La morne plaine des introductions en Bourse
06 Mai 2009 - 5:14PM
Dow Jones News
David Cottle,
DOW JONES NEWSWIRES
Alors que les Bourses continuent à défier la gravité - certains
diraient, à défier l'économie -, le débat pour savoir si la reprise
est bien réelle ou si l'on assiste seulement à une réaction au
mouvement rampant de restockage est toujours vivace.
Mais une chose est certaine. Si la remontée des marchés continue à
ce rythme, les actions bénéficieront d'un avantage inattaquable:
celui d'être des valeurs rares.
Le rapport sur les introductions en Bourse au premier trimestre
2009 publié par des analystes de HSBC n'est ainsi guère
encourageant pour les investisseurs haussiers, si l'on met
l'avantage de la rareté de côté.
Le montant total des nouvelles émissions a ainsi diminué de moitié
par rapport aux trois derniers mois de 2008 - une période qui avait
déjà été très pauvre en introductions - pour atteindre un total
ridicule de 2 milliards de dollars.
Ces 2 milliards de dollars représentent à peine 2% de la valeur des
introductions en Bourse du dernier trimestre 2007, qui avait
atteint 114 milliards de dollars.
Sur une période de cinq ans, ce montant des introductions est de
95% inférieur à la tendance moyenne. Et le nombre de sociétés
introduites s'est élevé à seulement 57, contre un record de 484
lors de cette période.
Si un regain des nouvelles émissions est un prérequis pour une
normalisation, alors l'attentisme doit clairement être toujours de
mise. De façon similaire, l'activité des entreprises en termes de
fusions et d'acquisitions est toujours aussi morne. Il y a certes
eu une modeste augmentation en absolu, mais en partant d'un niveau
très bas. Et les deux principales opérations ont été réalisées dans
le secteur pharmaceutique, avec l'acquisition de Wyeth par Pfizer
et celle de Schering-Plough par Merck.
Sans cela, la valeur des fusions et des acquisitions aurait
continué à chuter.
Finalement, deux visions des marchés financiers s'affrontent
désormais. L'une, qui estime que nous allons revenir à une
situation similaire à celle d'avant la crise du crédit, et l'autre,
qui envisage au mieux pour l'avenir une pâle copie du climat
d'allégresse générale qui a prévalu chez les entreprises au cours
des dernières années.
Les derniers chiffres publiés confortent largement les tenants de
la deuxième vision.
-David Cottle, Dow Jones Newswires