Mieux orienté, Alstom renverse la vapeur auprès des investisseurs - DJ Plus
07 Juin 2022 - 09:41AM
Dow Jones News
Alerte Imprimer
Julien Marion,
Agefi-Dow Jones
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Avec le rachat de Bombardier Transport,
Alstom a embarqué ses actionnaires dans un véritable train fantôme.
Le cours de l'équipementier ferroviaire a été divisé par plus de
deux entre la clôture de cette opération transformante, fin janvier
2021, et mars dernier, tombant à des plus bas depuis 2016.
"L'intégration de Bombardier Transport s'est effectuée dans la
douleur: Alstom a ...
Mieux orienté, Alstom renverse la vapeur auprès des investisseurs - DJ Plus
07 Juin 2022 - 09:41AM
Dow Jones News
Alerte Imprimer
Julien Marion,
Agefi-Dow Jones
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Avec le rachat de Bombardier Transport,
Alstom a embarqué ses actionnaires dans un véritable train fantôme.
Le cours de l'équipementier ferroviaire a été divisé par plus de
deux entre la clôture de cette opération transformante, fin janvier
2021, et mars dernier, tombant à des plus bas depuis 2016.
"L'intégration de Bombardier Transport s'est effectuée dans la
douleur: Alstom a passé des provisions supplémentaires pour couvrir
les risques sur des contrats difficiles et a également dû investir
lourdement pour remettre à niveau ces projets", explique Jean-Louis
Sempé, analyste au sein d'Invest Securities. La guerre en Ukraine a
amplifié le plongeon de l'action. "Le titre a été pris dans la
chute des valeurs industrielles, et a subi de fortes pressions en
raison de son important endettement, malgré une exposition faible à
la Russie et l'Ukraine en termes de résultats", développe Frédéric
Rozier, coresponsable de la gestion de portefeuille chez
Mirabaud.
Le groupe a néanmoins amorcé le bon virage. Depuis la publication
des comptes de l'exercice 2021-2022 à la mi-mai, l'action a repris
20,6% contre 3,9% pour le CAC 40. Jefferies estime qu'Alstom se
situe à un tournant, se trouvant sur le point de retrouver les
faveurs des investisseurs. "La confiance commence à revenir sur le
titre", relève de son côté un analyste parisien.
Le recours à une augmentation de capital écarté
Alstom a envoyé plusieurs signaux rassurants. L'industriel a généré
une trésorerie largement positive au second semestre, éclaircissant
la voie vers son désendettement. "L'entreprise apparaît bien en
phase avec sa trajectoire qui devrait lui permettre de diviser par
deux sa dette nette d'ici à fin mars 2025", souligne Jean-Louis
Sempé, d'Invest Securities. La direction du groupe a aussi écarté
fermement tout recours à une augmentation de capital, apaisant les
craintes du marché sur ce point.
L'intégration de Bombardier Transport semble sous contrôle. Pour
éviter tout nouveau dérapage sur les contrats à marge négative
hérités du groupe canadien, la société a déployé un important plan
d'actions, allouant davantage de ressources humaines et
d'ingénierie pour régler les problèmes techniques et de production.
D'ici à la fin de l'exercice 2024-2025, Alstom devrait avoir
pratiquement apuré son carnet de commandes de ces projets. "Alstom
va mieux. L'essentiel des difficultés liées à l'intégration de
Bombardier Transport sont à présent derrière eux", juge Jean-Louis
Sempé.
Alstom se doit néanmoins de consolider le regain de confiance du
marché en restant dans les clous. "La feuille de route du groupe
est prometteuse mais elle ne laisse pas la place au moindre écart",
souligne Frédéric Rozier de Mirabaud. D'autant que les vendeurs à
découvert guettent le moindre faux pas. A fin mai, les positions de
ces "shorts-sellers", mesurées par la part des actions Alstom
prêtées, représentaient plus de 10% des titres en circulation,
selon les données de S&P Global Market Intelligence. "Les
vendeurs à découvert sont fortement présents sur le titre. Pour les
prendre à revers, le groupe devra générer une trésorerie positive
sur l'exercice en cours", juge Frédéric Rozier.
Un environnement commercial porteur
Alstom semble sur la bonne voie. UBS considère que la croissance
des commandes - et donc des acomptes de clients - devraient
soutenir la génération de trésorerie et permettre à l'industriel de
dégager un flux de 295 millions d'euros pour l'exercice en cours,
puis de 687 millions pour celui clos en mars 2024. "Malgré la
volatilité du besoin en fonds de roulement, le groupe devrait être
en mesure de générer entre 200 millions d'euros et 300 millions
d'euros de trésorerie par an", abonde Jean-Louis Sempé d'Invest
Securities.
Tous les autres feux sont au vert pour Alstom. Son carnet de
commandes record de 81 milliards d'euros à fin mars sécurise les
deux-tiers de ses revenus des trois prochaines années, souligne
Deutsche Bank. Et la demande ne se tarit pas. Malgré la dégradation
de l'environnement économique "je ne vois aucun signe de
ralentissement mondial des investissements dans le ferroviaire", a
assuré le mois dernier le PDG du groupe, Henri Poupart-Lafarge.
L'industriel a ainsi identifié environ 180 milliards d'euros
d'opportunités commerciales d'ici à mars 2025. Par ailleurs, la
quasi-totalité de ses revenus (99%) sont éligibles à la taxonomie
européenne, c'est-à-dire la nomenclature de la Commission
européenne visant à orienter les investissements vers les activités
"vertes".
Ces atouts alimentent l'optimisme des analystes. A 32,75 euros,
l'objectif de cours moyen compilé par FactSet confère encore un
potentiel d'environ 25% au titre. Alstom a posé les bases de sa
reconquête boursière. Il lui reste à suivre sans nouvel incident
son chemin de fer pour accélérer.
-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94;
jmarion@agefi.fr ed: ECH
Agefi-Dow Jones The financial newswire
(END) Dow Jones Newswires
June 07, 2022 03:21 ET (07:21 GMT)
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