Entre autoroutes et énergies renouvelables, Vinci ne manque pas de carburant - DJ Plus
28 Juin 2021 - 09:20AM
Dow Jones News
Julien Marion,
Agefi-Dow Jones
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Un peu plus d'un an après que la crise a
affecté l'ensemble de ses métiers, Vinci voit poindre la lumière au
bout du tunnel. Ses concessions autoroutières en France, qui
contribuent à environ la moitié de son excédent brut d'exploitation
selon Deutsche Bank, ont fortement pâti des mesures prises pour
endiguer la pandémie. Mais l'activité de mai a envoyé un premier
signal positif.
Le mois dernier...
Entre autoroutes et énergies renouvelables, Vinci ne manque pas de carburant - DJ Plus
28 Juin 2021 - 09:20AM
Dow Jones News
Julien Marion,
Agefi-Dow Jones
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Un peu plus d'un an après que la crise a
affecté l'ensemble de ses métiers, Vinci voit poindre la lumière au
bout du tunnel. Ses concessions autoroutières en France, qui
contribuent à environ la moitié de son excédent brut d'exploitation
selon Deutsche Bank, ont fortement pâti des mesures prises pour
endiguer la pandémie. Mais l'activité de mai a envoyé un premier
signal positif.
Le mois dernier, le trafic est quasiment revenu à son niveau de mai
2019, en léger retrait de 1,6%, une performance jugée
"impressionnante" par Morgan Stanley. Vinci Autoroutes a notamment
bénéficié de la levée, le 3 mai, des restrictions aux déplacements
dans un rayon maximal de 10 kilomètres autour du domicile.
Ce redémarrage demande évidemment à être confirmé dans les
prochains mois. Mais ce premier feu vert dans les concessions
autoroutières doit encourager les investisseurs à se positionner
sur le titre. A l'heure actuelle, "le potentiel de rebond du trafic
autoroutier de Vinci Autoroutes n'est pas apprécié à sa juste
valeur par le marché ", souligne Sejal Varshney, du bureau d'études
indépendant AlphaValue. Selon l'analyste, Vinci Autoroutes pourrait
voir son trafic augmenter de 17% voire de 18% sur l'ensemble de
l'année 2021, après avoir reculé de plus de 21% en 2020.
"Si le trafic affiche encore une bonne performance au cours des
mois de juin, juillet et août, cela conforterait l'idée d'une
reprise en V dans cette activité auprès du marché et devrait aider
le titre à monter davantage", estime de son côté Charles Maynadier,
analyste chez Kempen & Co. "Si l'été est dynamique au niveau
des autoroutes, cela constituera un catalyseur pour la valeur",
abonde un analyste parisien.
Des aéroports avec la bonne exposition
Vinci pourrait également étonner le marché dans ses autres métiers.
Oddo BHF estime que la branche contracting -- qui regroupe Vinci
Construction et Vinci Energies -- devrait atteindre cette année des
revenus de 39,2 milliards d'euros, supérieurs donc aux 38,9
milliards de l'exercice 2019. A plus court terme, "le contracting
pourrait surprendre au premier semestre avec notamment une marge
opérationnelle qui pourrait dépasser les attentes", juge Charles
Maynadier de Kempen & Co.
Dans les aéroports, l'activité reste faible, le trafic passagers
s'inscrivant encore en mai à peine à 19,6% de son niveau du même
mois de 2019. Les investisseurs auraient toutefois tort de ne pas
prêter attention à son évolution dans les prochains mois. "Une
reprise rapide du trafic de Vinci Airports pourrait constituer un
catalyseur pour l'action", souligne Charles Maynadier.
Vinci Airports est bien placé pour capter le potentiel essor du
tourisme cet été dans ses différentes régions (France, Portugal,
Brésil...), avec un positionnement à près de 80% sur les voyages
dits "affinitaires", c'est-à-dire la clientèle loisirs ou celle qui
se déplace pour visiter de la famille ou des proches. Les aéroports
de Vinci sont par ailleurs faiblement exposés aux voyages
d'affaires, le segment qui pâtira le plus longuement des
répercussions de la pandémie, contrairement aux grands hubs
internationaux comme Paris et Francfort, gérés par Groupe ADP et
l'allemand Fraport.
"Vinci Airport pourrait retrouver son niveau de trafic de 2019 en
2023 ou 2024 contre 2025 ou 2026 pour ADP ou Fraport, en supposant
qu'aucune compagnie aérienne majeure ne cesse ses opérations dans
un de ses principaux aéroports", estime Sejal Varshney
d'AlphaValue.
Les renouvelables comme futur atout
Vinci s'apprête par ailleurs à ajouter une corde à son arc avec le
projet de rachat pour 4,9 milliards d'euros des activités énergies
de l'espagnol ACS, qui doit être finalisé à la fin 2021 ou au début
2022. Cette opération doit permettre à Vinci de devenir un acteur
majeur dans les énergies renouvelables en lui apportant une
plateforme de développement de projets sur laquelle des
opportunités de 15 gigawatts dans le photovoltaïque et l'éolien
terrestre ont été identifiées par le groupe et ACS.
"Vinci sera positionné sur l'intégralité de la chaîne de valeur des
énergies renouvelables: du développement à l'exploitation en
passant par la construction", apprécie Oddo BHF. Le bureau d'études
estime que l'acquisition pourrait, dans un scénario optimiste,
générer une création de valeur allant jusqu'à 14 euros par titre.
"Il faudra probablement un peu de temps pour que le marché intègre
correctement dans le cours le potentiel de cette acquisition, même
si Vinci possède un très bon bilan en matière de développement de
nouveaux métiers, tous secteurs confondus", tempère l'analyste
parisien.
Vinci ne manque pas de catalyseurs et la publication des résultats
semestriels, fin juillet, constituera l'occasion pour les
investisseurs de prendre davantage leur mesure. Pour l'heure, le
titre offre un potentiel appréciable, évoluant à 93 euros, quand
JPMorgan Cazenove, Kempen & Co et AlphaValue ont des objectifs
de cours respectifs de 106, 109 et 111 euros. À l'image de son
trafic, l'action Vinci se trouve sur la bonne voie pour
accélérer.
-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94;
jmarion@agefi.fr ed: ECH
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June 28, 2021 03:05 ET (07:05 GMT)
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