Les prix du pétrole ont légèrement reculé jeudi dans les échanges asiatiques, après avoir atteint un sommet de sept semaines lors de la séance précédente, les investisseurs encaissant leurs profits en prévision d’une demande plus faible cet hiver et du retour des approvisionnements en pétrole kurde.

Les contrats à terme sur le Brent ont perdu 19 cents, soit 0,3%, à 69,12 dollars le baril à 06h37 GMT, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) américain a reculé de 22 cents, soit 0,3%, à 64,77 dollars le baril. Les deux indices de référence avaient progressé de 2,5% mercredi, atteignant leurs niveaux les plus élevés depuis le 1er août, stimulés par une baisse surprise des stocks de pétrole américains et les craintes de perturbations potentielles liées aux attaques de l’Ukraine sur les infrastructures énergétiques russes.

“Les prix du pétrole évoluent au-dessus de nos attentes,” a déclaré Suvro Sarkar, responsable du secteur énergie chez DBS Bank. “Nous nous attendons à ce que des prises de bénéfices apparaissent aux niveaux actuels et que les prix du pétrole se modèrent progressivement à mesure que nous entrons dans la saison hivernale de demande plus faible.”

Une pression supplémentaire provient des anticipations d’offre, avec une production irakienne et kurde appelée à augmenter à court terme.

“Le retour des approvisionnements kurdes ravive les craintes d’un excès d’offre, entraînant un repli des prix qui restent proches d’un sommet de sept semaines,” a déclaré Priyanka Sachdeva, analyste senior chez Phillip Nova. Les exportations de pétrole du Kurdistan irakien devraient reprendre prochainement, suite à un accord conclu mercredi entre huit compagnies pétrolières et les gouvernements fédéral et régional du Kurdistan.

Bien que les inquiétudes sur l’offre russe demeurent, Haitong Securities a noté que les prix du pétrole ont été soutenus par l’absence de pressions baissières significatives des fondamentaux offre-demande ces dernières semaines. Alors que la saison de demande maximale s’achève, les prix ne reflètent pas encore pleinement le potentiel d’excès d’offre.

La prudence des investisseurs vis-à-vis de la demande a été soulignée par les analystes de J.P. Morgan, qui ont rapporté mercredi que le trafic aérien de passagers aux États-Unis en septembre n’a augmenté que de 0,2% sur un an, marquant un ralentissement par rapport à la croissance de 1% des deux mois précédents.

“De même, la demande d’essence aux États-Unis a commencé à reculer, reflétant la modération plus large des tendances de voyage,” ont précisé les analystes.

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