1 de 1
-
28/3/2015 14:13
0
maywillow
Messages postés: 1327 -
Membre depuis: 27/1/2002
bon chance
Le laboratoire Genfit (GNFT.FR) s'est déclaré satisfait des résultats d'une étude très attendue sur son traitement des maladies du foie NASH. Pourtant, son action chute de plus de 30% vendredi à la Bourse de Paris. Ce paradoxe apparent s'explique par les résultats peu lisibles de l'étude de phase 2B présentés jeudi, qui rendront nécessaires de nouvelles recherches pour valider le potentiel du traitement.
La société de biotechnologies a souligné l'effet bénéfique de sa molécule sur certains groupes de patients traités. Elle a également fait part de son intention de lancer des études de phase 3 sur le GFT505, considéré comme prometteur par de nombreux analystes pour traiter la stéatohépatite non-alcoolique, ou NASH, une maladie du foie qui augmente considérablement le risque de cirrhose.
Des résultats mitigés
Le problème vient de la difficulté à interpéter les résultats préliminaires présentés jeudi. Ces derniers ont dû être "corrigés" pour que le principal critère d'évaluation soit atteint, en raison d'un taux exceptionnellement élevé de guérison (57%) dans l'échantillon de patients traités en placebo. Genfit avait en effet recruté un large éventail de patients, présentants pour certains des formes de NASH peu sévères et plus susceptibles de bénéficier d'une guérison naturelle.
Pour inhabituelle qu'elle puisse paraître, l'entorse méthodologique à laquelle le laboratoire a recouru a été validée par l'autorité sanitaire américaine, la Food and Drug Administration (FDA), avant l'obtention des résultats de l'étude. Il ne s'agit donc pas d'une manoeuvre de dernière minute pour masquer des résultats décevants. Le courtier Oddo Securities évoque ainsi vendredi "des signes positifs" malgré "un design d'étude perturbant la lecture".
En corrigeant les données obtenues, notamment pour exclure les patients peu atteints, l'étude présente "des résultats statistiquement significatifs", note également le courtier, tout en soulignant que la publication de l'intégralité des résultats dans une revue scientifique au cours des prochaines semaines permettra d'en savoir plus.
Une position concurrentielle affaiblie
Dans ces conditions, la forte correction boursière observée vendredi peut s'expliquer par les attentes démesurées que les investisseurs avaient placées dans cette étude. Avant la publication de jeudi, l'action Genfit affichait une progression de 78% sur un an. Le titre continue d'ailleurs de présenter une hausse de 17% pour les 12 derniers mois, avec une capitalisation boursière totale d'un peu moins de 800 millions d'euros.
Une autre crainte concerne la possibilité pour Genfit de se voir distancer par d'autres laboratoires developpant des traitements similaires, particulièrement l'OCA, ou Obeticholic acid, de l'américain Intercept Pharmaceutical (ICPT). "Nous pensons que le profil de l'OCA chez les patients atteints de NASH avec fibrose sort renforcé par rapport au GFT505", estime Deutsche Bank après l'annonce de Genfit.
De son côté, le laboratoire français a reconnu ne pas avoir observé d'amélioration de la fibrose grâce à son traitement, mais a estimé que son étude était trop courte pour faire apparaître de tels effets.
Sans invalider les chances de succès du GFT505, cette étude laisse planer de nombreuses incertitudes. Et dans l'attente de résultats de phase 3 plus probants, peut-être en 2016, les actionnaires de Genfit devront se résigner à une nouvelle période prolongée de volatilité sur le titre.
-Thomas Varela, Dow Jones Newswsires; thomas.varela@wsj.com
|
Le laboratoire Genfit (GNFT.FR) s'est déclaré satisfait des résultats d'une étude très attendue sur son traitement des maladies du foie NASH. Pourtant, son action chute de plus de 30% vendredi à la Bourse de Paris. Ce paradoxe apparent s'explique par les résultats peu lisibles de l'étude de phase 2B présentés jeudi, qui rendront nécessaires de nouvelles recherches pour valider le potentiel du traitement.
La société de biotechnologies a souligné l'effet bénéfique de sa molécule sur certains groupes de patients traités. Elle a également fait part de son intention de lancer des études de phase 3 sur le GFT505, considéré comme prometteur par de nombreux analystes pour traiter la stéatohépatite non-alcoolique, ou NASH, une maladie du foie qui augmente considérablement le risque de cirrhose.
Des résultats mitigés
Le problème vient de la difficulté à interpéter les résultats préliminaires présentés jeudi. Ces derniers ont dû être "corrigés" pour que le principal critère d'évaluation soit atteint, en raison d'un taux exceptionnellement élevé de guérison (57%) dans l'échantillon de patients traités en placebo. Genfit avait en effet recruté un large éventail de patients, présentants pour certains des formes de NASH peu sévères et plus susceptibles de bénéficier d'une guérison naturelle.
Pour inhabituelle qu'elle puisse paraître, l'entorse méthodologique à laquelle le laboratoire a recouru a été validée par l'autorité sanitaire américaine, la Food and Drug Administration (FDA), avant l'obtention des résultats de l'étude. Il ne s'agit donc pas d'une manoeuvre de dernière minute pour masquer des résultats décevants. Le courtier Oddo Securities évoque ainsi vendredi "des signes positifs" malgré "un design d'étude perturbant la lecture".
En corrigeant les données obtenues, notamment pour exclure les patients peu atteints, l'étude présente "des résultats statistiquement significatifs", note également le courtier, tout en soulignant que la publication de l'intégralité des résultats dans une revue scientifique au cours des prochaines semaines permettra d'en savoir plus.
Une position concurrentielle affaiblie
Dans ces conditions, la forte correction boursière observée vendredi peut s'expliquer par les attentes démesurées que les investisseurs avaient placées dans cette étude. Avant la publication de jeudi, l'action Genfit affichait une progression de 78% sur un an. Le titre continue d'ailleurs de présenter une hausse de 17% pour les 12 derniers mois, avec une capitalisation boursière totale d'un peu moins de 800 millions d'euros.
Une autre crainte concerne la possibilité pour Genfit de se voir distancer par d'autres laboratoires developpant des traitements similaires, particulièrement l'OCA, ou Obeticholic acid, de l'américain Intercept Pharmaceutical (ICPT). "Nous pensons que le profil de l'OCA chez les patients atteints de NASH avec fibrose sort renforcé par rapport au GFT505", estime Deutsche Bank après l'annonce de Genfit.
De son côté, le laboratoire français a reconnu ne pas avoir observé d'amélioration de la fibrose grâce à son traitement, mais a estimé que son étude était trop courte pour faire apparaître de tels effets.
Sans invalider les chances de succès du GFT505, cette étude laisse planer de nombreuses incertitudes. Et dans l'attente de résultats de phase 3 plus probants, peut-être en 2016, les actionnaires de Genfit devront se résigner à une nouvelle période prolongée de volatilité sur le titre.
-Thomas Varela, Dow Jones Newswsires; thomas.varela@wsj.com