Dimitri Delmond,



Agefi-Dow Jones



PARIS (Agefi-Dow Jones)--L'été a profité à Intertek, le principal concurrent de Bureau Veritas. En trois mois, l'action du spécialiste britannique du testing, de l'inspection et de la certification, secteur appelé TIC, a bondi de 20%. Pendant ce temps, la valorisation boursière de Bureau Veritas a progressé deux fois moins vite, s'adjugeant 10,5%.



Pour les analystes de JPMorgan Cazenove, les investisseurs ont tendance à favoriser les rivaux de Bureau Veritas en raison surtout de la tension observée sur le levier d'endettement du groupe français. Selon le consensus réalisé par Factset, l'entreprise, détenue à hauteur de 35,6% par la société d'investissement Wendel, devrait afficher un ratio dette nette sur excédent brut d'exploitation de 2,1 à fin 2020, contre un multiple de 1,5 pour Intertek.



La banque d'affaires américaine explique également que les investissements du spécialiste tricolore du TIC sont moins rentables que ceux réalisés par ses concurrents. Pour 2020, le "return on capital employed", c'est-à-dire le retour sur capitaux employés, de Bureau Veritas devrait ressortir à 8%, contre un taux attendu à 15,3% pour Intertek.



Un analyste basé à Londres estime que "Bureau Veritas pourrait moins profiter que ses concurrents de la croissance attendue de ses marchés une fois la crise sanitaire passée, compte tenu de son exposition importante aux marchés cycliques et à l'Europe de l'ouest, où la reprise s'annonce plus lente".



Pour JPMorgan Cazenove, l'ensemble de ces raisons expliquent la décote de valorisation appliquée à Bureau Veritas. Par rapport à ses pairs Intertek, SGS, Experian et Applus, cette décote atteint près de 25% en moyenne en matière de ratio cours sur bénéfice net par action calculés pour les exercices 2020 et 2021.



Deux-tiers des analystes à l'achat



Certes, la décote de valorisation appliquée à Bureau Veritas pouvait se justifier voilà peu, car la croissance organique du groupe français était parmi les plus faibles du secteur entre 2015 et 2018, notamment en raison de la chute des prix des matières premières. Mais le groupe français a depuis pris sa revanche, enregistrant un meilleur taux de progression de ses revenus que ses concurrents au cours des quatre trimestres de 2019, souligne Goldman Sachs. Une performance qui reflète notamment les gains de parts de marché réalisés par Bureau Veritas en Amérique latine et dans l'industrie, selon Barclays.



Ainsi, Morningstar voit en Bureau Veritas une rare opportunité d'investir dans un des grands noms du TIC, "à un prix nettement inférieur à sa juste valeur". Pour l'intermédiaire financier, l'entreprise est bien armée pour traverser la crise sanitaire, du fait notamment de la flexibilité de sa base de coûts.



"Bureau Veritas s'échange selon une décote injustifiée par rapport à ses pairs", certifie HBSC, qui a rejoint mardi les analystes recommandant d'acheter la valeur. Ainsi, 65% d'entre eux conseillent d'acquérir le titre.



Un groupe plus réactif



Publiés à la fin juillet, les résultats semestriels de Bureau Veritas "ont montré l'amélioration notable de la réactivité" du groupe bientôt bicentenaire et de son "adaptation du contrôle des coûts", abonde Oddo BHF. Entre janvier et juin derniers, le besoin en fonds de roulement a diminué de 45%, à 320,1 millions d'euros, et ne représentait plus que 7,1% du chiffre d'affaires, contre un taux correspondant de 11,7% pour la même période de 2019.



Dans la foulée de cette dernière publication financière, UBS a indiqué observer chez Bureau Veritas "de plus en plus de signes d'une saine gestion". Selon le courtier suisse, le groupe a amélioré ces derniers mois la qualité de son portefeuille d'activités, rajeuni son équipe de direction et procédé à d'autres changements organisationnels, au point d'être désormais mieux aligné avec les pratiques des meilleurs acteurs du TIC.



Les efforts continus de Bureau Veritas pour diminuer son exposition aux activités cycliques et réduire sa dette devraient finir par convaincre les sceptiques que sa décote ne se justifie plus.



-Dimitri Delmond, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 31; ddelmond@agefi.fr ed: ECH



Agefi-Dow Jones The financial newswire



(END) Dow Jones Newswires



September 16, 2020 09:28 ET (13:28 GMT)




Copyright (c) 2020 L'AGEFI SA
Experian (LSE:EXPN)
Graphique Historique de l'Action
De Avr 2024 à Mai 2024 Plus de graphiques de la Bourse Experian
Experian (LSE:EXPN)
Graphique Historique de l'Action
De Mai 2023 à Mai 2024 Plus de graphiques de la Bourse Experian