Vu ses progrès, la décote boursière de Bureau Veritas ne se justifie plus - DJ Plus
16 Septembre 2020 - 3:48PM
Dow Jones News
Dimitri Delmond,
Agefi-Dow Jones
PARIS (Agefi-Dow Jones)--L'été a profité à Intertek, le principal
concurrent de Bureau Veritas. En trois mois, l'action du
spécialiste britannique du testing, de l'inspection et de la
certification, secteur appelé TIC, a bondi de 20%. Pendant ce
temps, la valorisation boursière de Bureau Veritas a progressé deux
fois moins vite, s'adjugeant 10,5%.
Pour les analystes de JPMorgan Cazenove, les investisseurs ont
tendance à favoriser les rivaux de Bureau Veritas en raison surtout
de la tension observée sur le levier d'endettement du groupe
français. Selon le consensus réalisé par Factset, l'entreprise,
détenue à hauteur de 35,6% par la société d'investissement Wendel,
devrait afficher un ratio dette nette sur excédent brut
d'exploitation de 2,1 à fin 2020, contre un multiple de 1,5 pour
Intertek.
La banque d'affaires américaine explique également que les
investissements du spécialiste tricolore du TIC sont moins
rentables que ceux réalisés par ses concurrents. Pour 2020, le
"return on capital employed", c'est-à-dire le retour sur capitaux
employés, de Bureau Veritas devrait ressortir à 8%, contre un taux
attendu à 15,3% pour Intertek.
Un analyste basé à Londres estime que "Bureau Veritas pourrait
moins profiter que ses concurrents de la croissance attendue de ses
marchés une fois la crise sanitaire passée, compte tenu de son
exposition importante aux marchés cycliques et à l'Europe de
l'ouest, où la reprise s'annonce plus lente".
Pour JPMorgan Cazenove, l'ensemble de ces raisons expliquent la
décote de valorisation appliquée à Bureau Veritas. Par rapport à
ses pairs Intertek, SGS, Experian et Applus, cette décote atteint
près de 25% en moyenne en matière de ratio cours sur bénéfice net
par action calculés pour les exercices 2020 et 2021.
Deux-tiers des analystes à l'achat
Certes, la décote de valorisation appliquée à Bureau Veritas
pouvait se justifier voilà peu, car la croissance organique du
groupe français était parmi les plus faibles du secteur entre 2015
et 2018, notamment en raison de la chute des prix des matières
premières. Mais le groupe français a depuis pris sa revanche,
enregistrant un meilleur taux de progression de ses revenus que ses
concurrents au cours des quatre trimestres de 2019, souligne
Goldman Sachs. Une performance qui reflète notamment les gains de
parts de marché réalisés par Bureau Veritas en Amérique latine et
dans l'industrie, selon Barclays.
Ainsi, Morningstar voit en Bureau Veritas une rare opportunité
d'investir dans un des grands noms du TIC, "à un prix nettement
inférieur à sa juste valeur". Pour l'intermédiaire financier,
l'entreprise est bien armée pour traverser la crise sanitaire, du
fait notamment de la flexibilité de sa base de coûts.
"Bureau Veritas s'échange selon une décote injustifiée par rapport
à ses pairs", certifie HBSC, qui a rejoint mardi les analystes
recommandant d'acheter la valeur. Ainsi, 65% d'entre eux
conseillent d'acquérir le titre.
Un groupe plus réactif
Publiés à la fin juillet, les résultats semestriels de Bureau
Veritas "ont montré l'amélioration notable de la réactivité" du
groupe bientôt bicentenaire et de son "adaptation du contrôle des
coûts", abonde Oddo BHF. Entre janvier et juin derniers, le besoin
en fonds de roulement a diminué de 45%, à 320,1 millions d'euros,
et ne représentait plus que 7,1% du chiffre d'affaires, contre un
taux correspondant de 11,7% pour la même période de 2019.
Dans la foulée de cette dernière publication financière, UBS a
indiqué observer chez Bureau Veritas "de plus en plus de signes
d'une saine gestion". Selon le courtier suisse, le groupe a
amélioré ces derniers mois la qualité de son portefeuille
d'activités, rajeuni son équipe de direction et procédé à d'autres
changements organisationnels, au point d'être désormais mieux
aligné avec les pratiques des meilleurs acteurs du TIC.
Les efforts continus de Bureau Veritas pour diminuer son exposition
aux activités cycliques et réduire sa dette devraient finir par
convaincre les sceptiques que sa décote ne se justifie plus.
-Dimitri Delmond, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 31;
ddelmond@agefi.fr ed: ECH
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