(CercleFinance.com) - Les comptes publiés par Tenaris (Amsterdam: TS6.AS - actualité) portent la trace des difficultés du secteur parapétrolier : en 2015, le CA (NasdaqGS: CA - actualité)
du spécialiste italien des tubes destinés à l'industrie pétro-gazière
(dits OCTG, pour ?Oil Country Tubular Goods?) et concurrent du français
Vallourec (London: 0NR2.L - actualité)
, a baissé de 31% à 7,1 milliards de dollars, son résultat opérationnel
chutant de 90% à 195 millions quand le bénéfice net part du groupe a
légèrement viré au rouge (- 80 millions, contre + 1,2 milliard un an
plus tôt). Pas d'amélioration en vue selon Tenaris : le marché des tubes
OCTG va encore se contracter d'environ 20% en 2016, prévoit la
direction. Les économies seront donc de nouveau de rigueur afin de
protéger les marges.
A la Bourse de Milan, l'action Tenaris
prend 4,6% à 9,4 euros. Rappelons que Tenaris est grosso modo présent
sur les mêmes marchés que Vallourec, dont le CA (2015) est environ
inférieur de moitié au sien. Tenaris capitalise 10,6 milliard d'euros à
Milan, et Vallourec 600 millions environs à la Bourse de Paris.
Toute une série de charges ont grevé les différentes lignes du compte de résultats de Tenaris.
L'excédent
brut d'exploitation (EBITDA en anglais) a chuté en 2015 de 54% à 1,25
milliard de dollars, soit une baisse de la marge de 8,6 points de
pourcentage à 17,7%. Il porte notamment le poids de 177 millions de
dépréciations d'actifs, mais surtout de la baisse du facteur de charge
des usines.
Le (Taiwan OTC: 8490.TWO - actualité)
résultat opérationnel subit une dépréciation de 400 millions de dollars
d'actifs que le groupe détient aux Etats-Unis, en raison notamment de
la baisse de la demande locale d'OCTG.
Le bénéfice net, lui, a
été grevé par 131 millions de pertes de changes liées à la baisse du
peso argentin, pays dans lequel se situe le berceau du groupe toujours
contrôlé par la famille Rocca.
L'Amérique du Nord, où les les
ventes de tubes de Tenaris ont chuté l'an dernier de 45%, a pesé lourd
dans la balance. La baisse se limite à 21% dans le reste du monde,
l'Amérique du Sud résistant bien.
Un dividende global inchangé de 0,45 dollar par action sera cependant proposé à la prochaine AG.
Le
dernier trimestre de l'année (4e trimestre, T4) témoigne d'une
aggravation des tendances, avec un CA en baisse de 47% sur un an à 1,4
milliard, l'EBITDA chutant de près de 70% à 223 millions (marge de
15,7%), le tout se soldant par une perte nette de part du groupe de 47
millions (contre un bénéfice de 247 millions un an plus tôt).
Tenaris
fournit enfin des indications prospectives. Le groupe souligne que les
cours du pétrole sont tombés à des niveaux qui, 'dans certaines régions,
sont proches sinon inférieurs aux coûts d'exploitation.' Les compagnies
pétrolières sont toujours incitées à réduire leurs investissements, ce
qui devrait de nouveau être 'substantiellement' le cas cette année en
Amérique du Nord, pour la 2e année de suite. Le reste du monde devrait
aussi être orienté à la baisse.
Bref, 'la demande globale de
tubes OCTG devrait de nouveau se contracter en 2016? de l'ordre de 20%,
prévoit Tenaris. Particulièrement aux Etats-Unis et au Canada, d'autant
que les stocks restent élevés relativement à la consommation. Les
tendances pourraient s'améliorer au Moyen-Orient après le déstockage
intervenu en fin d'année dernière, mais cette région devrait être
isolée.
Tenaris s'attend donc à ce que son CA soit affecté par
la baisse des volumes vendus comme des prix unitaires. Les économies
resteront cependant d'actualité, ce qui devrait permettre de maintenir
la marge d'EBITDA à son niveau du 4e trimestre (15,7%).
Le
producteur italien de tubes en acier pourrait profiter du déstockage
aussi bien aux Etats-Unis qu'au Moyen-Orient ce qui devrait favoriser la
progression des marges pour la fin de l'exercice.
La stratégie de trading proposée repose, néanmoins, principalement sur une étude graphique.
Le titre présente une configuration neutre sur le court terme sous la
résistance des 12.45 EUR. Cependant, le potentiel de repli apparaît
limité par la zone de soutien située à 11.60 EUR et correspondant au
regroupement des moyennes mobiles quotidiennes. Un achat pourra
s'effectuer sur le dépassement des 12.45 EUR signe d'une possible
accélération haussière en direction des 14.50 EUR.
En effet, le franchissement de cette borne validerait la force du consensus acheteur pour aller chercher la nouvelle cible.
Une fois initiée, la position sera protégée par un stop sous les 11.60 EUR, signe d'un échec du débordement.
Patrick Rejaunier