A la lumière de la crise grecque, l'union bancaire s'impose en zone euro -Plus Europe
30 Juin 2015 - 11:22AM
Dow Jones News
Trois milliards et demi d'euros... Tel est le montant des
liquidités que les banques grecques devront fournir cette semaine
si chaque adulte retire les 60 euros auxquels ils ont droit par
jour. C'est peu pour vivre en Grèce, mais cette somme pourrait
malgré tout dépasser les capacités des banques du pays.
Les financements d'urgence (ELA) accordés aux banques grecques ont
été gelés à 89 milliards d'euros par la Banque centrale européenne
(BCE) dimanche, après avoir été augmentés de 1 à 2 milliards
d'euros presque quotidiennement au cours de la semaine qui s'est
terminée mercredi dernier. Cela suggère que les banques sont
proches des limites de ce qu'elles peuvent verser aux
déposants.
Exiger le remboursement des prêts ELA serait extrême
Pour le conseil des gouverneurs de la BCE, exiger un remboursement
des prêts d'urgence avant le référendum prévu ce week-end serait
extrême. Ce scénario est très peu probable, même s'il existerait de
bonnes raisons d'agir ainsi. Le programme d'aide actuel de la Grèce
expire mercredi. Dans le cas de Chypre voilà deux ans, la BCE a
subordonné les financements d'urgence au maintien du programme du
pays.
Cette menace n'a pas encore été brandie contre Athènes. Mais la BCE
sera fortement pressée de ne pas exiger le remboursement des prêts
d'urgence en cas de défaillance de la Grèce. Sinon, les garanties
engagées par les banques ne vaudraient plus rien.
Même si la Grèce n'effectuera pas son remboursement au Fonds
monétaire international (FMI) mardi, les agences de notation
soutiennent que cela ne signifie pas un défaut plus général sur les
emprunts d'Etat, que la BCE accepte. La prochaine échéance de
remboursement de dette est fixée au 20 juillet. Le référendum de
dimanche aura donc lieu avant cette date et si les Grecs votent
"non" à un accord avec les créanciers, ceux qui à la BCE souhaitent
couper les vivres à la Grèce se feront davantage entendre.
Protéger les banques de la zone euro de la contagion
Quelle que soit l'issue du vote, la BCE comme le régulateur
bancaire unique devront chercher rapidement des moyens de s'assurer
que la nervosité des investisseurs et des déposants ne nuise pas
aux banques d'autres pays de la région.
Les actions de la banque portugaise Banco Comercial Portugues, de
l'italienne Monte dei Paschi et de l'autrichienne Raiffeisen Bank
ont enregistré lundi les plus fortes baisses du marché, précisément
parce que la crise grecque rappelle aux investisseurs que l'union
bancaire reste incomplète et que les banques de la région ne sont
pas toutes soutenues de la même façon.
A partir de maintenant, "tout ce qui sera nécessaire" ne peut pas
seulement vouloir dire que la BCE rachète des obligations pour
faire baisser les rendements. Une garantie commune des dépôts, une
autorité de résolution et des règles de capitaux uniformes sont
essentielles pour enrayer la propagation de l'instabilité
financière.
-Paul J. Davies, The Wall Street Journal
(Version française Céline Fabre) ed/VV
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