Accor: cession actifs immob élément crucial de strat hôtels
24 Février 2010 - 9:05PM
Dow Jones News
Le groupe d'hôtellerie et de services Accor SA (AC.FR) a déclaré
mercredi que la cession d'actifs immobiliers resterait un élément
clé de la stratégie du nouveau groupe Accor.
Cette nouvelle entité ne comportera plus de division tickets
restaurants, une source importante de trésorerie, après la scission
de la société en juin.
Le groupe a annoncé mercredi qu'il comptait réaliser fin juin 2010
la scission de ses deux métiers en deux entités cotées, une
initiative visant à attirer les investisseurs au moment où les taux
d'occupation dans l'hôtellerie donnent des signes de
stabilisation.
"Les deux activités ont atteint la taille critique", a souligné
Gille Pélisson, le président-directeur général du groupe, lors
d'une conférence téléphonique.
Accor avait annoncé l'an dernier son projet de scission de ses deux
métiers, mettant ainsi un terme aux critiques selon lesquelles les
deux activités étaient trop différentes pour coexister au sein du
même groupe.
Premier groupe hôtelier d'Europe par le nombre d'établissements
détenus, Accor a indiqué qu'à l'issue de ce processus, l'entité
hôtelière hériterait de la majeure partie de la dette nette
actuelle d'Accor, qui s'établit à 1,6 milliard d'euros. La nouvelle
société, qui conservera le nom d'Accor, cherchera à réduire
rapidement sa dette - de 1,2 milliard d'euros - par le biais de
cessions d'actifs tels que la participation de 49% au capital du
casinotier Groupe Lucien Barrière.
Accor projette de se séparer de sa participation dans Lucien
Barrière d'ici à la fin de l'année, probablement par le biais d'une
introduction en Bourse, a indiqué G.Pélisson mercredi. Il a ajouté
que cette participation était estimée entre 500 et 700 millions
d'euros.
Accor compte céder des actifs d'une valeur de 450 millions d'euros
dans l'hôtellerie cette année.
Sous l'égide de G.Pélisson, Accor a engagé une politique de cession
des murs de ses hôtels au profit de contrats de location, libérant
ainsi des fonds. G.Pélisson a indiqué mercredi que le groupe
souhaitait continuer de mettre l'accent sur les franchises et les
contrats de gestion.
Le groupe cherche à réduire la proportion d'hôtels qu'il détient
directement à 29% d'ici à 2013, contre 40% en 2009. Le directeur
général adjoint d'Accor, Jacques Stern, a déclaré à Dow Jones
Newswires que le groupe devrait continuer à céder des actifs et
réduire le poids des actifs immobiliers après 2013, adoptant une
stratégie répandue dans le secteur.
Le britannique InterContinental Hotels Group PLC (IHG), par
exemble, détient moins de 1% des propriétés qui acueillent ses
hôtels.
L'activité hôtelière vise à être notée dans la catégorie
investissement. Fitch a confirmé mercredi sa note BBB- sur la dette
du groupe. Soulignant le bon bilan d'Accor en termes de cessions
d'actifs, l'agence de notation a toutefois prévenu que le groupe
pourrait rencontrer des obstacles en la matière, en raison d'un
environnement économique déprimé sur les marchés matures. De son
côté, Standard & Poor's a abaissé sa note sur la dette d'Accor
de BBB à BBB-.
L'entité services, qui reprendra 400 millions d'euros de dettes,
doit être cotée à Paris en juillet, et visera une note élevée dans
la catégorie investissement.
Le groupe a annoncé mercredi une perte nette de 282 millions
d'euros au titre de l'exercice 2009, en raison de charges de
dépréciation d'actifs et d'un recul de son chiffre d'affaires. Le
résultat courant avant impôt et éléments non récurrents s'est
établi à 448 millions d'euros, qui se situe dans la partie haute de
la fourchette de 400 à 450 millions d'euros visée par le
groupe.
L'un des arguments en faveur de la scission est qu'une entreprise
d'hôtellerie indépendante sera contrainte à un fonctionnement plus
efficace une fois qu'elle ne pourra plus compter sur le soutien des
services, dont la solide croissance a servi ces dernières années à
financer l'expansion du réseau hôtelier d'Accor.
Le pôle services a mieux résisté que les hôtels à la crise
économique, mais a récemment vu ses bénéfices érodés par la baisse
des taux d'intérêt en Amérique latine. Accor place en effet
l'argent avancé par ses clients dans des investissements à court
terme. Ce repli des taux, ainsi que le niveau élevé du chômage en
Europe, devraient continuer à peser sur l'activité au premier
semestre, a indiqué Accor mercredi.
L'industrie hôtelière a été affectée par la crise de façon précoce,
les voyages d'affaires ayant figuré parmi les premiers postes
budgétaires sacrifiés par les entreprises. Les perspectives du
secteur en termes de reprise sont moins bonnes que celles des
autres secteurs jusqu'ici.
Les groupes hôteliers restent prudents en matière de perspectives.
La semaine dernière, InterContinental a indiqué s'attendre à ce que
son chiffre d'affaires reste sous pression jusqu'à une ce qu'une
reprise plus ferme des voyages d'affaires se soit dessinée.
Millennium & Copthorne Hotels PLC (MLC.LN) mise sur une
augmentation de son chiffre d'affaires au premier semestre, mais
s'est refusé à prédire un redressement de la situation bien que ses
résultats du quatrième trimestre aient dépassé les attentes.
"Petit à petit, nous assistons à une amélioration dans l'hôtellerie
de milieu et haut de gamme, mais cela est très relatif compte tenu
des faibles niveaux dont nous partons", a indiqué mercredi Gilles
Pélisson, au sujet du marché européen.
- Mimosa Spencer, Dow Jones Newswires; +33 1 40 17 17 73;
mimosa.spencer@dowjones.com
(Michael Corolan à Londres a contribué à cet acrticle.)
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