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Les marchés respirent un peu, mais les difficultés budgétaires de la France persistent

Fiona Craig
16 Octobre 2025 10:59AM

Les marchés financiers français restent sur des montagnes russes alors que le pays traverse l’une de ses plus graves crises politiques depuis des décennies. Si le climat s’est quelque peu amélioré grâce aux récents développements politiques, les investisseurs savent que la partie est loin d’être gagnée.

Le Premier ministre Sébastien Lecornu s’est engagé à reporter la réforme controversée des retraites jusqu’après l’élection de 2027, renonçant ainsi à l’un des projets phares du président Emmanuel Macron afin de stabiliser le gouvernement. Lecornu doit affronter des votes de défiance jeudi, mais il est largement attendu qu’il y survive.

Voici un tour d’horizon de la situation des marchés et des perspectives à court terme.

Les « bond vigilantes » se font discrets

L’écart entre les rendements des obligations françaises et allemandes à 10 ans s’est réduit à environ 77 points de base, contre près de 90 points il y a une semaine. Selon Aman Bansal, stratégiste senior chez Citigroup, cet écart pourrait encore se resserrer vers 75 points de base.

Ce mouvement reflète le fait que les investisseurs privilégient désormais la stabilité politique immédiate plutôt que les inquiétudes budgétaires à long terme. La suspension de la réforme des retraites par Lecornu a en effet réduit le risque d’élections anticipées malgré le vote de défiance à venir.

Kaspar Hense, gérant senior chez RBC BlueBay Asset Management, a indiqué que la société avait clôturé sa position vendeuse sur les obligations françaises la semaine dernière, anticipant un compromis politique. Reinout De Bock, responsable de la stratégie sur les taux européens chez UBS, a ajouté : « La demande pour les OAT (obligations françaises) reste solide à ces niveaux de rendement réel et nominal. »

Les agences de notation à l’affût

Malgré l’accalmie sur les marchés obligataires, les coûts d’emprunt de la France restent parmi les plus élevés de la zone euro. La suspension de la réforme des retraites accroît la pression sur les finances publiques et expose le pays à de nouveaux risques de dégradation de sa note.

Lecornu estime que la suspension coûtera 400 millions d’euros en 2026 et 1,8 milliard en 2027. Les analystes préviennent que sans mesures de compensation, le ratio dette/PIB de la France aura du mal à se stabiliser. Goldman Sachs prévoit qu’une suspension permanente creuserait le déficit de 0,5 % du PIB d’ici 2035, faisant grimper le ratio dette/PIB à environ 130 % contre 113 % actuellement.

Moody’s Investors Service, qui évalue la France à Aa3 avec une perspective stable, doit réexaminer la note du pays le 24 octobre. Hense précise : « Nous anticipons une certaine pression à la baisse sur la notation, mais celle-ci est déjà intégrée dans les prix de marché. »

Les actions portées par le luxe

Le CAC 40 a bondi de 2 % mercredi — sa meilleure séance depuis début mai — principalement grâce aux résultats du géant du luxe LVMH (EU:MC), qui a grimpé de 12 %.

Les valeurs moyennes françaises ont gagné environ 0,25 %, mais elles restent à la traîne sur le long terme, avec une hausse de 9 % sur les deux dernières années, contre 15 % pour le CAC 40 et 26 % pour l’indice européen élargi.

Claudia Panseri, directrice des investissements chez UBS Wealth Management France, a déclaré que même si la situation politique se stabilise, les défis budgétaires et institutionnels continueront de peser sur les actions domestiques. Elle ajoute : « Les investisseurs européens pourraient préférer se concentrer sur les entreprises plus diversifiées à l’international au sein du CAC 40, moins exposées aux risques domestiques. »

Les banques rebondissent

L’évolution politique a des conséquences directes pour les banques françaises. Emmanuel Cau, responsable de la stratégie actions européennes chez Barclays, explique : « Les banques ont été le secteur le plus sensible à la situation politique en France et aussi le plus réactif aux écarts de spreads obligataires. »

Un élargissement des spreads se traduit généralement par une hausse des coûts de financement, ce qui rogne les marges. Les actions de Société Générale (EU:GLE), BNP Paribas (EU:BNP) et Crédit Agricole (EU:ACA) ont toutes progressé de plus de 2 % mercredi matin, effaçant partiellement les pertes de la semaine précédente. Le titre Société Générale a doublé depuis le début de l’année, et une éventuelle faiblesse supplémentaire du secteur pourrait constituer une opportunité d’achat.

L’euro reprend des couleurs

La récente crise politique a temporairement freiné la dynamique haussière de l’euro, mais une stabilisation de la situation pourrait relancer la devise. Francesco Pesole, stratégiste devises chez ING, estime que l’euro paraît moins « fragile » avec un écart de taux franco-allemand inférieur à 80 points de base. Il précise suivre de près les votes de défiance.

Il déclare : « Si Lecornu survit au vote de défiance, l’euro/dollar pourrait progresser et établir un solide support autour de 1,160 dollar. » La paire s’échange actuellement autour de 1,166 dollar, en hausse de 12 % depuis le début de l’année.

Ce contenu est fourni à titre informatif uniquement et ne constitue pas un conseil financier, en investissement ou de toute autre nature professionnelle. Il ne doit pas être considéré comme une recommandation d’acheter ou de vendre des titres ou instruments financiers. Tous les investissements comportent des risques, y compris la perte possible du capital investi. Les performances passées ne préjugent pas des résultats futurs. Vous devez effectuer vos propres recherches et consulter un conseiller financier qualifié avant de prendre toute décision d’investissement.
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