investir.fr |Le 13/05/16 à 17:35
La poursuite de la bonne dynamique commerciale et la croissance de
l’activité qui en découle permettent d’envisager une amélioration de la
rentabilité.
Henri Poupart-Lafarge, Président-directeur général d’Alstom | Crédits photo : REA Quelle analyse faites-vous des premiers résultats annuels du nouveau groupe Alstom, recentré sur le ferroviaire ?Ce sont d’excellents résultats, qui se caractérisent par une
dynamique commerciale soutenue et par une performance opérationnelle
très satisfaisan...
investir.fr |Le 13/05/16 à 17:35
La poursuite de la bonne dynamique commerciale et la croissance de
l’activité qui en découle permettent d’envisager une amélioration de la
rentabilité.
Henri Poupart-Lafarge, Président-directeur général d’Alstom | Crédits photo : REA Quelle analyse faites-vous des premiers résultats annuels du nouveau groupe Alstom, recentré sur le ferroviaire ?Ce sont d’excellents résultats, qui se caractérisent par une
dynamique commerciale soutenue et par une performance opérationnelle
très satisfaisante. Les prises de commandes de 10,6 milliards d’euros
ont encore établi un nouveau record après celui de l’exercice précédent.
Désormais, le carnet de commandes a atteint 30,4 milliards d’euros, un
niveau jamais atteint. Chacune de nos régions a enregistré une
croissance marquée. Sur le continent américain, nous avons remporté des
contrats au Canada et au Panama. En Europe, nous avons eu de beaux succès au Royaume-Uni, en France, en Allemagne,
en Italie, au Benelux et en Suisse. En Asie, nous avons obtenu un très
gros contrat de 3 milliards d’euros en Inde et nous avons été retenus
aussi à Hongkong pour un système de signalisation. Enfin, en Afrique,
nous nous sommes distingués en Algérie et au Maroc. Par ailleurs, notre
diversification produits est sur la bonne voie, comme en témoignent les
matériels roulants dont le poids est désormais inférieur à 50 % des
ventes alors qu’il y a encore quelques années ils en représentaient
60 %. Ce mouvement va se poursuivre. A l’horizon 2020, les matériels
roulants ne pèseront plus que 40 % pour laisser plus de place aux
services, à la signalisation, aux infrastructures et aux systèmes. Du
côté de l’opérationnel, notre résultat d’exploitation ajusté s’est
établi à 366 millions d’euros, en progression de 23 %. Ainsi, la marge
d’exploitation est passée de 4,8 % à 5,3 %. Parallèlement, notre bilan a
totalement été restructuré à la faveur de la cession du pôle Energie à
General Electric, qui a permis de quasiment désendetter le groupe.
Désormais, notre situation financière est très solide avec des fonds
propres de 3 milliards et un endettement très faible de 200 millions
d’euros, issu de nos récentes acquisitions.Ainsi recentré, le nouvel Alstom n’est-il pas confronté à un problème de taille vis-à-vis de ses concurrents ?Nous n’avons aucun déficit de taille avec nos concurrents. Il y a des
acteurs de taille importante dont nous faisons partie et des plus
petits, comme en Suisse ou en Espagne par exemple. En revanche, nos
marchés peuvent être amenés à connaître un mouvement de consolidation.
Alstom est tout à fait en mesure de jouer un rôle dans ce domaine.Quelle est la structure de votre capital ?Le groupe Bouygues détient 28 % du capital, mais par le jeu de son
accord de prêt de titres (20 % du capital) avec l’Etat, sa
participation, de fait, n’est plus que de 8 %, Cette situation est de
dix-huit mois. Mais l’accord conclu prévoit aussi la possibilité pour
l’Etat de racheter, sous certaines conditions, les titres détenus par le
groupe Bouygues.En ce qui concerne les 70 % restants, comment se
répartissent-ils ? Menez-vous des actions spécifiques à leur égard ?
Comment expliquez-vous l’évolution du cours de Bourse, qui peut sembler
décevante ?Nous avons un socle d’actionnaires individuels dont l’affectio
societatis est élevé. Sinon, nous avons des actionnaires nationaux et
étrangers. Mais depuis la sortie de notre titre de l’indice Cac 40, il
est probable que la base d’actionnaires français va se renforcer. Nous
menons notre stratégie industrielle et nous nous efforçons de
l’expliquer à nos actionnaires. Quant à l’évolution du cours de Bourse,
il ne m’appartient pas de la commenter. J’attire juste votre attention
sur le fait que le groupe vient de connaître une très importante
mutation qui a donné lieu à une Opra à 35 €, alors que le cours à ce
moment-là était de 28 €. Je crois qu’il est souhaitable que la vie
boursière reprenne ses droits, avant de porter un jugement sérieux.Vous avez établi un plan stratégique 2020. Pouvez-vous nous en décliner les principales orientations ?Nous avons défini une stratégie qui repose sur cinq axes : une
organisation orientée vers le client, qui nous permet de remporter des
contrats majeurs dans les grandes régions du monde, tels qu’en Inde ou
en Afrique du Sud ; l’élaboration d’une gamme complète de solutions,
avec l’accent mis sur les systèmes, services et signalisation ;
l’innovation, qui doit être source de création de valeur, et le contrat
de Nice obtenu l’année dernière, combinant dernière génération de
tramway et nouveau système de recharge, est un bon exemple ;
l’excellence opérationnelle et environnementale et une culture fondée
sur la diversité des équipes et l’esprit entrepreneurial. En ce qui
concerne nos objectifs financiers, nous envisageons de réaliser en
moyenne une croissance organique annuelle de 5 %. Cette estimation ne
paraît pas invraisemblable au regard de ces quatre dernières années. La
dynamique dans nos métiers est très forte. La croissance externe sera
aussi explorée, bien entendu. Nous ne nous priverons pas d’un tel axe
alors que notre situation financière est solide et nous permet de saisir
des opportunités. En ce qui concerne la marge d’exploitation, nous
visons un niveau de 7 % à l’horizon de 2020. Ce que nous avons fait l’an
dernier illustre bien notre capacité à mettre en œuvre les actions
nécessaires pour améliorer la rentabilité. Dernier point central, nous
souhaitions convertir en quasi-totalité le bénéfice net en cash-flow
libre.Quelles sont les forces de vos métiers pour les années à venir ?Le transport ferroviaire a un bel avenir, et ce partout dans le
monde. Il répond aux problèmes de la densité et de pollution. En Europe
et aux Etats-Unis,
la volonté politique est d’aller vers un transport propre et collectif.
Donc, l’enjeu est avant tout la qualité même s’il est vrai qu’il y a
aussi une problématique de la quantité à certains endroits. Les défis du
Grand Paris l’illustrent bien. Dans les pays émergents, il s’agit avant
tout de désengorger les villes qui saturent en nombre de voitures. Les
besoins en Inde et en Chine
sont colossaux. Dans ces régions, la pollution est aussi un grave
problème. Ces vingt dernières années, le secteur du transport a été l’un
de ceux dans lesquels les émissions de CO2 ont continué
d’augmenter. Partout dans le monde, la détermination des politiques de
résoudre ces problèmes de transport ne se dément pas. En fait, notre
marché est quasi infini.En savoir plus sur http://investir.lesechos.fr/actionnaires/interview...
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