VINCI : « Vinci a trois priorités, les concessions, l’énergie et l’international »
Xavier Huillard - Président-directeur général
17/04/15 à 17:35 - Investir.fr 0 Commentaire(s)
Alors qu’un accord satisfaisant à été trouvé entre l’Etat et les concessionnaires autoroutiers, Vinci définit ses priorités pour son développement à moyen terme.
Xavier Huillard, Président-directeur général
Xavier Huillard, Président-directeur général | Crédits photo : Patrick Lazic
Les concessionnaires autoroutiers, dont Vinci est le leader, viennent de signer un accord global avec ...
VINCI : « Vinci a trois priorités, les concessions, l’énergie et l’international »
Xavier Huillard - Président-directeur général
17/04/15 à 17:35 - Investir.fr 0 Commentaire(s)
Alors qu’un accord satisfaisant à été trouvé entre l’Etat et les concessionnaires autoroutiers, Vinci définit ses priorités pour son développement à moyen terme.
Xavier Huillard, Président-directeur général
Xavier Huillard, Président-directeur général | Crédits photo : Patrick Lazic
Les concessionnaires autoroutiers, dont Vinci est le leader, viennent de signer un accord global avec l’Etat. Qu’en pensez-vous ?
Cet accord est équilibré, et je suis d’accord avec Emmanuel Macron quand il le qualifie de gagnant-gagnant. Nous allons participer de façon volontaire à l’effort national du financement des infrastructures. Par ailleurs, nous avons pris acte de la mise en place d’une nouvelle instance de régulation et de contrôle. Enfin, nous sommes favorables au développement du covoiturage, comme en témoigne la récente initiative de Vinci avec Blablacar. Le plus important, c’est que l’accord prévoie la mise en place d’un plan de relance de 3,2 milliards d’euros dont près de 2 milliards pour Vinci. Ce plan sera financé par les concessionnaires, qui bénéficieront en échange d’un allongement de la durée de la concession. Cet allongement peut aller de deux ans (ASF par exemple) à quatre ans (Escota, qui consentira un effort d’investissement important, rapporté à un réseau plus petit). Cette relance est la bienvenue pour la profession des travaux publics qui est confrontée en France à une décroissance des commandes, notamment liée à la baisse de la dotation de l’Etat aux collectivités locales. L’accord vient juste d’être signé. Nous serons en mesure de donner plus d’informations chiffrées sur son impact d’ici quelques mois. Sur le volet social, ces travaux pourraient représenter plus de 15.000 emplois. Une très bonne nouvelle dans le contexte actuel.
La polémique sur les autoroutes a duré environ sept mois. Quelle leçon en avez-vous tiré ?
La concession est une relation de long terme, et comme toute relation de long terme, des tensions peuvent survenir. Nous avons surmonté cette crise collectivement et nous avons trouvé ensemble une issue acceptable et honnête pour toutes les parties. Cet épisode nous a fait toucher du doigt la nécessité de faire plus de pédagogie autour des concessions. Des idées fausses ont circulé sur nos métiers, à commencer par celle selon laquelle l’Etat aurait privatisé les sociétés d’autoroutes à un prix trop bas en 2006. Grâce aux explications que nous avons fournies au cours des derniers mois, nous avons contribué à mieux faire comprendre notre métier de concessionnaire et permis de mettre au jour l’intérêt du modèle, tant pour le concédant que pour le concessionnaire. Nous allons bien sûr poursuivre ce travail de pédagogie. C’est important que tous comprennent les enjeux de l’investissement privé au service de l’utilité publique.
Pour rester dans le domaine des concessions, quel développement comptez-vous réaliser dans l’aéroportuaire ?
Nous sommes encore un acteur de taille moyenne dans ce métier mais nous nous développons rapidement. Nous allons atteindre les 50 millions de passagers cette année ou au début de l’année prochaine. Ce n’est plus négligeable. Récemment, nous avons gagné la concession de l’aéroport de Santiago du Chili avec nos partenaires d’ADP et du groupe de BTP italien Astaldi. Nous connaissons bien ce pays, où nous avons déjà géré une autoroute et des parkings. En France, nous venons également de gagner Toulon et de renouveler le contrat de Clermont- Ferrand. Désormais, nous allons poursuivre notre développement à l’international, que ce soit en Asie, en Amérique du Sud ou en Europe, et peut-être même en Afrique, où les choses sont en train de bouger dans ce domaine. En France, nous allons, bien entendu, nous intéresser à Lyon et à Nice, avec une offre compétitive. En conclusion, le développement de nos activités aéroportuaires est au cœur de notre stratégie de croissance dans les concessions, avec les concessions autoroutières.
