Le ralentissement de l’inflation risque d’accélérer la baisse du taux du Livret A
Par Olivier Cheilan Publié le 13/09/2024 à 14h38 Livrets Analyse
La baisse de taux du Livret A aura aussi des conséquences sur le rendement du Livret d'épargne populaire (LEP).
Le taux de rémunération du Livret A et par extension celui du Livret de développement durable et solidaire (LDDS) ne bougeront pas jusqu'à fin janvier 2025 et l'arrivée à son terme de la période de blocage exceptionnel à 3%, décidée par le gouvernement sortant il y a un peu plus d'un an. A partir du 1er février 2025, l...
Le ralentissement de l’inflation risque d’accélérer la baisse du taux du Livret A
Par Olivier Cheilan Publié le 13/09/2024 à 14h38 Livrets Analyse
La baisse de taux du Livret A aura aussi des conséquences sur le rendement du Livret d'épargne populaire (LEP).
Le taux de rémunération du Livret A et par extension celui du Livret de développement durable et solidaire (LDDS) ne bougeront pas jusqu'à fin janvier 2025 et l'arrivée à son terme de la période de blocage exceptionnel à 3%, décidée par le gouvernement sortant il y a un peu plus d'un an. A partir du 1er février 2025, le taux du livret préféré des Français devrait donc à nouveau être calculé selon sa formule dédiée qui dépend à la fois des niveaux de l'inflation et des taux interbancaires européens.
Quel paysage politique début 2025 ?
Le résultat de cette formule, qui correspond au taux théorique des livrets d'épargne réglementée, peut ensuite être ajusté à la hausse comme à la baisse par les pouvoirs publics sur proposition du gouverneur de la Banque de France. C'est pourquoi l'exercice des pronostics du futur taux du Livret A reste sujet à de nombreuses incertitudes, exacerbées aujourd'hui par le fait qu'on ne connaît pas encore l'identité du futur ministre de l'Economie qui peut influencer ces décisions.
On peut quand même imaginer que la prochaine fixation de la rémunération du Livret A et du LDDS ne nécessitera pas "d'ajustement politique" particulier car la formule de calcul ne devrait pas bouleverser le rendement actuel des deux livrets.
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Une baisse de l'inflation plus rapide que prévu
Alors qu'on imaginait encore récemment un taux d'inflation proche de 2% jusqu'à la fin de l'année, le ralentissement de la hausse des prix s'est encore accéléré ces derniers mois en France, avec même un retour sur un rythme annuel de +1,7% (hors tabac) en août. C'est la première fois depuis trois ans que l'inflation passe sous le seuil des 2% et la dernière enquête de conjoncture de l'Insee fait désormais l'hypothèse qu'elle restera inférieure à +2% d'ici la fin de l'année en ralentissant jusqu'à +1,6% en décembre 2024. La moyenne de l'inflation hors tabac du deuxième semestre 2024 pourrait ainsi descendre autour de 1,75%.
Du côté des taux interbancaires, on se situe aujourd'hui à 3,66% pour l'€STR. Compte tenu de la baisse des taux directeurs de 25 points de base décidée ce jeudi par la Banque centrale européenne avec effet à partir du 18 septembre et d'un possible geste de même ampleur en décembre, la moyenne semestrielle de l'€STR devrait être légèrement supérieure à 3,5% selon nos calculs.
Un scénario à 2,6%
Dès lors, la moyenne arithmétique des deux composantes de la formule de calcul pencherait selon nos estimations vers 2,6%, voire 2,7%. Par rapport à 3% aujourd'hui, il faut donc s'attendre à une baisse du taux du Livret A et du LDDS et nous ne voyons guère de raison à ce que le futur gouvernement interfère à nouveau puisque cet atterrissage est cohérent avec la baisse de l'inflation en continuant à offrir une rémunération correcte pour un support sans risques.
Des conséquences pour le taux du LEP
Un Livret A en baisse à 2,6% aurait cependant des conséquences sur le taux du Livret d'épargne populaire (LEP) qui ne peut pas être inférieur à ce que donnera la formule de calcul théorique du taux du Livret A majorée d'un demi-point. Autrement dit, le taux du LEP pourrait descendre de 4% à 3,1% (2,6% + 0,5%) début 2025. Mais pour amortir cette baisse et continuer à protéger de l'inflation l'épargne des ménages aux revenus modestes, le futur gouvernement pourrait intervenir et placer provisoirement le curseur à 3,5%.
BOURSIER
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