David Cottle,



DOW JONES NEWSWIRES



Alors que les Bourses continuent à défier la gravité - certains diraient, à défier l'économie -, le débat pour savoir si la reprise est bien réelle ou si l'on assiste seulement à une réaction au mouvement rampant de restockage est toujours vivace.



Mais une chose est certaine. Si la remontée des marchés continue à ce rythme, les actions bénéficieront d'un avantage inattaquable: celui d'être des valeurs rares.



Le rapport sur les introductions en Bourse au premier trimestre 2009 publié par des analystes de HSBC n'est ainsi guère encourageant pour les investisseurs haussiers, si l'on met l'avantage de la rareté de côté.



Le montant total des nouvelles émissions a ainsi diminué de moitié par rapport aux trois derniers mois de 2008 - une période qui avait déjà été très pauvre en introductions - pour atteindre un total ridicule de 2 milliards de dollars.



Ces 2 milliards de dollars représentent à peine 2% de la valeur des introductions en Bourse du dernier trimestre 2007, qui avait atteint 114 milliards de dollars.



Sur une période de cinq ans, ce montant des introductions est de 95% inférieur à la tendance moyenne. Et le nombre de sociétés introduites s'est élevé à seulement 57, contre un record de 484 lors de cette période.



Si un regain des nouvelles émissions est un prérequis pour une normalisation, alors l'attentisme doit clairement être toujours de mise. De façon similaire, l'activité des entreprises en termes de fusions et d'acquisitions est toujours aussi morne. Il y a certes eu une modeste augmentation en absolu, mais en partant d'un niveau très bas. Et les deux principales opérations ont été réalisées dans le secteur pharmaceutique, avec l'acquisition de Wyeth par Pfizer et celle de Schering-Plough par Merck.



Sans cela, la valeur des fusions et des acquisitions aurait continué à chuter.



Finalement, deux visions des marchés financiers s'affrontent désormais. L'une, qui estime que nous allons revenir à une situation similaire à celle d'avant la crise du crédit, et l'autre, qui envisage au mieux pour l'avenir une pâle copie du climat d'allégresse générale qui a prévalu chez les entreprises au cours des dernières années.



Les derniers chiffres publiés confortent largement les tenants de la deuxième vision.



-David Cottle, Dow Jones Newswires