investir.fr |Le 01/07/16 à 17:35
A la tête de l’énergéticien français depuis deux mois, Isabelle Kocher
revient sur le plan de transformation à trois ans présenté en février,
mais détaillé plus précisément mardi aux investisseurs.
Isabelle Kocher, directrice générale d'Engie | Crédits photo : DR Quelles peuvent être les conséquences du Brexit sur les activités d’Engie au Royaume-Uni ?Nous
n’en attendons pas de changements majeurs pour nos activités. Ce vote
ne remet pas en question notre vision du marché britannique, n...
investir.fr |Le 01/07/16 à 17:35
A la tête de l’énergéticien français depuis deux mois, Isabelle Kocher
revient sur le plan de transformation à trois ans présenté en février,
mais détaillé plus précisément mardi aux investisseurs.
Isabelle Kocher, directrice générale d'Engie | Crédits photo : DR Quelles peuvent être les conséquences du Brexit sur les activités d’Engie au Royaume-Uni ?Nous
n’en attendons pas de changements majeurs pour nos activités. Ce vote
ne remet pas en question notre vision du marché britannique, ni notre
capacité à nous y développer. Nous produisons au Royaume-Uni de
l’énergie à grande échelle. Nous disposons d’une très grande station de
pompage sur un site d’hydroélectricité. Nous avons aussi de nombreuses
activités dans les services pour les particulier, les industriels, les
hôpitaux et les municipalités, notamment dans le transport et la
sécurité. Si le Brexit ne remet pas en question spécifiquement nos
activités, il y a un vrai sujet, en revanche, concernant la construction
européenne et les incertitudes liées aux modalités de sortie du
Royaume-Uni.PUBLICITÉinRead invented by TeadsVous avez organisé, mardi, un séminaire investisseurs. Quel en a été le contenu ?Nous
leur avons rappelé le projet d’entreprise à 2018, présenté en février
et s’articulant autour de trois métiers : la production d’électricité
peu ou pas émettrice de CO², les grands réseaux de
distribution de gaz et d’électricité, et les solutions intégrées pour
nos clients. Nous sommes face à une révolution énergétique, le
changement climatique constituant un point de bascule global : tout le
monde est concerné. Les modes de production, la consommation des
entreprises, des collectivités et des particuliers sont à repenser. Nous
allons vers un monde de l’énergie fondamentalement différent de ce
qu’il est aujourd’hui. Il sera massivement décarboné, décentralisé et
digitalisé. Chez Engie, nous considérons qu’il s’agit d’une révolution
énergétique. J’ai donné aux investisseurs trois exemples de
développement technologique qui ont le potentiel pour changer le monde :
le solaire, l’hydrogène et, plus globalement, les solutions de stockage
de l’énergie, et, enfin, l’Internet des objets. Ainsi, le solaire est
devenu une ressource techniquement et économiquement accessible, au
potentiel quasi sans limite. Les prix ont été divisés par dix en France
en dix ans, de 700 € à moins de 70 € le mégawattheure. Son potentiel
représenterait de l’ordre de 20 fois la consommation mondiale d’énergie
et il est très bien répartie sur la planète. Dernier atout du solaire,
il est très flexible en termes de taille des installations. On pourra y
coupler des capacités de stockage et des systèmes connectés, ce qui nous
fait dire que le digital est absolument fondamental pour la gestion de
ces activités.Ce plan de transformation est-il la meilleure
réponse dans un contexte de prix de l’énergie qui est au plus bas et
plombe l’action Engie ?Engie veut être le pionnier de ce
nouveau monde de l’énergie. Les investisseurs sont en train de faire le
tri parmi les acteurs pour valoriser ceux qui sont les mieux positionnés
dans la révolution énergétique. Dans trois ans, 90? % de l’Ebitda
d’Engie viendra d’activités peu émettrices de CO² et 85? % ne
sera plus exposé au prix des commodités. Nous avons tout d’abord décidé
de simplifier et de recentrer notre portefeuille d’activités. C’est
l’objet du plan de cessions de 15 milliards d’euros sur trois ans, qui
porte sur l’exploration-production de pétrole
et de gaz, la production électrique à partir de charbon et les actifs
très exposés aux fluctuations des matières premières ; 40? % de ce plan
de cessions a déjà été annoncé. Nous allons, parallèlement, investir
22 milliards. Pour nourrir la croissance d’ici à 2018, nous allons
investir dans des activités que nous maîtrisons très bien et qui nous
permettent déjà de créer de la valeur, à commencer par la production
d’électricité à partir des énergies renouvelables ou de centrales à gaz.
Notre pipeline de projets représente 18 gigawatts jusqu’en 2021, dont
11 gigawatts pour les énergies renouvelables. Ces technologies ont déjà
dégagé un ROCE (retour sur capital employé) de 10? % en 2015, contre
6? % en moyenne pour le groupe. Nous avons aussi prévu d’investir
6 milliards dans les grands réseaux de gaz et d’électricité qui offrent
un ROCE de 7? %. Enfin, un troisième axe vise les «?solutions
clients? », une formule que nous préférons à celle de «?services? » et
dont le ROCE, le plus élevé du groupe, se situe à 11 %. Ce sont des
métiers de B2B que nous exerçons chez le client. On l’aide d’abord à
consommer moins, puis on enrichit notre offre de services avec de la
production locale, du stockage, des smart grids… Cent mille de nos
collaborateurs, sur un total de 155.000, travaillent déjà directement
dans ce domaine. Cette force est le facteur qui différencie le plus
Engie de ses concurrentsA quel horizon le groupe peut-il retrouver la croissance de son chiffre d’affaires et de ses résultats ?Nous
préparons en parallèle la croissance d’après 2018. Nous avons ainsi
annoncé, mardi, la création d’Engie Tech, une «?usine? » à nouveaux
business qui fonctionne de façon ouverte sur l’extérieur et qui va
rassembler un pôle de capital risque, un pôle d’incubation, un pôle
laboratoire ainsi qu’un pôle digital, qui alimentera tout le reste. Il
comprendra une plateforme de données et une autre dédiée à la conception
de logiciels adaptés à nos métiers en partenariat avec de grands
acteurs du secteur. Nous en exploitons déjà 4.500, tels Vertuoz,
développé par Cofely et qui relève en temps réel et gère toutes les
données (éclairage, température…) de 70.000 immeubles déjà répertoriés,
ou Darwin, un logiciel de gestion des centrales éoliennes et solaires.
Nous allons investir 1,5 milliard d’euros en trois ans dans des
solutions nouvelles qui vont s’ajouter aux trois métiers que nous avons
décidé de privilégier. Engie Tech va apporter une dynamique
supplémentaire à nos activités dans les trois à cinq ans. Le passage du dividende
de 1 € à 0,70 € au titre des exercices 2017 et 2018 permettra,
notamment, de financer ces investissements dans les nouvelles
technologies.
Propos recueillis par Cécile Le CozEn savoir plus sur http://investir.lesechos.fr/actionnaires/interview...
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