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PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le groupe de technologies et de défense Thales accuse mardi la plus forte baisse du CAC 40, après l'annonce de prises de commandes nettement inférieures aux attentes au troisième trimestre. Une déception que ne pardonnent pas les investisseurs alors que la valeur affiche une hausse de 15,2%, supérieure à celle du marché, depuis le début de l'année et avait déjà bondi de 60% en 2022.

Vers 12h15, l'action Thales reculait de 2,6% à 137,50 euros. Parallèlement, le CAC 40 s'adjugeait 1,1%.

Sur la période de juillet à septembre, Thales a fait état de prises de commandes de 3,81 milliards d'euros, en repli de 10% sur un an en données publiées et de 6% en données organiques. Les analystes anticipaient un montant de 4,52 milliards d'euros, selon un consensus compilé par la société.

Le niveau décevant des commandes "pourrait susciter quelques inquiétudes initiales, même si cette contre-performance s'explique probablement par la volatilité inhérente aux grands contrats", commente Charles Armitage, analyste chez Citi, dans une note envoyée à ses clients.

Les commandes ont été relativement faibles par rapport au consensus dans toutes les divisions, notamment dans le segment défense et sécurité où elles se sont établies à 1,94 milliard d'euros alors que le marché escomptait 2,52 milliards d'euros, constate l'analyste.

Charles Armitage y voit l'effet d'une commande indonésienne d'avions Rafale, estimée à environ 400 millions d'euros, qui n'a pas été comptabilisée au troisième trimestre et devrait donc l'être au quatrième. Un avis partagé par Berenberg. Dans ce contexte, les deux analystes maintiennent une recommandation "acheter" sur Thales, avec un objectif de cours de 156 euros pour Citi et de 165 euros pour Berenberg.

La direction de Thales s'est d'ailleurs voulue rassurante sur sa dynamique de commandes. Lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes, Pascal Bouchiat, le directeur général finances et systèmes d'information de Thales, a indiqué que le quatrième trimestre était traditionnellement "le plus fort" de l'année en la matière.

Un chiffre d'affaires solide au troisième trimestre

Cette méforme sur les prises de commandes a relégué à l'arrière-plan les solides ventes réalisées par Thales au troisième trimestre. Entre juillet et septembre, les revenus se sont établis à 4,14 milliards d'euros, en hausse de 2,4% en données publiées et de 7,2% en données organiques par rapport à la même période de l'exercice précédent. Le consensus portait sur 4,1 milliards d'euros.

En données organiques, les ventes ont progressé de 12,7% dans l'aérospatial et de 8,1% dans la défense et sécurité. En revanche, le chiffre d'affaires s'est replié de 1,5% dans la branche identité et sécurité numériques, pénalisé par l'activité de cartes de paiement EMV (Europay-Mastercard-Visa) et de cartes SIM. Ce ralentissement était "attendu", a indiqué Patrice Caine, le PDG de Thales, cité dans un communiqué.

"La reprise de l'avionique civile se poursuit tandis que les perspectives de croissance du secteur de la défense et sécurité restent solides", a ajouté le dirigeant.

Thales a ainsi confirmé ses objectifs pour 2023. Le groupe prévoit toujours une croissance organique de 5% à 7%, correspondant à un chiffre d'affaires de 17,9 milliards à 18,2 milliards d'euros. Il a également confirmé viser cette année une marge opérationnelle (Ebit) de 11,5% à 11,8%, en hausse de 50 à 80 points de base par rapport à 2022, ainsi qu'un "book to bill" - soit un ratio de prises de commandes rapportées au chiffre d'affaires - supérieur à 1.

-Vincent Alsuar, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 39; valsuar@agefi.fr ed: VLV

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