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En ce qui concerne, votre pôle Contracting (construction, routes et énergie), quelles sont les perspectives ?
Pour les métiers de la Construction, nous devons reconnaître que l’environnement dans l’Hexagone est actuellement médiocre. Il en est de même dans la Route. En 2015, la conjoncture restera très difficile. Il faudra attendre la fin de l’exercice, voire le début du prochain pour constater une stabilisation de l’activité. En France, nous estimons que la baisse du chiffre d’affaires devrait se situer entre 5 % et 10 %, sans doute plus près du haut de la fourchette. Dans l’Energie, la clientèle est plus diversifiée et par conséquent l’activité résiste mieux. Le challenge actuel pour Vinci est de compenser cette baisse d’activité en France par un développement à l’international, où nous menons une politique active de croissance externe. En 2014, nous avons ainsi réalisé de belles acquisitions dans l’Energie et nous venons d’en conclure une au Brésil il y a quelques semaines avec l’acquisition de la société Orteng.
Au global, vous allez avoir une baisse de votre activité ? Quel en sera l’impact sur vos marges ?
Dans les Concessions, l’activité devrait être satisfaisante en 2015. Pour autant, cela ne compensera pas la baisse de notre chiffre d’affaires dans le Contracting. En ce qui concerne notre résultat d’exploitation consolidé, nous ne sommes pas inquiets. Nous sommes en train de régler notre problème au Royaume-Uni et donc notre marge opérationnelle dans le Contracting va s’améliorer. Pour ce qui est du résultat net part du groupe, il devrait ressortir à un niveau voisin de celui réalisé en 2014, hors éléments non courants (notamment liés à la plus value de cession de Vinci Park).
Dans une optique de moyen terme, quelle politique entendez-vous mener pour encore améliorer le profil du groupe ?
Nous souhaitons améliorer tous les métiers du groupe, mais bien évidemment, nous avons des priorités. J’en ai retenu trois. Tout d’abord, développer notre présence à l’international pour inverser notre proportion actuelle de 40 % du chiffre d’affaires hors de France et 60 % dans l’Hexagone. Pour y parvenir, nous misons en particulier sur la croissance externe. Deuxième ligne forte, la poursuite du développement du pôle Concessions, qui devrait atteindre 20 % du chiffre d’affaires global (dont un quart dans l’aéroportuaire) et un peu plus de 50 % du bénéfice net. Enfin, troisième axe, l’Energie, un domaine dans lequel les opportunités sont nombreuses. Nous ne sommes probablement qu’au début d’un mouvement de consolidation de ce secteur à l’échelle mondiale, et je ne serais pas étonné qu’il y ait deux décennies de développement très favorables dans ces métiers. Or, Vinci Energies est un acteur qui compte de plus en plus, et nous avons un modèle de développement qui fonctionne très bien, avec une dynamique d’intégration efficace. Nous avons les hommes qu’il faut pour réaliser des acquisitions bien ciblées, à l’instar d’Imtech ICT ou Electrix, que nous avons réalisées au quatrième trimestre 2014.
Au-delà de ces trois priorités, quel avenir pour les autres métiers ?
Dans la Route, nous allons mener un double mouvement, celui de la diversification géographique, à l’image de notre croissance au Canada, et celui du développement dans le ferroviaire, qui connaît un véritable renouveau à l’échelle mondiale. Dans la Construction, la croissance externe sera privilégiée, tout comme les métiers à forte valeur ajoutée du génie civil spécialisé et les activités d’Oil and Gaz.
Quelle opinion portez-vous sur l’évolution du cours de Bourse ?
Je ne m’exprime pas sur ce sujet en général. Je constate seulement que l’action se tient très bien depuis le 1er janvier. Ces dernières années, Vinci a fait bien mieux que l’indice Cac 40.
Retrouvez notre conseil sur Vinci dans Investir-Le Journal des Finances ce week-end et dans sa version numérique dès ce vendredi soir sur notre site.
Propos recueillis par Jean-Laurent Maurel
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