Joshua Kirby,



Dow Jones Newswires



BARCELONE (Agefi-Dow Jones)--L'économie mondiale traverse une période d'incertitudes, alors que l'offensive militaire menée par la Russie en Ukraine s'intensifie et que les sanctions contre Moscou décidées par les pays occidentaux risquent d'entraîner des répercussions bien au-delà des frontières européennes. Dans ce contexte, l'industrie du luxe semble plutôt bien protégée.



Contrairement aux secteurs de la banque ou de l'énergie, l'industrie du luxe est nettement moins exposée à la Russie et à l'Ukraine, où LVMH, Kering et Hermès pour ne citer qu'eux ne réalisent qu'une faible part de leur chiffre d'affaires. Selon les calculs de Luca Solca chez Bernstein, les géants européens du luxe tirent 2% de leurs revenus de ces deux marchés. Les marques Louis Vuitton et Dior, appartenant à LVMH, n'exploitent chacune que six points de vente à Moscou et un seul à Kiev, indique Bryan, Garnier & Co.



Compte tenu des extrêmes inégalités de richesse en Russie comme en Ukraine, les marques les plus haut de gamme, telle que la griffe de joaillerie Cartier appartenant au groupe suisse Richemont, sont plus menacées par le conflit que celles qui s'adressent aux classes moyennes, selon Bernstein. Le positionnement de l'horloger suisse Swatch l'expose également plus que ses marques concurrentes, mais seulement de façon marginale, observe Bryan, Garnier & Co.



Un secteur qui échappe aux sanctions



Pour ce qui est des risques indirects liées à la guerre en Ukraine, le luxe échappe pour l'instant aux sanctions imposées par l'Union européenne contre les personnalités politiques ou économiques en lien avec le pouvoir russe. Les nouvelles sanctions définies par Bruxelles visant Moscou ont pour but de restreindre l'accès de la Russie aux marchés financiers de l'Union européenne, d'interdire toutes transactions avec la banque centrale du pays et de bannir les avions russes de l'espace aérien de la zone.



Mais ces sanctions ne mentionnent aucune restriction concernant l'exportation de de produits de luxe vers la Russie, tandis que la presse spécialisée dans la mode a rapporté que la Commission européenne n'inclurait aucune mesure de ce type dans son train de sanctions. Contactée par Dow Jones Newswires, la Commission n'a pas apporté de commentaire.



L'exclusion des produits de luxe des sanctions contre la Russie est logique étant donné que leur but est de frapper l'économie russe, et non celle de l'Europe, commente Luca Solca chez Bernstein. "Pourquoi ne voudrions-nous pas prendre l'argent des Russes, s'ils veulent acheter des produits inoffensifs et inutiles par rapport au conflit ?", interroge l'analyste. Un train de sanctions qui exclut le luxe revient à une situation positive pour le secteur, ajoute-t-il.



Il subsiste néanmoins un risque de ralentissement économique plus large qui pourrait nuire au sentiment de bien-être des consommateurs, nécessaire pour alimenter la demande de luxe, prévient Bernstein. Comme dans toutes les crises, les valeurs refuges se distinguent, ajoute l'intermédiaire financier, qui cite LVMH, Hermès et le fabricant de verres correcteurs et d'instruments d'optique EssilorLuxottica en exemple. Les entreprises se situant au milieu ou au début d'un cycle de redressement, telles que la britannique Burberry ou l'italienne Salvatore Ferragamo, risquent d'être perdantes dans un telle configuration.



"Nous savons tous que de telles crises constituent très souvent des opportunités d'achat pour les investisseurs à long terme, malgré les ajustements du prix des actions à court terme", remarque Bryan, Garnier & Co.



-Joshua Kirby, Dow Jones Newswires



(Version française Dimitri Delmond) ed: ECH



Agefi-Dow Jones The financial newswire



(END) Dow Jones Newswires



March 02, 2022 05:53 ET (10:53 GMT)




Copyright (c) 2022 L'AGEFI SA
Hermes (EU:RMS)
Graphique Historique de l'Action
De Mar 2024 à Avr 2024 Plus de graphiques de la Bourse Hermes
Hermes (EU:RMS)
Graphique Historique de l'Action
De Avr 2023 à Avr 2024 Plus de graphiques de la Bourse Hermes