Le Covid-19 a déjà privé les groupes européens de 90 mds d'euros de revenus -Plus Europe
13 Juillet 2020 - 10:44AM
Dow Jones News
Adria Calatayud et Mauro Orru,
Dow Jones Newswires
BARCELONE (Agefi-Dow Jones)--La pandémie de coronavirus a fait
perdre aux entreprises européennes de 90 milliards d'euros de
revenus au cours des premiers mois de 2020, les secteurs les plus
touchés ayant été l'énergie, l'automobile et la mode, selon une
analyse des comptes de résultats publiés jusqu'à présent qu'a
réalisée Dow Jones.
Alors que les entreprises européennes s'apprêtent à entamer une
nouvelle saison de résultats, l'ombre du coronavirus plane sur la
plupart des secteurs. Les comptes trimestriels déjà publiés cette
année font ressortir de nombreux perdants, parmi lesquels figurent
les majors du pétrole Royal Dutch Shell, BP et Total, mais aussi
des gagnants tels que le groupe de distribution Ahold Delhaize et
des laboratoires pharmaceutiques.
Si la pandémie de coronavirus n'est pas seule en cause, les grandes
entreprises européennes ont fait état d'un manque à gagner de
102,66 milliards de dollars (90,8 milliards d'euros) pour les
trimestres qui se sont déroulés entre janvier et la fin mai, selon
des données collectées par Dow Jones. Ce chiffre a éclipsé les
23,87 milliards de dollars (21,12 milliards d'euros) de chiffre
d'affaires additionnel, tous secteurs confondus, qui ont été
générés par les laboratoires pharmaceutiques - ayant bénéficié
d'une demande accrue de médicaments - les industriels de
l'alimentation et les groupes de grande distribution qui ont vu
leurs ventes profiter de l'essor de la consommation à domicile.
Les données recueillies par Dow Jones révèlent que les groupes
énergétiques européens ont perdu 41,53 milliards de dollars (36,7
milliards d'euros) en revenus trimestriels, représentant 40% du
total recensé.
Shell en première ligne
A elle seule, Shell a compté pour près d'un quart de tous les
revenus perdus par les groupes européens. La compagnie pétrolière
anglo-néerlandaise a subi une chute de 29% de son chiffre
d'affaires au cours de son premier trimestre, suite à
l'effondrement de la demande énergétique et des prix du pétrole,
alors que le confinement a restreint les déplacements et pénalisé
la croissance, entraînant une perte de revenus de 23,71 milliards
de dollars par rapport à l'année précédente.
"La volatilité du marché a des répercussions sur nos activités
actuelles et continuera à en avoir un dans les trimestres à venir",
a déclaré le directeur général de Shell, Ben van Beurden, lors de
la dernière présentation de résultats du groupe. A eux trois, le
français Total, le britannique BP et l'espagnol Repsol ont perdu un
total de près de 14,5 milliards d'euros au cours du premier
trimestre. "Shell dispose d'un très grand réseau de vente au détail
et de distribution, vend environ deux fois plus de produits
raffinés qu'il n'en produit et doit acheter la différence",
explique Jason Gammel, analyste chez Jefferies.
L'automobile et les voyages à l'arrêt
L'industrie automobile a également été frappée de plein fouet par
la pandémie. Avec une baisse cumulée de chiffre d'affaires de 12
milliards d'euros au premier trimestre, les constructeurs et les
équipementiers automobiles constituent le deuxième secteur le plus
touché après celui de l'énergie. Volkswagen et Fiat Chrysler
Automobiles figurent parmi les dix entreprises européennes dont les
revenus ont le plus baissé.
Les restrictions de voyage se sont par ailleurs traduites par une
baisse généralisée des revenus des compagnies aériennes
européennes, un manque à gagner estimé à 3,78 milliards d'euros au
total. La compagnie allemande Deutsche Lufthansa a connu la plus
forte baisse d'activité en valeur absolue, soit une baisse de
revenus de 1,4 milliard d'euros entre janvier et mars, et a dû
avoir recours à un plan d'aide public.
La distribution en ordre dispersé
La pandémie a en revanche eu un effet contrasté au sein du secteur
de la distribution. Le néerlandais Ahold Delhaize, propriétaire des
supermarchés Stop & Shop et Giant Food, a profité de la cette
situation exceptionnelle au début de la pandémie, dégageant la plus
forte croissance des sociétés européennes entre janvier et mars. En
revanche dans l'habillement, Hennes & Mauritz (H&M) et le
propriétaire de Zara, Inditex, figurent parmi les dix principaux
perdants de la crise en Europe.
Le chiffre d'affaires de la société suédoise H&M a diminué de
moitié au cours du trimestre qui s'est terminé le 31 mai, la
pandémie ayant entraîné la fermeture temporaire d'environ quatre
cinquièmes de ses magasins. Pendant ce temps, l'espagnol Inditex,
qui possède également Massimo Dutti et Pull & Bear, a vu son
chiffre d'affaires plonger de 44% au cours du trimestre clos fin
avril et prévoit de fermer 1.200 magasins.
-Adria Calatayud et Mauro Orru, Dow Jones Newswires
(Version française Thomas Varela et Eric Chalmet) ed: VLV
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July 13, 2020 04:24 ET (08:24 GMT)
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