un de bien, pas un raciste" - il avait aussi
rappelé qu'il était arrivé "tard" dans son équipe.
"Nous verrons ce qui arrivera à M. Bannon", avait-il lancé,
menaçant, donnant corps aux articles évoquant son extrême
irritation face aux fuites organisées par son conseiller pour nuire
aux factions rivales au sein de la Maison Blanche.
"Le licenciement de Steve Bannon est bienvenu, mais il ne peut
cacher le positionnement du président Trump lui-même sur ls
suprémacistes blancs et l'intolérance qu'ils prônent", a réagi
Nancy Pelosi, chef des démocrates à la Chambre des
représentants.
Après le départ de Sean Spicer et de Reince Priebus, respectivement
porte-parole et secrétaire général de la Maison Blanche, celui de
Steve Bannon complète le renouvellement en profondeur de l'équipe
qui s'était installée au 1600 Pennsylvania avenue le 20
janvier.
Il permet en particulier à John Kelly, général à la retraite des
Marines qui avait succédé à M. Priebus, d'affirmer un peu plus son
pouvoir dans une équipe où règne un indéniable chaos.
Ancien banquier d'affaires chez Goldman Sachs, Steve Bannon avait
mis le site internet qu'il dirigeait au service de l'une des
mouvances de l'extrême droite américaine se présentant sous le nom
d'alt-right.
Plutôt discret dans les médias, il avait pris une fois la parole
pour dénoncer, avec une virulence inouïe... les médias, jugeant,
dans un entretien au New York Times, que ces derniers devraient se
sentir "humiliés". Et se taire.
"Je veux que vous me citiez là-dessus", avait-il lancé, content de
son effet: "Les médias ici sont le parti d'opposition. Ils ne
comprennent pas ce pays".
Son départ a suscité la déception de...Nigel Farage, ancien leader
de l'Ukip et grand artisan de la victoire du Brexit lors du
référendum sur l'UE de juin 2016.
"Vraiment désolé de voir mon ami Steve Bannon partir. Son
intelligence politique sera difficile à remplacer", a-t-il
tweeté.
(END) Dow Jones Newswires
August 18, 2017 16:14 ET (20:14 GMT)